Hans Hartung
Hans Hartung, né en 1904 et décédé en 1989, était un peintre franco-allemand considéré comme une figure clé de l'abstraction lyrique. Son œuvre, marquée par des gestes expressifs et des techniques innovantes comme le grattage et le spray, explore la spontanéité du geste et l'énergie du trait, créant des compositions vibrantes et dynamiques.
Les rencontres entre le peintre Hans Hartung et Philipp Hugues Bonan
Hans Hartung est l'un des premiers grands artistes que j'ai photographiés. Notre rencontre s’est déroulée grâce à André Villers dont j’étais l’élève. André Villers était très, très, très, très proche de Hans Hartung. Il faisait des photos de lui depuis des années de lui. Et c'est vrai qu'à chaque vernissage André Villers venait soutenir son ami Je me souviens avoir entendu une discussion entre André et Hans Hartung. André, lui disait « c’est fort, c'est fort ». Et Hartung, de répondre « tiche, tiche, fortiche ».
Et voilà, première rencontre avec Hartung : je suis invité par André Villers dans l’ancien Palais des Festivals pour une exposition où sont présentés 250 artistes. C’est ma toute première exposition et l’invité d’honneur n’est autre que Hans Hartung. J’ai fait mes toutes premières photos de Hartung pendant ce vernissage. Mais la photo la plus emblématique que j’ai faite a été prise au château d’Entrecasteaux où Hans Hartung exposait des photos. Je me trouvais là avec mon père et André Villers. Je me trouve un moment seul devant lui et voilà que je lui raconte ma vie en lui disant que je suis l’élève d’André Villers, que j’apprends la photo, que c’est ma passion, que je vais faire comme lui et photographier les artistes. Après ma tirade, il y a eu un blanc. Hartung ne parlait pas beaucoup et comme il était à la fin de sa vie, je n’étais pas sûr qu’il ait écouté ni même compris qui j’étais. Et puis tout à coup, il s’est penché vers moi, a mis sa main en avant et m’a dit tout doucement : Bonne chance ! Incroyable, Hans Hartung me souhaitait bonne chance pour ma vie d’artiste.
J’ai une autre anecdote à son sujet. J’avais fait des photo et je souhaitais développer mon film. Et là, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, horreur, horreur absolue. Le film n'est pas assez développé. Je file dans un magasin de photos. Et là je dis « Monsieur, monsieur, j'ai un problème. Regardez, ce film n'est pas assez développé. Existe-t-il un produit faire en sorte qu'il y ait un peu plus de noirs dans les blancs ? » Il m’a donné un produit qui depuis est interdit à l’utilisation parce que très nocif. Je retourne au labo et Eurêka, miracle, le négatif se rehausse un petit peu et j'arrive à avoir plusieurs belles photos. Le croustillant de l’histoire c’est que lorsque j’étais dans ce magasin photo, j’avais dit au vendeur : « Vous vous rendez compte, c’est Hans Hartung, il ne faut pas que je rate ces photos ». Et le gars de me répondre « Vous savez, moi, le cinéma, je n’y connais rien..."