Adolphe Deville en décapotable

BIOGRAPHIEAdolphe Deville


Adolphe Deville nait le 13 novembre 1935 à Hespérange.

1957: Examen de fin d'études secondaires, section industrielle.

1954–1962 Voyages d’étude en Italie, tout spécialement à Ravenne et Venise pour l’archéologie, l’architecture et les mosaïques.

1957–1961 Etudes d’architecture à l’Ecole Spéciale d’Architecture à Paris, puis inscription à l’école Nationale des Beaux-Arts ainsi que l’Académie de Peinture d’André Lhote à Montparnasse.

1961–1962 Etudes à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts « Städelschule » de Francfort sur Main.

1963 Stage d’archéologie au musée de Trèves (Rheinisches Landesmuseum) et participation aux fouilles des thermes impériales.

1963: Mariage avec Madeleine Bremer

1963-1964: Chargé de cours à l'Ecole professionnelle d'Esch-sur-Alzette. 

1964: Stagiaire au Lycée de Garçons à Esch-sur-Alzette

Titre du mémoire scientifique: "L'oeuvre de Jean Jacoby" édité par la revue "Arts et Lettres"

19.03.1967: Naissance de leur fille, Isabelle.

14.08.1967: Professeur d’éducation artistique au Luxembourg.

28 mai 2022: Décès d'Ady à Esch-Alzette au Grand-Duché de Luxembourg.

12 juin 1922: Décès de Mady à Esch-Alzette

 

© ADAGP, Paris

Ady avec ses parents
Ady avec sa mère et sa Grand-mère
Mariage à Schifflange
Les parents du couple

 

Etudes

 

Après la fin de ses Etudes secondaires, Adolphe s'inscrit à l'Ecole Spéciale d'Architecture à Paris. Résident de la Fondation Biermans-Lapôtre (Cité universitaire de Paris), Adi va se lier d'amitié avec des étudiants luxembourgeois qui vont dorénavant  faire parti intégrante de sa vie. Ne citons que Will Erpelding, Camille Kemmer ou Baldauf Roland. 

 

Malheureusement une maladie fulgurante ( Morbus Boeck) va obliger Ad de renoncer à ses études d'architecture, et il va alors s'inscrire à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts et à l'Académie d'André Lhote à Montparnasse. 

 

En 1961, Adolphe décide de peaufiner ses études à la Städelschule à Francfort auprès de Professeur Ferdinand Lammeyer. C'est ici qu'Ady se lie d'amitié avec quelques étudiants allemands qui fréquent les mêmes cours, Herbert Wolfertz, Dieter Pfarr et Terese Traube, née Stadel.

 

"Ich bin mit Herbert auf den Fahrrädern im Sommer Semester Ferien 1960 nach St.Marie de la mer - die nächsten Sommerferien sind Herbert,Gabi,Klaus (Traube),Therese und ich über Bussana nach Lacoste und Klaus hat nach langem rumsuchen Auribeau gekauft.Da ist Adi und Madi dann auch hingekommen-also Sommer 1961.     Bussana hatten wir ''reservieren'' lassen.."

Dieter Pfarr (2022)

 

...et voyages: inspirations d'artiste

 

À partir de 1961, Adolphe Deville découvre avec ses amis-artistes allemands la Provence et le Lubéron et y séjourne dès lors régulièrement. Ses amis, Herbert Wolfertz, Dieter Pfarr et Terese, rénovent  des ruines de maisons d'un petit village du Lubéron, Auribeau, tandis qu'Ady reste au Luxembourg et  épouse Mady. Ils s'étaient rencontrés en 1952 et ils ne se quitteront plus.

Toutes les vacances scolaires, Ady et Mady se rendent à Auribeau, et passent du temps avec leurs amis-peintres et  tous les jours Ady peint dans les champs environnants les champs de lavande, le Mont St.-Pierre, les hauteurs du Lubéron, et le village de Saignon avec son château et son rocher.

 

Adi hat ja ein Bild von der Auribeau Baustelle gemacht und es Therese geschenkt: es hängt hier.   Dabei war er immer gut angezogen,  hatte aber in der Jackentasche immer Farbtuben zum Schrecken von Mady -und irgendwie auch Malunterlagen  etc ..  er fing dann mitten in der Unterhaltung einfach an zu malen ,  unterhielt sich auch weiter, wischte sich die verschmierten Hände an der Hose ab -   Mady schrie und jammerte dass sie die Farben nicht mehr aus der guten Hose heraus bekomme..   er solle sich die alte anziehen..

Dieter Pfarr (2022)

 

À Auribeau le couple se lie également d'amitié avec un artiste luxembourgeois, Charles Janotka, devenu brocanteur et habitant le château du village, ainsi qu'avec des villageois, comme la famille Nervi. 

 

Dieter et Herbert s’éprennent de la beauté de Bussana–Vecchia (SanRemo, Italie) complétement détruit lors d'un tremblement de terre en 1887 et occupé depuis les années 60 par des artistes. Dieter décide d'y acquérir une maison en ruines et de la rendre de nouveau habitable.Evidemment Ady et sa famille ( leur fille, Isabelle naît et 1967) vont souvent lui rendre visite et Ady adore peindre sur la terrasse de Dieter, avec vue sur les serres de fleurs et la mer. 

 

Pendant les vacances de Pentecôte la famille loue souvent une maison avec Camille et Liliane Kemmer et leurs enfants à Les Issambes ( Côte d'Azur). 

 

Les vacances d'été sont partagées entre la Provence, son premier amour, le Tirol du Sud pour ses châteaux-forts et paysages et l'Ombrie pour sa lumière et Ravenne pour la luminosité de ses mosaïques byzantines.Ici il prend contact avec l'atelier renommé " Il mosaico" fondé par Renato Signorini pour faire transposer ses peintures en mosaïques. C'est le début d'une longue d'amitié  entre Adi et Carlo Signorini , amitié qui se traduira par de nombreuses mosaïques, tant sur le plan privé que publiques et quelques expositions communes. 

 

En été Camille et Liliane Kemmer vont s'installer à Monte ( Funchal-Madeire) et Adi y trouve un cadre idéal pour transposer un même sujet ( l'église de Monte) de mille façons sur aquarelle. 

 

En 1992, sur invitation d'Arthur Theisen, ami rotarien, Adi et Madi se rendent une première fois à Sedona en Arizona.  La  majesté des paysages de Sedona les fascine et les incite à y retourner pour de longs séjours et de parcourir l'Arizona et même quelques régions du Mexique. 

 

 

 

Mady et Ady à Ravenne en 1956
14 juillet 1961
1966: Fouilles thermes impériales Trèves
Auribeau
Ady peint à Auribeau
Auribeau-Isabelle peint
Auribeau
Peindre dans les Champs
Peindre à Les Issambres (Côte d'Azur)
Adolphe à Mayence en 1970
Ady dans les années 60
Ady par Jochen Herling
Peindre chez Terese à Auribeau
Peindre partout, tout le temps
Chez Herbert à Lioux en 1986
Avec Carlo Signorini à Murano
Artiste
Ady vers 2010
Ady 2020
A Isle sur Sorgues

 

Adophe Deville dans son atelier à Schifflange
Adophe Deville dans son atelier à Schifflange
Oeuvres dans les institutions

Musée d'Histoire et d'Art Luxembourg (MNHA)

Collections Banque et Caisse d'Épargne Luxembourg (BCEE)

Banque Générale Luxembourg (BGL)

Banque Internationale Luxembourg (BIL)

Bourse de Luxembourg

S.A. Minerais

Vinsmoselle

Fondation Valentiny

Fondation Pescatore

Ville d'Esch

Ville de Luxembourg

Ville de Schifflange

Ministère des Bâtiments Publics

 

...

