Robert Combas
Robert Combas, né en 1957 à Lyon, est un artiste français et l’un des fondateurs de la Figuration Libre. Son travail, caractérisé par des couleurs vives et des formes exubérantes, puise dans la culture populaire, la musique, la bande dessinée et l’histoire de l’art. Avec son style énergique et provocateur, Combas célèbre un art accessible, libre et décomplexé, qui a profondément marqué la scène artistique contemporaine.
Les rencontres entre le peintre Robert Combas et Philipp Hugues Bonan
Alors, Robert Combas, première fois que je vois un tableau de lui, je crois qu'on est en 90 ou 91. Avant, je ne connaissais pas. Et pourtant, il était déjà une grande, grande vedette.
Et son travail était déjà hyper reconnu depuis les années 80. Mais bon, voilà, on apprend chaque jour. Chaque jour, on apprend et on découvre.
Et bon, voilà, moi, j'ai découvert en 91 la première fois que j'ai vu un tableau de lui. Par contre, c'était chez un courtier qui a déroulé le tableau sous nos yeux. On était plusieurs personnes à le regarder.
Et là, j'ai eu tout de suite un coup de cœur phénoménal. Je me suis intéressé à lui. Et puis, bon, par la suite, voilà, j'en voyais ici, j'en voyais là, dans les foires.
Souvent, il y avait des beaux tableaux, etc. J'ai croisé pour la première fois Geneviève, qui avait un jean carrément peint par Robert. J'avais parlé deux minutes avec elle en lui disant j'aimerais bien photographier votre mari.
Elle m'a dit il faut lui demander à lui. C'était très. Voilà, j'ai pas insisté, mais bon, c'était la première fois que je me suis présenté.
C'était à Geneviève, dans une foire. Je crois que c'était la FIAC carrément. Et j'ai attendu, j'ai attendu, attendu qu'il se passe quelque chose, qu'un jour on me le présente.
J'avais rencontré un artiste qui s'appelle Claude Guénard, qui m'en parlait beaucoup. C'était son ami, tatati tatata. Mais je n'avais pas eu le contact direct par lui.
Et puis, voilà, je vais à New York. Là bas, je rencontre Louise Bourgeois. Je fais des photos de Roy Lichtenstein, Leo Castelli, pas mal d'Américains.
Je rentre en France et l'acteur Matt Dillon aussi. Et là, j'avais rencontré quelques mois avant une femme qui habitait un très, très grand appartement, 300 mètres carrés et qui faisait régulièrement des expositions d'artistes, un peu pour amuser la galerie. Elle invitait des artistes, elle a exposé plus une soirée avec des musiciens, etc.
Et donc là, elle m'avait proposé d'exposer les photos que je venais de faire à New York. Et voilà, donc j'avais mis Matt Dillon, j'avais mis quelques photos, Roy Lichtenstein. Et ce soir-là, il s'est passé un truc magique.
À un moment donné, elle me dit Venez, je vous présente un ami à moi. Bonjour, Jacques Bobroff, qui travaillait un peu dans le Luminaire, qui s'occupait même d'éclairer la ville de Paris. Et puis, on discute, il me pose des questions sur mon travail, etc.
Et il me dit et Combas, vous les photographiez. Je dis ah non, je rêve, je rêve de ça. Là, on est en 93, on est en mars 93, mars avril 93.
Et là dessus, il me dit Donnez moi votre numéro. Il me donne son numéro, je lui donne mon numéro et je retourne chez moi. Et puis voilà, j'y pense plus.
Et puis peut-être dix jours après, il m'appelle. Il me dit Bonjour, Monsieur Bonan. Ici, Monsieur Jacques Bobroff, vous vous rappelez de moi.
Je voudrais savoir, est-ce que vos appareils de photos sont prêts? Je lui dis comment ça? Parce que vous avez rendez-vous avec Robert demain après-midi à telle heure. Alors là, je prépare mes appareils, etc. Le lendemain pile à l'heure, j'arrive.
Et voilà, et donc première rencontre dans son atelier. J'ai rencontré le personnage. J'arrive, je sors ma boîte de photos.
Je lui montre tous mes plus beaux portraits. Et là, quand même, je le sens un peu excité. Il tourne en rond, il parle.
Et puis je m'installe et puis je commence à faire des photos. Et puis il me parle, il me raconte sa vie. Il me raconte ses relations avec telle personne, telle personne, telle personne.
Parfois, je les connaissais. Et puis, j'ai passé toute l'après-midi à l'écouter, à faire des photos de lui en train de peindre, etc. Et vers 6h30, 7h, la nuit tombante, il me dit.
Bon, le tableau n'est pas fini, revient demain. Et en fait, le lendemain, j'ai recommencé une journée de photos avec lui dans son atelier. Et pour moi, c'était un réel, réel bonheur.
Parce que j'étais carrément fan de son travail et de sa personne. J'attendais ça depuis 2-3 ans. Pour la petite anecdote, en général, quand je prenais, depuis le début, les années 88-89, quand je prenais un rendez-vous avec un artiste, on restait une heure ensemble.
Une heure, une heure et demie, parfois moins. On parlait un petit peu, je montrais mes photos, je faisais poser un petit peu. Et puis, tac, ça se terminait, quoi.
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Alors que là, une journée entière, revient demain, le lendemain, je reviens. Et puis, en fait, c'est vrai qu'il y a eu des périodes où je l'ai moins vu. Mais on a toujours gardé ce fil conducteur.
Parce qu'il sait, voilà, Philippe, il fait des photos. Voilà, je suis Philippe Bonan, le photographe. J'ai été adopté tout de suite.
Et même encore aujourd'hui, 30 ans plus tard, je suis toujours respecté par lui, je pense. Je pense qu'il respecte mon travail. Et il joue le jeu encore.
Des fois, on se fait des séances où on s'amuse ensemble, encore aujourd'hui. Et voilà, pour finir, cette relation que j'ai avec lui, avec Geneviève, son épouse. Il y a un mutuel respect, il y a un truc de magique.
Et j'avoue aussi qu'il m'a ouvert beaucoup, beaucoup de portes de tous ses amis, de toutes ses relations, de tous les gens qui viennent le voir. Franchement, c'est quelqu'un de très, très, très généreux qui m'a toujours, toujours ouvert ses portes. Voilà, et ça, c'est important et c'est rare.
Et voilà pourquoi cette présentation de ma relation avec Robert Combas, c'était important pour moi, et de raconter tout ça.