BIOGRAPHIEMichel Mousseau
Michel Mousseau est né en 1934 en Anjou (France).
Adolescent, il découvre les peintres et la peinture : Cézanne au lycée Lakanal à Sceaux, d’authentiques Soutine et Modigliani dans un atelier du voisinage.
Michel Mousseau s’échappe de la vie quotidienne et peint seul dans la campagne. Sa formation est faite de vagabondages et d'expériences intimes. Il parcourt l’Angleterre puis l’Espagne avec une bourse Zellidja. Il admire Rembrandt et Gainsborough à la National Gallery, les Ménines de Vélasquez et les portraits du Gréco au Prado, s’intéresse aux grandes expositions comme celle de Picasso en 1952 à la Maison de la Pensée française. Il commence des études à la Sorbonne, mais très vite décide de se consacrer uniquement à la peinture et poursuit sa formation en solitaire à Montparnasse et à l’Académie Julian.
Installé rue de Seine à Paris, Michel Mousseau se lie d’amitié avec Roland Topor, Olivier O. Olivier. Georges Wilson lui donne le goût du théâtre. Il réalisera plus tard des décors pour Thomas Bernhard, Roland Dubillard, Marina Tsvetaieva, Robert Pinget. Il est aussi l’auteur d’affiches de spectacle et pour le Marché de la Poésie, dont il est toujours le directeur artistique.
L'année1957 marque le vrai début de sa carrière de peintre avec deux grandes expositions personnelles à Lyon et à Londres. Suivront pendant plus de dix ans des expositions régulières rue Bonaparte à la Galerie Motte, qui le prend sous contrat. Il s’installe définitivement en 1975 dans le 20e arrondissement de Paris.
La peinture de Michel Mousseau évolue progressivement.
La période Figures/Figurations 1960-1972 . Descriptives, les toiles mettent en scène des décors de nature morte, des paysages fortement structurés, de pensives femmes nues dans un intérieur.
Les séries d'Ateliers 1974-1985. Lieux et objets perdent leur identité propre au profit de traits et de touches de couleur, amorçant ainsi la marche vers une certaine abstraction, où la couleur prend toute la place.
Ainsi baptisée par Michel Mousseau, cette phase revendique plus que jamais comme source d'inspiration un regard à l’affût porté sur le monde. Des bandes de tailles différentes et de couleur forte gagnent la toile, ponctuées de traits vifs et énergiques, indiquant le progrès de l'abstraction dans la représentation de l'univers.
Il développe ensuite sur la toile de grandes plages de franches couleurs, rouges, bleues, jaunes, qu’il met en rapport avec des tons sombres, à la recherche d'un Noir, une matière dense qui retient la lumière. Période que Michel Mousseau nomme La fabrique du Noir . «Je n'emploie pas de Noir du commerce, je le fabrique». Quel qu’en soit le format, grand comme la main ou à la taille d’un homme debout, la composition se veut à la fois monumentale et intime. Par tempérament, il fait le choix délibéré d’exprimer le versant lumineux et dynamique de la vie.
Aujourd’hui, Michel Mousseau projette sur chacune de ses peintures une couleur En expansion, luttant avec le format de la toile dans une tension jusqu’à l’extrême. Pas un monochrome, mais juste l’affirmation des fondements même de la Peinture, couleur, forme, dessin, fond.
Michel Mousseau a présenté son travail à travers de nombreuses expositions personnelles et collectives à Paris, en Bretagne (L’Art dans les chapelles, 1999) à Caen et hors de France, notamment à Tokyo, à Londres, Genève, Tel Aviv, Prague, ainsi qu’aux États-Unis (New York, Messilla, Colorado Springs), en Italie (2018) et par deux fois à Cuba, Musée national des Beaux-Arts, La Havane (2005) et à la Bibliothèque nationale (2015).
Une trentaine de livres d’artiste sont à son crédit, une activité portée par les liens d’affinités avec Zéno Bianu, Marie Étienne, Luis Mizon, Bernard Noël, Éric Sarner, Eugène Guillevic et pour l’œuvre de Pierre Albert-Birot.
À partir des années 90, dans le Cotentin, il entreprend un projet d’épuisement du paysage par le dessin, à l’instar de Georges Perec. Chaque été, même papier, même crayon, il investit un même lieu circonscrit devenu un véritable atelier-dehors. Avec pour enjeu de faire évoluer le dessin en travaillant sur la forme sans changer de motif. Depuis sont nés là plus d’un millier de dessins, baptisés Lisières.
En septembre-octobre 2017, la résidence de Michel Mousseau au Domaine de Kerguéhennec a donné lieu à la production de 103 dessins de grand format baptisés Territoire des origines. Arpenter, sillonner quotidiennement un domaine défini, celui de Kerguéhennec, attise la quête toujours ouverte des origines du dessin.