Adolphe dans son atelier
Adolphe Deville dans son atelier avec les projets de mosaïques pour Schifflange
Commandes officielles

Décorations de lieux de culte: 

Bettembourg, Saint-Joseph, vitraux, Autel, tabernacle

Ehlerange, Saint-Remacle, vitraux vers 1972

Esch-sur-Alzette- Raemerich, vitraux, 2010

Leudelange, vitrail, Autel, tabernacle, baptistère

Oberkorn, Saint-Etienne, grand vitrail du choeur et tabernacle, 1997

Roodt-sur-Syre, Saint-Jacques le Majeur, en collaboration avec son ami Georges Calteux en 1977

Sanem, Sainte Catherine, vitraux réalisés par les Ateliers Binsfeld de Trèves, 1983

Schifflange, Saint-Martin, vitraux, baptistère, tabernacle...

Pontpierre, conception entière de l'église Saint-Hubert

Dahlem, autel et ambon en verre

 

Palais Grand-Ducal, vitraux de la Salle des Balances, 1993-1995

 

Oeuvres publiques non-religieuses

Schifflange, mosaïque pour la Salle des mariages de l'Hôtel de Ville

Esch-Sur-Alzette, conception d'un parc près de Saint-Joseph

Chemin culturel Rodange-Renert à Wiltz, sculptures 

Esch-sur-Alzette, entrée du Lycée de Garçons (mosaïque)

CAP, Centre culturel (mosaïque)

Mamer, Administration communale (mosaïque)

Diekirch, Centre Administratif (mosaïque)

Echternach, Hôtel de Ville-blason en pierres précieuses

 

 

 

 

 

Dans l'Atelier Binsfeld
Travail sur le Blason d'Echternach
A Vérone dans l'Atelier FIDIA - Eglise de Schifflange
A Vérone dans l'Atelier FIDIA - Eglise de Schifflange
A Vérone dans l'Atelier FIDIA - Eglise de Schifflange
Réalisation de la mosaïque pour l'enceinte Pletschette à Schifflange
Entrée du LGE
Fontaine de Schifflange
Explications au commanditaire
Présentation du Reenertwee

 

Un professeur engagé ...
Explications
élèves concentrés
on écoute attentivement

 

Jerusalem
Carton préparatoire pour la dernière scène de "Jerusalem, Jerusalem"
..et grand décorateur de théâtre

Entre 1975 et 1982, Ad Deville va réaliser de formidables décors pour les pièces de théâtre mises en scène par son ami et collègue Ed Maroldt et Gast Rollinger (son). 

1975: Die Raubritter von München de Karl Valentin

1976: Scherz, Satire, Ironie und tiefere Bedeutung de Christian Grabbe

1977: Jerusalem, Jerusalem de Konrad Wünsche

1978: Fazz und Zwoo de Ken Campbell

1979: Männer aus Eisen de Ed Maroldt

1980: D'Preise sinn de de Ed Maroldt

1981: Kasimir und Karoline de Ödon von Horvath

1981: Das Konzert zum Heiligen Ovide de Antonio Valerio Buejo, première pièce de Théâtre à l'abattoir d'Esch

1982: Lazarillo de Melchior Schedler

 

Quelques critiques:  

 

Hier war ein Mann am Werk, der den Blick für das Funktionelle und Machbare eines alten Dorfschreiners mit der eleganten Kulanz des Profis und dem unerschöpflichen Einfallsreichtum des echten Künstlers so gezielt und wohl kombiniert zum Einsatz bringt, dass das Ergebnis in aller Hinsicht, ob vom theatertechni-schen, vom wirtschaftlichen oder vom künstlerischen Standpunkt aus gesehen, maximal ist!

Fernand HOFFMANN, Luxemburger Wort, 1976

Wer in den Siebzigerjahren den Theatersaal im Escher Jongelycée betrat, entdeckte zuerst eine Augenweide. Bilder zum Anschauen, eine szenische Installation, die sich fächerartig öffnen konnte, den Zuschauer über Vorbauten mit ins Geschehen einbezog und damit dem Regisseur dramaturgische Möglichkeiten erschloss.

Ed Maroldt dans "Théâterdréem zu Esch" 2002

Theater war für mich, für uns alle glaube ich, die Fortsetzung von allen Kinderabenteuer, mit Ad erhielt es schnell eine weitere Dimension. Unser Bühnenbild war selbstverständlich Handarbeit, wie die Hütten, die wir früher im Wald gebaut hatten und die nur durch die Kraft unserer Phantasie alle möglichen Funktionen annah-men, Saloon und Ritterburg, Polizeistation und Ali Babas Höhle...

Außer (schwarzen) Strumpfhosen brauchten wir Soldaten kaum käufliche Requisiten. Die Kettenhemden waren solch unansehnliche Netzmatten, wie man sie gegen das Verrutschen unter Läufer und Teppiche zu legen pflegte. Sie waren klebrig, weil mit Autolack silbrig gefärbt, und dessen Gestank mischte sich mit dem Holz duft der Rahmen des Bühnenbilds mit dem Staubgeruch, Verzeihung liebe Schule, der nun mal zu einem wenig genutzten und gelüfteten Festsaal gehört, und wohl auch zum Schweiß der Akteure, die mit Hochdruck bauten und probten.

Einige haben viel später erst gemerkt, was uns zwei Professoren hier gegeben hatten, was zur endgültigen Verklärung jener Augenblicke ent scheidend beitrug. Ich schäme mich nicht dafür, wie ich mich nicht schäme, wenn Theater mich heute noch zu Tränen rührt.

Roland Houtsch "Théâterdréem zu Esch" 2002

Auf der Bühne prunkte die Ritterwelt mit Portalfiguren, mit überlebensgroßen Pferde- und Madonnenskulpturen, die den jungen Schauspielern nicht immer das verrieten, was Deville-Maroldt sich für Konrad Wünsches „Jerusalem, Jerusalem" ausgedacht hatten. Die Schuljugend erkannte wohl, dass Deville die Gottheiten des Dekorsso die Madonnenstatue oder Gottfrieds Trojanisches Pferd - aus Latten, einem ausgedienten Seitenpferd und aus den Trittbrettern archaischer Schulbänke hergestellt hatte. Doch die Verschwiegenen behielten ihr geheimnisvolles Wissen für sich. Die Welt des großen Regietheaters wollte erobert sein und war doch in Wünsches Textbuch, in den Anweisungen des Regisseurs dem Publikum immer noch einen kleinen Tick voraus.

Ed Maroldt dans "Théâterdréem zu Esch" 2002

Nous pensons à cette collaboration entre le décorateur. Ad. Deville et la costumière Anne Weyer qui a donné naissance à cette étonnante symphonie en noir et blanc au début, ce n'est qu'au fil des scènes que s'y est ajoutée la couleur. D'abord le rouge vif de la robe d'Adrien-ne, puis le barriolage excessif des costumes de scène. Admirable progression donc, également au niveau des couleurs employées.

André Wengler Le républicain, 23.11.1981, Das Konzert zum Heiligen Ovide

Nüchtern aber wirksam wie nie zuvor setzte Deville originale Fleischhauergeräte, Gedärmekessel, Fleischstempel, die für den Viehtransport bestimmten Laufkräne und die Haken der weiß gekachelten Abkühlhalle für seine Dekors ein. Ein massiver Schlachtertisch war zentrales Möbelstück auf der Bühne und wurde abwechselnd als Tisch, als Schanktheke und dann auch als Liebeslager benutzt. Eine Todesmaschine-rie, für die Gast Rollinger eine tellurische Tonkulisse zusammenbraute. Schon beim Betreten der angerosteten Fleischkäfige, in denen die Schlafsäle des Blindenklosters untergebracht waren, fühlte der Zuschauer, im Kerzenlicht stehend, wie bedrückende Rhythmen sich wie nasser Nebel und klebrige Melasse an seinen Kleidern festsaugten

Ed Maroldt dans "Théâterdréem zu Esch" 2002 concernant Das Konzert zum Heiligen Ovide

Die Bühnenausstattung von Ad. Deville ist so großartig, wie man das kaum jemals zuvor auf einer luxemburgischen Theaterbühne erlebt hat. Zum Beispiel, wenn unter Motorenge-dröhn der Zeppelin über das Oktoberfest schwebt, oder wenn Karoline mit dem Achter-bahnwagen quer über die Bühne fährt, oder wenn sich zwei echte Boxer einen keineswegs gestellten Boxkampf liefern und dabei ganz schön hart zuschlagen, oder wenn Rauch zusammen mit Karoline im Austro-Daimler über die Bühne kutschiert.

