Travail in situ, Espace 13 - 1980
La galerie FARIDEH CADOT organise une exposition in-situ dans une usine désaffectée, du 13eme arrondissement de Paris.
Le lieu est baptisé ESPACE13. Elle invite plusieurs artistes afin d’investir ce lieu, comme ils le souhaitent.
La peinture rend vivantes les choses mortes.
J’ai cassé la porte blanche d’une pièce fermée. La porte reste fermée, on doit passer entre les morceaux de bois déchiquetés.
J’ai déchiré les papiers muraux par endroit.
J’ai peint avec des couleurs vives et lumineuses derrière les déchirures. Quelques taches, comme des flaques, sortent du mur ou du sol.
C’était pour moi la suite de l’expérience que j’avais déjà expérimentée pour une série de réalisations, dans l’espace des entrepôts de la Villette en 1979,
en collaboration avec Miriam Cahn et Bogomir Ecker, chacun de nous devenant créateurs d’un univers singulier. A la Villette, les papiers pendaient sur les poutres ou restaient au sol, déchirés ou roulés, petits ou grands. Le dessin et la peinture jouaient en contraste, entre lumière et obscurité.
Un réseau de lignes colorées à la craie sur le sol, comme des trajets, donnait une sensation de mystère. Une sensation plus physique naissait de l’ensemble des interventions. Aux entrepôts de la Villette ou à l’Espace 13, ce sont ces sensations physiques et ce mystère que je recherchais.
Le mystère fait naître un regard plus attentif.