« Jardin d’hiver » Exposition collective
Du 9 novembre au 21 décembre 2023, l’exposition collective Jardin d’hiverrassemble huit artistes français (dont 7 femmes) qui construisent ensemble et à leur manière tous les éléments d’un jardin d’hiver idéalisé. Vitrail, marqueterie de paille, installation végétale, céramique, tufting, pastel sec, aquarelle... : chacun y déploie une technique picturale ou des mediums différents, parfois rares, mais tous imaginent leur propre version de cet espace à la fois rassurant, intimiste, coloré et inspirant.
Artistes présentés : Olivia de Bona, Julien Colombier, Makiko Furuichi, Violaine Carrère, Perrine Boudy, Victoire Kammermann, Colombe Salvaresi, Tara Msellati.
« [...] il eut de nouveau la sensation de pénétrer dans une serre. De grands palmiers ouvraient leurs feuilles élégantes dans les autres coins de la pièce, montaient jusqu’au plafond, puis s’élargissaient en jets d’eau. Des deux côtés de la cheminée, des caoutchoucs, ronds comme des colonnes, étageaient l’une sur l’autre leurs longues feuilles d’un vert sombre, et sur le piano deux arbustes inconnus, ronds et couverts de fleurs, l’un tout rose et l’autre tout blanc, avaient l’air de plantes factices, invraisemblables, trop belles pour être vraies. » Guy de Maupassant, Bel Ami.
Dans la lignée des orangeries apparues au XVIe siècle, les jardins d’hiver se propagent avec l’essor de l’architecture métallique industrielle et des verrières de style Art nouveau au XIXe siècle. Cette pièce d’agrément, chauffée, qui donne sur le jardin ou sur le parc, est alors en vogue dans les demeures bourgeoises. On y conserve des collections de plantes exotiques et de palmiers d’intérieur. Au fil des ans, le jardin d’hiver devient une pièce d’habitation à part entière, un lieu de réception dans lequel on peut lire, jouer aux cartes, admirer les plantes, ou tout simplement converser.
Julien Colombier et Tara Msellati posent les éléments centraux du jardin d’hiver : des compositions végétales exotiques fantasmées. Douces et apaisantes, tracées aux pastels gras, elles semblent flotter dans l’espace chez Colombier. De son côté, Msellati les rend enveloppantes et chaleureuses sous la forme d’installations faites de véritables végétaux, comme disposés sur des rochers centenaires.
Colombe Salvaresi, elle, recouvre un mur entier, du sol au plafond, avec ses « shaped canvas » de laine, œuvres hybrides entre la fresque, la tapisserie et le tableau. Elles sollicitent plusieurs sens du visiteur dont le toucher, qui permet ici d’accéder à une sensation de douceur réconfortante.
Avec ses natures mortes mélangeant photographie et vitrail, le travail de Violaine Carrère évoque la verrière, symbolique du jardin d’hiver, mais avec une esthétique ultra contemporaine, découlant de prises de vues macro et structurantes.
Perrine Boudy propose des céramiques en forme de vases et de jarres antiques, ainsi que des aquarelles à la gestuelle vive et lâchée. Ces œuvres constituent un décor de choix pour ce jardin d’intérieur qui, grâce à Perrine Boudy, prend même racine à une époque antérieure, celle de la civilisation gréco-romaine.
Visages grimaçants, petites mains voleuses, chatouilleuses, fines et espiègles, Makiko Furuichi ajoute quant à elle tout un monde vivant tragi-comique en aquarelle. Cet univers est connu au Japon sous le nom de niyari. Ici, il apporte au jardin une atmosphère habitée, teintée d’amusement et de curiosité.
Olivia de Bona peuple ce jardin d’hiver de figures humaines et plus précisément féminines. Réalisées en marqueterie de paille, ses œuvres ajoutent une touche de naturalité sophistiquée. L’artiste remet ainsi à la page et avec goût une technique presque oubliée et d’une minutie fascinante.
Pour terminer, Victoire Kammermann semble encapsuler avec ses œuvres aux mediums variés (pastel sec, craie grasse et jusqu’au vernis à ongles) l’essence du jardin d’hiver : un moment de bonheur et de volupté, suspendu dans le temps.
À propos de la Galerie Bessaud
Galerie d’art contemporain qui se veut éclectique, ouverte et didactique, la Galerie Bessaud a ouvert ses portes en juin 2023, juste à côté de la place de la Bastille, au 24 bis rue de Charenton, Paris 12e.
Fondée par Arthur Bessaud, la galerie collabore avec de nombreux artistes émergents, de France et du monde entier, à travers des expositions collectives qui mettent l’accent sur la multiplicité des mediums (peinture, céramique, artisanat et multimedia), la diversité et l’inclusivité (parité femmes/hommes parmi les artistes exposés, audioguides pour déficients visuels, ...) ainsi que la pédagogie (productions de nombreux supports explicatifs : livrets, documentaires vidéo...).
Deux fois par an, la Galerie Bessaud présente le fruit de plusieurs mois de travail des artistes internationaux invités à Paris dans le cadre de la Résidence Artistique Retina, partenaire de la galerie et également dirigée par Arthur Bessaud.
Enfin, la Galerie Bessaud s’attache à présenter des éditions d’art – sérigraphies, lithographies, etc. - éditées en exclusivité avec les artistes représentés par la galerie, avec pour vocation à permettre au plus grand nombre d’accéder à la collection d’œuvres.