Léon Claus, Tageblatt, 19 Mai 1981

En entrant dans la salle j'étais émerveillée.

J'avais compris. Enfin! Deville c'est notre plus grand décorateur de théâtre. Ses décors réalisés avec les moyens du bord étaient frappants. Et moi. J'étais là dans la salle comme autrefois étudiante. J'observais et je dus me dire: Non. Je ne pourrais pas l'aider à réaliser un décor de théâtre pour le Nouveau Théâtre de la Ville de Luxembourg, ni même pour celui d'Esch-sur-Alzette. J'en eus le cœur gros et pendant la scéance théâtrale durant laquelle je n'écoutais plus rien, je pris la ferme décision de travailler dur pour ouvrir à nos artistes le marché international. Pourrir dans un bled, est infecte!

Aujourd'hui, dimanche, mon bureau est bourré de dessins, d'aquarelles de Deville.

Le temps est venu maintenant qu'il sorte de ces piètres frontières nationales.

N'avez-vous jamais pensé que Deville pouvait être l'homme destiné à décorer le nouveau Théâtre de Francfort? Et ne pensez-vous pas qu'il serait un des seuls à savoir comprendre la "Semper-Oper" de Dresde?

Je pense que dans le cadre de l'idée grandiose de Semper, Deville pourrait enfin se réaliser. Il est fait pour les grandes surfaces; il a la compréhension de l'architecture ancienne. Tout simplement j'aimerais aller voir son décor à Dresde.

Blanche Weicherding-Goergen, critique d'Art luxembourgeoise, en 1985

 

 

 

 

 

 

Jérusalem, Jérusalem
Jérusalem, Jérusalem
en action au théâtre
D'Preise sinn do
D'Peise sinn do
Jerusalem, Jerusalem
Männer aus Eisen
Grimage
Jerusalem, Jerusalem
Lazarillo
Kasimir und Karoline

 

Critiques d'Art

 

Blanche Weicherding-Goergen. Luxemburger Wort, le 18 novembre 1976

Ses visions des paysages lumineux et grandioses de la provence sont une évocation vivante, animée et pourtant fortement structurée. Dans ses aquarelles, la composition initiale est rigoureuse et ferme. Son pinceau allègre trace dans ses grandes lignes le paysage que l'artiste a eu devant les yeux, le transpose en un ensemble de lignes sinueuses, harmonieuses, aux tonalités chantantes qui tiennent autant de l'impressionnisme que de l'expressionnisme. Dans cette technique il me semble que Deville a atteint un des sommets de son art et mérite être classé parmi les meilleurs artistes de notre pays.

R. Roth - M. Bruck, Revue, le 26 novembre 1977

Aus den Deville’schen Bildern lässt sich jedenfalls folgende Aussage herauskristallisieren: die Wirklichkeit, also die realen Objekte wie Körper, Bäume, Häuser, Landschaften werden zunächst in ihrer vollen Komplexität. d.h, in ihrerVielseitigkeit analysiert , dann werden die Hauptpunkte oder Linien wahrgenommen erforscht und ausgebaut. Die Abstraktion wird schliesslich eine Vereinfachung weil Verdeutlichung der Wirklichkeit. Unwesentliche Teile werden weggelassen. Die Ganzaussage wird dadurch prägnanter, dabei begleitet die Farbenabstaktion die der Wirklichkeitsform. Devilles Bilder zeichnen sich durch aussergewöhnliche Farbenvielvalt, unendliche Nuancierung und Schattierung der einzelnen Töne aus.

Danièle Wagener, Luxemburger Wort, le 15 mars 1984

C'est dans les aquarelles très nombreuses que se révéle le mieux la manière particulière du peintre .Il s'agit de paysages provençaux et italiens que bien qu’on les reconnaisse à certaires particularités topographiques et architecturales, sont systématiquement analysés et décomposés en autant de parcelles géométriques de couleurs différentes s'échelonnant en profondeur et en hauteur, soumises aux lois de la perspective ou les reniant et soigneusement subdivisées en rayures et en ondulations de valeurs différerentes. Elles sont censées traduire les terrains accidentés, les variations de la végétation et les innombrables reflets de lumière et de couleurs que l'artiste observe au sud de la france.

Véronique Stoll, luxemburger wort, le 7 octobre 1988

Les oeuvres d'Ad Deville ne sont pas douceâtres , elles sont plutôt exagérément fortes dans le tracé et dans le coloris afin de suggérer, habilement l'imposante Provence et la mystérieuse Toscane. Un ciel jaune au-dessus des montagnes voilet-sombre fait penser au moment où le soleil décline mais ou sa chaleur mate pèse encore sur les plaines. Les couleurs et les lignes nettes ôtent toute idée - tout est là, sans être estompe, bien vil, surtout dans les aquarelles, même si quelques-unes d'entre elles ont dans leur teintes la douceur de la peinture sur soie pour retenir l'ultime rayon de lumière d'un couchant.

 

Si Deville m'était conté de Blanche Weicherding-Goergen, critique d'Art luxembourgeoise, lors de l'exposition de 1985 au Dada House

 

Il est là. Devant moi. On dit qu'il a cinquante ans. Il est grand, élancé, mince. Son teint est tout en grisaille. Ses lèvres minces et fines sont retroussées dans ce sourire malin, taquin, rieur, provocateur, sensuel, souverain, que vient de renforcer l'éclat étincellant de ses yeux aux couleurs indéfinissables, qui disent mieux que chaque toubib qu'il sait vaincre toute maladie, qu'il est artiste, que son dynamisme est pire que jamais, qu'il a gagné cet été une des plus importantes étapes de sa carrière en jouant des gammes absolument fermes dans l'aquarelle.

 

Je connais Deville depuis l'instant où il a fait ses premières peintures de grand format à la Fondation Biermans-Lapôtre à Paris.

 

Lui qui se destinait à l'architecture, avait soudain viré pour la peinture. Il s'était inscrit à l'Ecole Spéciale d'Architecture, puis à l'Académie des Beaux Arts de Paris et chez André Lhôte à Montparnasse.

 

A un moment donné les étudiants lui avaient demandé de décorer leur salle pour le "Grand Bal des Luxembourgeois". Il avait dit: "Oui", comme il dit toujours oui quand on lui demande le moindre des services. Je ne connaissais pas cet artiste qui portait toujours un pull gris et qui avait à l'époque exactement le même visage qu'aujourd'hui. J'étais allée tard le soir l'observer dans sa démarche décorative. Naturellement, il ne m'adressait pas la parole. Il était plus âgé que moi. Et si l'on connaît le milieu estudiantin, c'était l'évidence même.

 

Une jeune fille qui osait - oh combien trop jeune - se mêler d'une décoration! Il avait peint sur du gros papier un chaudron, .... et dedans des femmes. Elles avaient toutes les dimensions de Hélène Fourment, la femme de Rubens. Il peignait des nuits entières.

 

Pour faire plaisir. Mais lui aussi se faisait son malin plaisir. Devant lui le grand carton vide l'attirait. Se doutait-il déjà à cette époque de son talent de décorateur? Non!

 

Je ne le pense pas. Moi non plus je ne réalisais pas cette ampleur jusqu'au jour où je m'en allais dans son lycée à Esch-sur-Alzette regarder la pièce de théâtre "Männer aus Eisen", qu'Ed Maroldt avait écrite et mise en scène avec des étudiants.

 

En entrant dans la salle j'étais émerveillée.

 

J'avais compris. Enfin! Deville c'est notre plus grand décorateur de théâtre. Ses décors réalisés avec les moyens du bord étaient frappants. Et moi. J'étais là dans la salle comme autrefois étudiante. J'observais et je dus me dire: Non. Je ne pourrais pas l'aider à réaliser un décor de théâtre pour le Nouveau Théâtre de la Ville de Luxembourg, ni même pour celui d'Esch-sur-Alzette. J'en eus le cœur gros et pendant la scéance théâtrale durant laquelle je n'écoutais plus rien, je pris la ferme décision de travailler dur pour ouvrir à nos artistes le marché international. Pourrir dans un bled, est infecte!

