BIOGRAPHIEEtienne Beothy
Etienne Beothy est l'un des artistes impliqués dans la circulation et la promotion de l'abstraction à travers l'Europe. Venu à la sculpture à travers l'architecture, on lui doit le texte fondateur sur la Série d'Or, réalisant ainsi une synthèse entre géométrie et spiritualité. Membre du Grand Orient à partir de 1947, il devient membre d'Abstraction-Création, socle à partir duquel sont créés le Groupe Espace et le Salon des Réalités Nouvelles.
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Né le 2 septembre 1897, Istvan Beöthy est le fils d'une bonne famille hongroise. Son père, Janos Beöthy (1859-1930) est médecin et sa mère, la fille du pharmacien local. Il a également une soeur, née quelques mois plus plus tôt.
"1897. Je tire mon origine du croisement de races éloignées. Mon père était le rejeton d'une vieille famille de nobles hongrois dont les parents s'ornaient de noms français, italiens et polonais. Ma mère descendait de maîtres-maçons allemands. Du côté maternel, elle était l'enfant de races méridionales, grecque et arménienne."
La vie d'Etienne Beöthy est d'abord marquée par une succession d'accidents. Le premier de ces événements surgit alors qu'il n'a que trois ans :
" 1900. Les obsèques de ma mère. Le souvenir le plus lointain que je puisse me rappeler."
En lieu et place d'une mère aimante, Etienne hérite rapidement d'une marâtre et d'un demi frère nommé Karoly en 1902. Il résume cette période de son existence en quelques lignes, marquées par l'ennui et le refus de la religion :
"Enfance villageoise, bigarrée et saine. Ensuite, ce fut une époque qui me laisse beaucoup de souvenirs pénibles: les années passées sur le banc de l'école. Les sciences naturelles, particulièrement les mathématiques et la physique, ainsi que le dessin, retinrent parmi mes études toute mon attention. Les questions, qui rendent brûlante l'ère vagissante, traversèrent largement ces premières années de mon développement. La doctrine chrétienne décadente ne put me maintenir dans son giron. A cause de beaucoup de ses cérémonies superflues, que je sentis puériles, il ne me fut pas possible d'en saisir l'essentiel".
Le second événement marquant de son existence surgit en 1915 et le sort avec violence du monde de l'enfance :
"1915. Mon baccalauréat. Puis, à 18 ans, mon sort me conduit sans transition à la guerre".
Appelé sous les drapeaux, il est d'abord élève officier avant d'être élevé au grade de sous-lieutenant. Blessé sur le front italien il est hospitalisé puis termine sa convalescence à Jaszapati, l'occasion pour lui d'envisager d'aspirer à une autre vie.
"Je suis blessé. Pendant ma convalescence, il m'est possible de compléter les lacunes forcées de mes années scolaires.
Les littératures modernes française et russe, ainsi que les documents philosophiques des allemands, m'ont aidé à élargir grandement mon horizon. Sans m'en rendre compte, je m'écartais des chemins battus de la carrière bourgeoise."
1918. Il s'installe à Budapest et fréquente l'Université Polytechnique, sans y être inscrit. Il fréquente aussi des Écoles Libres.
1919. Il adhère au syndicat des jeunes artistes. Naissance du concept de la Série d'Or. Projet de monument funéraire familial. Projets de monuments funéraires. Premier mariage avec Adalberta Pánczél, née à Brassó (Brasov) en 1892, de 5 ans son aînée.
1919-1920. Il crée une entreprise de monuments funéraires.
1920. Naissance de son fils István à Budapest, le 16 avril.
1920-1924. Etudie la sculpture à l'Académie des Beaux-arts d'abord à l'atelier de Béla Radnai, puis chez János Vaszary.
1923. Participe à l'exposition des élèves de János Vaszary au Musée Ernst.
1924. Naissance de sa fille, Gizella, le 20 juillet.
"Parallèlement à ces études, je subis dans mon existence des évènements successifs: révolutions, mariage, paternité. Et dans mon for intérieur, je commençai à pouvoir saisir les grandes relations générales entre les choses, ce qui ne m'était apparu auparavant que fort imparfaitement."
1925. Grâce à la bourse de la Société Szinyei-Merse, il fait un voyage d'étude en Europe - à Vienne, Munich, Paris, Florence, Rome notamment - en compagnie de Béla Vörös et d'András Körmendi. Il arrive pour la première fois à Paris en octobre 1925. Il habite à l'Hôtel Suède.
1926. Vacances d'été à Trégastel (Bretagne). Écrit la préface destinée à l'édition hongroise de la Série d'Or. Se lie d'amitié avec André Kertész et habite alors au 19 rue Daguerre à Paris.
1927. Anna Krausz-Steiner arrive à Paris.
1928. Première exposition individuelle à la Galerie Sacre du Printemps. Se lie d'amitié avec Auguste Herbin. Participe entre 1928 et 1930 aux expositions des groupes KUT et UME à Budapest.
1929. Début de sa relation avec Léonce Rosenberg, Exposition individuelle à la Galerie Zak à Paris. Participe au salon d'Art Abstrait de la Galerie Editions Bonaparte avec Alfred Réth et Istrán Farkas.