 

Aujourd'hui, dimanche, mon bureau est bourré de dessins, d'aquarelles de Deville.

 

Le temps est venu maintenant qu'il sorte de ces piètres frontières nationales.

 

N'avez-vous jamais pensé que Deville pouvait être l'homme destiné à décorer le nouveau Théâtre de Francfort? Et ne pensez-vous pas qu'il serait un des seuls à savoir comprendre la "Semper-Oper" de Dresde?

 

Je pense que dans le cadre de l'idée grandiose de Semper, Deville pourrait enfin se réaliser. Il est fait pour les grandes surfaces; il a la compréhension de l'architecture ancienne. Tout simplement j'aimerais aller voir son décor à Dresde.

 

Connaissez-vous Deville? Son prénom est Adolphe. Quoi de plus affreux. Je lui écris sur toutes mes lettres "Adoleff. Je l'appelle soit "Ad" soit "Ady". Non! Là je mens!

 

Sa fille, qu'il adore et sa femme dont le dévouement est impayable, l'appellent Ady. Nous, les anciens de Paris, ses copains d'aujourd'hui on lui crie: "Ad, on a besoin de toi". Et lui n'a qu'une réponse:

 

"Oui, naturellement! Quand et à quelle heure?" Dans toute votre vie vous trouverez si peu d'amis qui ont ces mots. Lui, il les a toujours. Du point de vue humain l'artiste Deville ne connaît pas l'égoïsme. Et ce facteur est rare - je dirais même rarissime, chez les artistes. Tous ont tendance à monter dès les jeunes années sur le deuxième échelon et à regarder le monde de très haut.

 

C'est la cause d'ailleurs de leurs échecs. Et le mal qu'ils en prennent n'est que normal.

 

Deville au début de son séjour à Luxembourg habitait un méchant appartement à Esch-Lallange jusqu'au jour où il se décida de faire une solide dette et d'acheter la maison paroissiale de Schifflange datant du XVIlle siècle et devenue vide.

 

Il la décora avec sa fantaisie innée, avec son amour des anciennes statues, des vieilles pierres et en même temps avec une note qui m'a toujours parue un peu macabre. Il a de l'humour noir. Dans ses vitrines, les Vierges espagnoles habillées de leurs robes anciennes et poussiéreuses côtoient des angelots baroques, des sculptures romaines. Il adore le patrimoine architectural du pays et sa collection mêlée à ses tableaux qui souvent reflètent son grand amour pour André Lhôte, son maître, est tout à fait installée pour désarconner le meilleur amateur d'art.

 

Il y a plusieurs années, Deville s'est lancé dans la mosaïque. Il y met toute sa puissance, son amour de la vie, son respect pour les traditions anciennes. Il réalise ce que prêchent médiocrement et le Conseil de l'Europe et l'ICOMOS: l'intégration du moderne à la tradition ancienne. Il est une des figures dominantes de notre mosaïque; je lui ai toujours conseillé de suivre cette voie, mais quidam a-t-il compris son effort intellectuel et physique?

 

Deville est un artiste engagé. La force qu'il emploie chaque jour pour réaliser ses désirs propres est énorme. Il y a si peu de gens qui comprennent l'engagement complet.

 

Lorsqu'un jour je lui téléphonais pour lui annoncer: "Il faut restaurer au Grund. J'ai besoin de toi." Il n'avait qu'une réplique.

 

"D'accord. C'est conclu, Mais je n'ai pas de sous. Je vais de ce pas faire un emprunt à ma banque. Je ne pourrai donc pas être chez toi avant telle heure." Et Deville est devenu sans hésiter membre fondateur de la société "Vieux Luxembourg". Je voudrais relever ce fait parce que malgré les accrocs que lui a joué sa santé, il a tenu bon et il tiendra bon jusqu'à la fin.

 

Son exposition de 1985 est une gageure avec la vie ou avec la mort. Ses huiles demandent un recul d'au moins quatre mètres pour livrer leur profondeur. En un an il a mûri plus que la vie normale lui aurait permis d'évoluer en une dizaine d'années. Le plus grand péché à faire, est de regarder ses empâtements à 20 cm de distance. Reculez mais reculez donc! Voyez-vous cette immense profondeur des paysages de Provence qu'il adore tant.

 

Ses dernières aquarelles font de lui le meilleur aqarelliste vivant à Luxembourg. Sa technique est parfaite. Il est possible de découper dans une seule œuvre des surfaces de 10 x 10 cm. Toute la composition se tient toujours. Il n'y a plus de hasards, il n'y a plus d'imprévus. Je les ai longuement contemplées des journées entières pour comprendre le sens que leur vouait un homme décidé à maîtriser tous ses médecins. Dans une œuvre comme "la Tourmente", il se défoule entièrement et ne se gène point à y méler ce grain de folie qui veut qu'il n'est pas l'épicier du coin. Van Gogh s'était coupé une oreille. Lui, ne le fait pas, mais l'esprit de ce maître est tout proche.

 

Examiner les dernières aquarelles de Deville n'est pas chose facile. Il faut un fond de musique. Allez donc les contempler avec Debussy ou Fauré et vous y trouverez toute la tendresse que peut mettre un être humain adorant la nature. Mais dans une de ses dernières œuvres, il n'y avait que la Sheherazade de Rimsky-Korsakov qui pouvait me laisser éveillée jusqu'à 2 heures du matin pour comprendre la poésie, le jeu, l'harmonie du moindre des détails.

 

En quelques mois, il s'est lancé dans la perfection. Ses ciels sont impeccables. Il réalise des surfaces de jaune et de gris étonnantes par leur simplicité et leur pureté.

 

Encore une fois il a gagné. Sa lutte a été dure et son sourire ne peut cacher les heures de travail assidu.

 

Une lutte permanente avec la vie qui lui jouait de très mauvais tours, une volonté implacable, nous donnent aujourd'hui la mesure de l'artiste qui brise d'un coup nos fragiles frontières et qui sera reconnu comme un peintre européen de valeur et n'a pas besoin de se faire le moindre souci sur le marché international de l'art.

 

 

Paysages éclatés en mille couleurs de Jean-Michel Klopp

paru dans Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52

La nuit tombe, lentement. Près des bergers de la nuit, il y a un homme, grand, le regard franc, le mot sensible, l'intonation de la voix amicale! Un faible vent bruit, il fait excellent dehors... Ad. Deville, dans quelques instants va me serrer la main. Sa femme, si tranquille, si douce, est là aussi, ainsi que le chien, le chat. Ma première soirée chez les Deville s'achève.

 

Un premier contact avec l'artiste, son oeuvre, ses rêves. Un coup de coeur... oui c'est ainsi que je puis appeler mon émotion pour ces travaux si poétiques, si sensibles.

 

Je vous invite à découvrir un artiste peintre luxembourgeois qui se crée une place au soleil dans l'art de notre pays, ainsi qu'à l'étranger. Deville est un artiste vrai et ce, dans le meilleur sens du terme!

 

Chez. Deville...

 

En arrivant chez Deville, soudain, le monde bascule. Immédiatement tout un univers de poésie s'impose, éclate. Rien n'est indifférence.

 

Tout est magie. Magie capturée. Ici, j'affirme que le mot re-création est utilisé à bon escient.

 

Ad. Deville n'a-t-il pas, en effet, redonné vie, saveur, mystere, à ce vieux presbytère de Schifflange, voué à la destruction! Voué certainement à une destruction sans pincement de cour, parce que terriblement décidée par d'irresponsables personnes, bien incapables de rêver même un seul retour aux sources. Il y a ici ouvre de chair, de vie, de puissance, et le résultat, poignant, beau, est ce presbytère de Schifflange, où l'art contemporain de Deville s'unit si delicatement, si délicieusement avec les objets, les murs, les antiquités.

 

Et puis, il y a aussi ce parc, situé derrière la bâtisse. Parc-forêt, parc-parterres fleuris, parc-verdure. Où l'on aimerait rêver un peu plus sou-vent. Où l'on aimerait même faire un bond en arriere, pour surprendre des confidences, des délices, des retraites, des unions paisibles ou orageuses avec Dieu.

 

Un ange à l'oie écoute le chant des oiseaux. Nu, il lui faut à peine quelques secondes pour se baigner dans l'eau limpide d'une source.

 

Une sorte d'espace pour l'art

 

Entrons. Fermons la porte. Ou, permettez-moi plutôt de la laisser ouverte. L'odeur qui nous vient du dehors est si bonne, si fraîche, si parfumée.

 

Le presbytère est spacieux. Les murs épais.

 

Tout est bien à sa place. Il faut se laisser sur-prendre, aller d'étonnement en étonnement.

 

Comme un enfant se laisse prendre par la main.

 

Par la main de l'imaginaire en liberté... Aux murs, Deville et encore Deville et toujours Deville. Adolphe d'hier. d'aujourd'hui, mais aussi et déjà de demain. Partout également des objets du passé, des madones surtout... des statues, des ornementations d'église... et ce vieux flipper au fond de l'atelier. La vaste cheminée invite au rêve et l'évier creusé dans la pierre a connu bien des vaisselles!

 

Dans cet univers «d'Ad. au pays des merveilles», un chat noir ronronne, un amour de chien au poil brun, court sur pattes, vient sans cesse récolter quelque caresse. La fille de l'artiste contribue à la gaietés à la bonne humeur de la maison. Son épouse apparait, le temps d'un bonsoir, ou d'une amicale causerie.

 

La Provence, l'amour pluridimensionnel envers les choses du passe, l'ancien presbytere, la prèsence de jeunesse en classe, toutes ces choses font l'oeuvre de Deville. Un Deville sûr de lui-maitre à bord du navire de la création!

 

Quelques décennies en arrière

 

Voir l'oeuvre de Deville, c'est saisir le peintre, comprendre, réaliser que cet homme est né pour l'art, la poésie de tous les jours.

 

La section industrielle au Lycée d'Esch-sur-Alzette terminée, Deville passe son admission à l'Ecole spéciale d'Architecture à Paris. Le boulevard Raspail ne le verra pas longtemps fréquenter son asphalte. Une maladie ne lui permettant certainement pas de travailler à l'extérieur par toutes sortes d'intempéries le fera changer de direction.

 

Il connaît deja la vivacité, l'ampleur de sa passion pour la peinture. Inscrit aux Beaux-Arts de Paris, il fréquente pourtant avec plus de ferveur les cours chez André Lhote à Montparnasse, pendant deux années. Lhote, artiste cubiste internationalement coté sera un professeur complet. N'est-ce pas lui qui un jour a dit «Dire du bien des autres équivaut pratiquemen à dire du mal de soi»...

 

Ensuite, d'excellents professeurs lui apprendront d'autres techniques à la "*Staatliche Hochschule für bildende Kunst" de Francfort.

 

 Ces années passées à l'étranger vont le confronter à la décoration. Décoration du «Grand Bar des Luxembourgeois» par exemple, puis pour diverses piêces de théâtre.

 

En 1962, Ad. Deville sera nommé professeur de dessin, d'histoire de l'art au Lycée d'Esch- sur -Alzette.

 

Deville et le théâtre

 

Blanche Weicherding-Goergen ancedote délicieusement son propre coup de coeur pour les décorations de Deville:

«Un jour je m'en allais dans son Lycée à Esch-sur-Alzette regarder la pièce de théâtre "Männer aus Eisen"*. qu'Ed. Maroldt avait écrite et mise en scène avec des étudiants. En entrant dans la salle, j'étais emerveillée. J'avais compris.

 

Enfin! Deville, c'est notre grand décorateur de théâtre. Ses décors, réalisés avec les moyens du bord, étaient frappants.

 

N'avez-vous jamais pensé que Deville pouvait être l'homme destiné à décorer le nouveau Théâtre de Francfort? Et ne pensez-vous pas qu'il serait un des seuls à savoir comprendre la "Semper-Oper" de Dresde? Je pense que dans le cadre de l'idée grandiose de Semper Deville pourrait enfin se réaliser. Il est fait pour les grandes surfaces; il a la compréhension de l'architecture ancienne. Tout simplement.

 

J'aimerais aller voir son décor à Dresde.»

 

Deville et l'histoire

 

Il ne le niera certes pas. Même si vous le dénoncez en disant: «Monsieur, votre goût pour les vieilles choses est un péché.»

 

Oui. Deville est un passionné d'architecture et d'histoire. Très jeune, il a effectué gratuitement de nombreuses fouilles pour le Musée de Tre.

 

Ves. Avec Georges Calteux, Deville mènera un véritable combat pour sauver des prestiges de notre patrimoine national: Loeschenhaus - Chateau Bervart - Maison Meder. Son engagement pertinent dans des associations comme «Sauver la Ville» - «Sites et Monuments» lui permettra de lutter encore avec plus de vigueur, pour sauver ce que certains décident de détruire bête-ment.

 

Membre fondateur de la Société d'Actionnaires «Vieux-Luxembourg», il a lui-même, avec son argent, entrepris un jour de sauver une construction vouée à la destruction: l'ancien presbytère de Schifflange où il réside aujourd'hui. Presbytère dont j'ai eu le plaisir de brosser l'ambiance, la poésie, la grâce.

 

Les couleurs d'Ad. Deville

 

Les huiles, aquarelles, mosaiques de Deville reflètent un besoin sincère d'expression lumineuse. Partout l'éclatement, l'éclaboussure des couleurs. Des couleurs placées, réalisées avec beaucoup de maitrise.

 

La perfection de Deville a éclaté subitement, après sa rencontre presque fatale avec Dame Mort. Aujourd'hui Deville évite stress et fatigues dangereuses. Il prend plus le temps de vivre. se disperse moins. Ses toiles sont de véritables passions. Sans légéreté, ni facilité, elles permettent pourtant, même aux non-initiés, de percevoir le sujet, d'y entrer avec sérénité. C'est dire là que l'oeuvre de Deville plait.

 

Blanche Weicherding-Goergen aide à mieux saisir le talent de Deville:

 

«Examiner les dernières aquarelles de Deville n'est pas chose facile. Il faut un fond de musique. Allez donc les contempler avec Debussy ou Fauré et vous y trouverez toute la tendresse que peut mettre un être humain adorant la nature.»

 

En quelques mois, il s'est lancé dans la perfection. Ses ciels sont impeccables. Il réalise des surfaces de jaune et de gris étonnantes par leur simplicité et leur pureté.

 

La Provence

 

Il y a d'innombrables Provences: autant que d'artistes qui l'ont peinte, qui l'ont fait vivre dans leurs contes, dans leurs romans ou dans leurs films. La Provence de Mistral et celle de Van Gogh, de Giono et de Cézanne, de Pagnol et de Daudet! Les Provençaux sont fiers de leurs vaste jardin et vous invitent à partager leur amour d'un pays qui a formé leur caractère.

 

(Voir La Provence par Jean-Paul Clébert aux Editions Nathan.) Deville aime la Provence et depuis bien des années, il y séjourne de longs mois, d'interminables saisons, pour y cueillir les fruits de rencontres étonnantes.

 

La Provence change sans cesse de visage, de parure. Deville saisit les couleurs, les formes et nous dévoile ainsi sa communication avec le paysage. Les maisons sont là, parfois il les ignore ou encore invente merveilleusement la silhouette de la femme, dans ses compositions.

 

Les fantômes de Provence, la nuit, quand les collines deviennent d'un bleu profond, l'inspirent avec autant de réussite qu'un fier château, au loin, sur un rocher, ou encore qu'une fête provençale.

 

La Provence a perdu en tranquillité. Des scènes burlesques, folles, sacrilèges s'y déroulent souvent. De drôles de gens ont envahi sa poésie et leur mariage avec le décor n'est pas toujours une réussite.

 

Mais, la Provence de Deville est chargée de mystère, de poésie, d'amour. Son oeuvre est à savourer dans un calice précieux, tant elle regorge de puissance humaine.

 

Au pays des mosaïques

 

Elles sont colossales les mosaïques de Deville.

 

Pleines de charme, de couleurs, au même titre que ses huiles ou aquarelles.

 

A Ravenne, Deville s'est associé au travail du mosaïste Signorini, pour créer des mosaïques où une force d'expression personnelle est portée par la qualité d'exécution et la sensibilité du mosaïste.

 

Une lutte permanente

 

Deville est un artiste à la volonté implacable et seule une lutte permanente lui a donné la possibilité d'atteindre aujourd'hui certaines des plus hautes sphères de la création. Il n'a pas de souci non plus à se faire pour le marché international de l'art. Là aussi, son chemin et son destin sont déjà tracés.

 

Adolphe Deville et sa mosaïque par Isotta Fiorentini Roncuzzi-grande spécialiste italienne des mosaïques

La mosaïque de Deville est le résultat, transmissible, d'une autorité artistique et intellectuelle rarissime. Il s'agit d'une mosaique nouvelle, libérée des canons classiques. Les blocs de verre transparent, affichant une intensité de bleu ditérente, rappellent, par leur forme et leur couleur, les premiers vitraux égyptiens commandés par les pharaons. Le verre se mêle à des quartz, des améthystes et des éléments de nacre dans la cascade de l'élément liquide, sacré, rassurant.

 

La mosaïque de la période gréco-romaine se caractérise par l'utilisation de tessères cubiques. La mosaique de Deville présente elle aussi des tessères cubiques, mais simplifiées, du fait des représentations géométriques, linéaires.

 

La mosaique byzantine présente des tessères de formes diverses dont bon nombre resplendissent d'or. Deville, lui aussi, fait appel à des tessères de formats variables, semblables à des touches de lumière dorée.

 

La mosalque vénitienne repose sur le contraste puissant de tessères taillées de manière rigide en formes géométriques, mais disposées en un mouvement fluide sur des surfaces planes. La mosaique de Deville utilise elle aussi cette techmologie-là qui met en évidence la sensibilité de son interprétation."

 

Adolphe Deville par Professeur Dr.R.Terner -critique d'Art allemand 1994

 

"Wenn der Künstler ein schöpferisches Werk vollbringen will, darf er nicht die Natur nachahmen, sondern er muß die Elemente der Natur nehmen und ein neues Element schaffen!" (P. Gauguin)

 

Adolphe Deville war - um der Wahrheit die Ehre zu geben - bis zum 24.08.1993 für den Verfasser ein unbeschriebenes Blatt. Umso größer dann die Faszination, die sich anlässlich eines Besuches bei ihm einstellte.

 

Ein stilsicher restauriertes altes Haus, eine kaum zuvor so gesehene Harmonie historischer und eigener Kunst unter einem Dach und nicht zuletzt die persönliche Ausstrahlung des Künstlers machten neugierig auf Deville und seine Arbeiten.

 

Nach ersten Studien der Architektur in Paris wandte er sich schon dort gänzlich der freien Kunst zu. Unter dem prägenden Einfluß von André Lhote, danach der Städelschule in Frankfurt fand der 1935 geborene Künstler in steter Auseinandersetzung mit den großen Strömungen der europäischen Kunst seinen eigenen, unverwechselbaren

 

Stil, der ihn in der großen Tradition des europäischen Symbolismus' verankert.

 

Seit der Wende vom 18. zum 19. Jahrhundert, beginnend mit Künstlern wie Blake, Füssli oder auch dem späten Goya suchte die Malerei immer wieder Wirklichkeiten hinter der von Aufklärung und Säkularisation geprägten Realität. Der Symbolismus der Jahrhundertwende, Sur-realismus, Neue Sachlichkeit, Pittura metafisica oder auch der phantastische Realismus unserer Tage haben sich als dauerhafte Alternative zu einer Auffassung behauptet, die - vom Impressionismus bis zur Pop Art künstlerisches Tun als primäre Bewältigung pur formaler Probleme begreift.

 

In den Bildern Devilles verbindet sich nun die Spirialität der geliebten Ravennatischen Mosaiken mit phantastischen Welt eines Gustave Moreau, nicht selten auch der Sinnlichkeit des reifen Matisse oder der wortlosen Stimmungsdichte von Giorgio de Chárico. Seine Wurzeln nicht verleugnend, hat der Künstler, ohne je eklektizistisch zu werden, eine ganz eigenständige Formwelt gefunden. Die inhaltliche Erschließung seiner

 

Bilder, die häufig auf subtile Weise autobiographisch geprägt sind, bleibt durchweg dem assoziierenden, wenn nicht gar meditativen Bemühen des Betrachters überlassen.

 

Leuchtend-intensive Farben mögen von mediterraner Lebensfreude zeugen - unbestreitbar sind sie Produkt steter Reisen in den Süden und ans Meer.

 

Charakteristisch ist die unverkennbar am Kubismus geschulte Verfestigung der Formen, die im geometisi-erenden Verschmelzen einzelner Bildelemente immer wieder die innere Nähe zu Glasmalerei und Mosaik erkennen läßt - Felder, auf denen der Künstler breite und internationale Akzeptanz errungen hat.

 

Neben großformatigen Ölbildern beeindrucken Landschaftsaquarelle als Früchte zahlreicher Reisen aber auch als Zeugnisse der Beschäftigung mit der heimatlichen Natur.

 

An Macke erinnernde Farbintensität und Leuchtkraft in Verbindung mit den kriatallin-geometrischen Strukturen eines Malers, der seine Affinität zur Architektur nie verleugnet, entstehen Arbeiten großer Dichte und zugleich suggestiv-dekorativer Wirkung.

 

Das unmittelbare Arbeiten mit dem Pinsel ohne Vorzeichnung sowie, vor allem bei größeren Formaten, der "Kampf' gegen das schnelle Trocknen der Aquarellfarbe bezeugt die technische Perfektion Devilles. So haben die Bilder bei aller formalen Strenge doch eine charakteristische Lebendigkeit, die sich dem aufmerksamen Auge nicht zuletzt bei sorgfältigem Hinschauen im Detail erschließt.

 

Der Künstler wäre nicht seinem Herkommen nach symbolistisch geprägt, hatte er es nicht auch verstanden, durch Augenpunkt, Farbwahl oder etwa die Verbindung von Nähe und Ferne seinen Landschaften eine ausgeprägte emotionale Dichte zu geben.

 

Adolphe Deville ist im eigentlichen Sinne des Wortes ein konservativer Maler. Die ergebnisreiche Auseinandersetzung mit der gesamten Breite europäischer Kunst von ihren klassischen Wurzeln bis hin zu den vielfältigen Verästelungen Unseres Jahrhunderts hat bei ihm zu einer glücklichen Synthese geführt. Subjektive Au-sagekraft, formale und farbliche Brillanz, technische Perfektion und eine schier unerschöpfliche Phantasie vereinen sich bei Deville beispielhaft und überzeugend auf durchgängig hohem Qualitätsniveau.

 

 

Les filles de Loth  par Viana Conti et Bruno Bandini

 

Dans la représentation d'Adolphe Deville la figure, pour le moins féminine, dépasse en proportion le paysage, auquel elle s'assimile toutefois comme un autre paysage, dans lequel on trouve un jeu de courbes et d'horizontales, d'opacité et de transparence, de proximité et de distance.

 

Si ces formes sont d'influence cubiste, Tatmosphère dans laquelle elles sont plongées est d'influence sécessionniste et Art Nouveau.

 

Grâce aux études d'architecture suivies dans sa jeunesse, l'artiste a acquis le sens de la structure interne, ainsi que celui des grandes superficies externes.

 

Dans ses oeuvres c'est le corps même,qui, à travers la modulation des périmètres, la géométrie plane, les volumes, le jeu du clair-obscur, devient prétexte et matière à décoration.

 

La lumière rayonnante et rasante, les angles cristallins des roches et des montagnes, les structures orthogonales des fortifications et des châteaux, l'inscription des arbres dans les courbes d'un chef-d'oeuvre de la nature conferent à ses paysages une respiration symphonique. Sensible au charme de la Provence, ce peintre se laisse pénétrer er stimuler par les traces inéluctables d'une histoire de l'art qui l'a précédé; les seuls noms de Van Gogh et de Cézanne sont sources d'émotion.L'anatomie des paysages de Deville se fonde sur des cônes, des sphères, des cubes, des cylindres, son tracé linéaire sur des droites et des courbes, ses couleurs sur des atmosphères oniriques et irréelles, la lumière sur des souvenirs filtrés d'aubes et de couchers de soleil, de miroirs d'eau ou de reflets changeants de cascades et de torrents

 

Le discours pictural est intégré avec d'autant plus d'aisance dans la syntaxe de la mosaïque que celle-ci sarticula sur des scansions fragmentées, de clairs-obscurs, de contours et de volumes, ainsi que sur le contrasté et le "fumato", sur la préciosité du fond et sur la légèreté du premier plan, sur la transcription en mosaïque d'une peinture ou d'un carton.

 

Je ton de l'hommage à Bacchus est à la fois profane et sacré. Sa mise en scène à travers la représentation des "filles de Lot est une métaphore biblique d'un sujet mythique où les effets du vin sont suggérés par la sensualité esthétique de la grappe de raisins, des sarments de vigne, des nus féminins, et par l'abandon inconscient du corps paternel, cueilli dans l'évanouissement du sommeil et du rêve.

 

Les raisins possèdent la luminosité et la chaleur de la chair tandis que la couleur du fond devient brûlante.

 

 

Les Filles de Loth, 1995
Articles de presse
Luxemburger Wort , 2016 1/2
Luxemburger Wort , 2016 2/2
Télécran, No 15, 1995, pp. 8-9
Télécran, No 15, 1995, pp. 8-9
Revue, No26, 1977, pp.36
Revue, No26, 1977, pp.41
Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52
Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52
Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52
Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52
Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52
Le nouveau Luxembourg   Reflets de l'Imagination.  N° 7 - automne/hiver 1986, pp.47-52
Revue No 48, 1994, p.9
Exposition à Schifflange1961

 

Nécrologie

Nachruf: Ad und Mady Deville / „Nie lange ohne den anderen sein“

Tageblatt du 20 juin 2022 par Ed Maroldt

 

Am 28. Mai dieses Jahres stirbt im Alter von 86 Jahren Ad Deville. Der Künstler aus Schifflingen setzt als Lehrer im „Lycée de garçons“ in Esch Zeichen, begeistert Schüler und überzeugt, besonders auch, wenn es in der nationalen Denkmalschutzbehörde um die Verteidigung architektonischen Erbes geht. Ad Deville ist es zu verdanken, dass der Turm des ehemaligen Berwart-Anwesens in Esch noch steht. Deville prägt Wegbegleiter. Mit einem Vibrieren, das andauert, wie man es auf diesen Seiten spüren kann. Ed Maroldt, Michel Clees, Lex Langini und John Voncken erinnern auf sehr persönliche Weise an ihren großen Freund Ad und an Mady, geborene Bremer, die ihrem Ehemann vor einer Woche gefolgt ist, wie einst bei Philemon und Baucis. Die Texte sind eine Hommage an Menschlichkeit, Kunstverständnis und Gastfreundschaft des Ehepaares – und ein Zuspruch für Tochter Isabelle. (mago)

 

Ady und Mady Deville aus Schifflingen sind nicht mehr.

 

Vom Künstler Deville erzählen, heißt fragen: Wer will er gewesen sein? Ad denkt weltmännisch, wirkt lokal bis national. Nie verstummt die Frage, wie er seine wuchernde Mischung aus Aquarellen, Mosaiken, Artefakten, Landschaftsbildern, Porträts schöpferisch ans Weltkulturerbe einbinden kann.

 

Eine Kindheit in Hesperingen. Die Lehrerin erkennt Ads Zeichentalent. Nach Schifflingen ziehen Vatermutterkind, näher an die Arbeit von Charel. Abitur in Esch. Ad belegt Architekturkurse in Paris, wechselt an die „Ecole nationale des beaux-arts“. Ein Kapital an Freundschaften bringt ihm die Frankfurter „Städelschule“. Als er sich in Esch für eine Stelle als Zeichenlehrer bewirbt, zweifelt der Direktor am Patriotismus des Staatsdieners in spe: „Deville hat nicht gedient!“ Wieso kein Militär?

 

Kriegstrauma

 

Unauslöschlich hatte sich ihm ein Kriegstrauma eingefräst, als beim Spielen Munition explodierte. Schwester Flavie zerriss es das junge Leben, Jugendfreund Jacobi verlor ein Bein, ein Kind kam ums Leben. Ad selbst ernsthaft verletzt. Und die Rachegöttinnen lassen nicht los. Tödlich trifft’s eine Nichte beim Autounfall, Flavie beim Hausbrand. Da sollte man schon in Ads schöpferische Träume hineinbohren! Sein Faszinosum aus Form, Material und Farbe wurzelt in verdrängten Verletzungen. Im Schaffensrausch überdeckt er Schatten, Gestalt und Bild versenken zerstörerische Schwärze.

 

In fernen Häfen hätte er anheuern können. Doch er überhört persönliche Wünsche, mitberücksichtigt die Ansprüche der Frau im Leben: Mady Bremer aus der Nachbarskolonie. Verliebt, verheiratet, gebunden! Man kann die Trias weiterführen. Heilsam behaust Mady die unbehauste Seele ihres Ad. Das ausgediente „Paschtoueschhaus“, angelehnt an den Schifflinger Martinsberg, wird ihr Daheim. Wie die Fürsten im Dresdner Barock legen sie eine Wunderkammer aus Sammlerstücken an, kombinieren Ads Kreationen mit Kuriositäten und Bleibendem aus Jahrhunderten.

 

Inspiration Provence

 

Die raue Farbpalette der Provence inspiriert den Maler, die akademische Ausbildung zu überschreiten. Wie besessen vom Violett des Lavendel, dem Ocker der Erde, dem Oliven- und Piniengrün erzählt er Geschichten aus Licht. Die Aquarelle zerstückeln Landschaften in kubistische Motive. Hügel explodieren in Linien. Farborgien füllen Täler. Statt die im Überfluss wahrgenommene reale Welt zu kopieren, verdeutlichen geometrische Formen dem Betrachter jene schöpferische Bewegung, die hier Landschaften entstehen ließ. Oft krönt sie die ordnende Macht eines Kastells. Wie Mentor André Lhote dekonstruiert Ad Frauenkörper, fügt sie in Landschaftsteile als Lichtgestalten ein.

 

Mady wird die Muse einer ekstatischen Landschaftsmalerei. Jahre später! Ad entführt Rotary-Freunde aus Esch an die bayrischen Königsseen. Für sie lockt er den romantischen Zauber aus den aufsehenerregenden Schlössern König Ludwigs, um später die Opulenz wieder in klassischen Historienbildern einzufangen.

 

Immer wieder führt er Kunstschüler nach Trier. Enthusiastisch deckt er die Geheimnisse der konstantinischen Deckengemälde auf, zieht Parallelen zu Heldenfiguren aus Ravenna und Byzanz. Die allegorischen Personifikationen stehen Pate für Devilles Mosaiken. Spektakulär entwirft er ganze Welten in verschachtelten Theaterdekorationen, gibt damit jungen Schauspielern Halt. Er rezykliert Turnvater Jahns Seitenpferd zum Schlachtross, eine Schlachterbank zum Liebesbett, bringt für Herkul John Grün die Freiheitsstatue auf die Bühne. „Meine Bilder sind Theater.“ Dieses Eigenbekenntnis hinterfragt einen Pariser Entscheid. Tat er sich einst gut, großen Häusern abzusagen, die ihn als Bühnenbildner engagieren wollten? Deville, so der Theaterkritiker, „vereint den Blick für das Funktionelle und Machbare eines alten Dorfschreiners mit der eleganten Kulanz des Profis und dem unerschöpflichen Einfallsreichtum des echten Künstlers“.

 

In Gremiensitzungen der Denkmalbehörde argumentiert der Passionierte in Wortkaskaden, bis er die Zuhörer mit rasch hingeworfenen Skizzen überzeugt. Brandet ihm eine Woge der Skepsis entgegen, fährt sein verletzbares Ego schon mal Widerborsten aus. Ein Deville verschanzt sich nicht.

 

Heißt vereinfacht gesagt, für Deals und Absprachen fehlt ihm die passende Grammatik. Doch die Rettung des roten Berwart-Turms können die Escher seinem Stehvermögen und den Seilschaften aus Pariser Zeiten zuschreiben.

 

Ansteckende Lebensfreude

 

Pfarrkirche Schifflingen. In der Taufkapelle verfolgen wir die Endstufe der schöpferischen Entwicklung Devilles. Die paradiesischen Flüsse Euphrat, Tigris, Gibon, Pishon befruchten eine sanft geschwungene Landschaft aus blau schattierten Mosaiksteinen. Zwischen Himmel und Erde, frei schwebend über marmornem Taufbecken, gelöst von anekdotischem Ballast, wirbelt eine Friedenstaube einen Hauch von Ewigkeit auf, öffnet ein Tor zur Stille. Immer wieder sucht Devilles getriebener Geist in Brunnen, Patios, Paradiesgärten Harmonie und Ordnung. Kirchliche Sponsoren erlauben ihm, monumentale Installationen auszuführen. Seine Professionalität garantiert Substanz plus Inszenierung. Ad hat sich aufgeopfert. Für seine Schule, fürs Patrimonium war er bereit, sich in der Begeisterung selbst aufzulösen. Er haderte, wenn er andere nicht in die Pflicht nehmen konnte. Ihn prägte, was Künstler wohl nie mit Technikern teilen: der Schmerz, Bedrohtes nicht zusammenhalten zu können, ist privat, deren Machenschaften nicht.

 

Das Kulturerbe des Vaters nimmt nun Tochter Isabelle mit Tonia in die Pflicht. „Femmes dans le paysage“ in der Villa Vauban, „Vin, vigne et mosaïque“ in Wellenstein, Spurensuchen in Umbrien, Arizona bieten sich an als Wegweiser. Kein Katalog kann wiedergeben, welch ansteckende Lebensfreude, wie viel „Hoher Mut“, Weltoffenheit, Gastlichkeit die „Devils“ in die Mauern ihres Hauses haben einfließen lassen. Und deshalb kann es nicht anders sein: Dieses Gesamtkunstwerk in seinem umwallten Bering muss Schifflingen, dem Minett als überzeitliches Zeugnis erhalten bleiben.

 

Demütig dürfen wir jenen ihrer Freunde danken, die bis zuletzt an der Seite der Familie liebevoll für Mady und Ady präsent waren. Höheres Geschick gewährte dem gastfreundlichen Paar, was einst Philemon und Baucis gegönnt: nie lange ohne den anderen sein.

(Ed Maroldt)

 

En Artist, deen zaubere konnt

 

Den Ad wor e Gedriwwenen, deen ounst sech e Moment Rou ze gönnen, versicht huet ze verstoen, wat 2000 Joer Menschheetsgeschicht eis hu wëllen zielen.
Den Ad wor e grousshäerzege Passionéierten, dee seng Begeeschterung mat bescheidene, faarwegen Hänn un eis all verdeelt huet.
Den Ad wor e grousse Kënschtler, e Chercheur, dee seng ganz eege Sprooch vun Zouversiicht a Fridden erschaf huet.
Den Ad wor en Artist, en aussergewéinlechen, deen zaubere konnt, aus dem Näischt eraus an ongefrot. (Michel Clees)

 

Wie ein brennender Dornbusch

 

Das Baptisterium in der Kirche von Sanem, ein frühes sakrales Werk von Ady Deville, gibt bereits die Richtung an: Gebrauch wertvoller, edler Materialien und Inwertsetzung vorhandener Objekte, die seit Jahrhunderten ihren Platz im kulturellen Erbe haben. In Sanem ist es ein barockes Taufbecken, in Oberkorn eine spätgotische Kreuzigungsdarstellung, um nur zwei Beispiele zu nennen.
Aus unscheinbaren Mosaiksteinchen schafft der Künstler Kompositionen, in denen der Übergang vom Figurativen zum Nichtfigurativen fließend wirkt und die Lebensfreude ausstrahlen. Sie sind Zeichen, die wie der brennende Dornbusch im Buch Exodus (3, 2-5) unübersehbar auf eine das Alltägliche überragende, transzendente Wirklichkeit hinweisen. Sie berühren und ergreifen, sie prägen sich dem Betrachter ein und hinterlassen Spuren. (Lex Langini)

 

Vum Denkmalschützer zum Denkmalschöpfer

 

Nieft dem groussen Artist, gouf et och den Ady Deville, Affekot vum Architekturpatrimoine. Als Member vun der „Commission des sites et monuments nationaux“ huet hien, mat sengem immense Konscht- a Geschichtswëssen, iwwer Jorzéngten, remarkabel Interventioune gemat an Decisioune bewierkt.
An da gouf et den Ady, dee selwer héchst wäertvolle Patrimoine geschafen huet, sief a reliéisen, ëffentlechen oder private Raim. All déi Wierker si markéiert vun eenzegaarteger Formesprooch, Faarwegkeet an der permanenter Sich no Schéinheet.
E ganz besonnesche Moment an dësem Oeuvre stellt d’Haus zou Schëffleng duer, dat hie mat sénger léiwer Fra Maddy gerett huet. Esou gouf e groussaartegt neit Kapitel fir dat éierbart Gebai opgeschloen, an deem Geschicht a nei Kreatioun wonnerbar zesummekommen. Hei ass den Ady vum Denkmalschützer zum Denkmalschöpfer ginn. (John Voncken)

 

________________

Trauerried Michel Clees  7.7.2022 , Eglise de Schifflange

Léiwen Ad,

Léift Mady,

Léift Isabelle,

 

den Deville‘s Ad, den Deville‘s Ad…wann de Saatz esou ugefaang huet, da wousst jiddfereen, dass do e Paack kennt vun No-Vir-Kucken, e Sturm vun Fuerwen, vun ‚d‘Wirklechkeet an de richtigen Kontext ze setzen, dass do keng Faarwtupferen mee  ganz Ozeaner vun fuerwechen, historeschen och politischen Manifester ob een duer kommen, fir neischt dem Zoufall ze iwerloossen, dassen  do wueliwerlueten Bekenntnisser zu enger europäischer Geschichtsdéitung ewei eng Reeschauer a Sonn sech engem opdin, dass en Sech auserneen setzen mat jo vu wou kommen mir dann, waat ass dei Religioun dei eis do joerdausenderlaang de Wee gemengt huet ze weisen, an ewei  kreieen mir daat hin, fir daat aalt mat no vir ze huelen ounst aal ze sin, wann de Saatz mat den Deville’s Ad ugefaang huet, da wousst een, dass engem de Kapp gellëfft geng gin. Onverkennbar, eegen, streitbar, onbequem, huart an blàrend ounst jemals hardt gewiescht ze sin, daat wor seng Art a Weis d‘Welt besser ze maachen

 

Den Deville‘s Ad huet Generatiounen vu Schüler, vun Intellektuellen, vun einfachen eierlechen Menschen a sein Bann gezunn, geholl, well hien daat Féier haat, daat guddd Féier, daat, daat sech un ee leet an e ganz Liewen laang an der Séil vun deenen, die sech him op gemaach hun viru liicht.

 

Dem Ad seng Sprooch wor dofir esou eenzeg an iwerzeegend, well sie sech ongefroot aus dem Näischt eraus ewei en Zauber un ee geluet huet. Fest gedréckt huet voller Zàrtlechkeet ounst jeemols sentimental ze sin.

 

Den Ad huet eis e Liewen laang wei ee Gedriwwenen, ounst sech ee Moment Rou ze génnen, versischt ze soen , dassen 2000 Joer Menschheetgeschicht, Religionsgeschicht, Soen vun Hexen an Daiwelen, Krischer an Märecher vun ongebuerenen oder falsch gebuerenen Kanner, dassen verstoppten Kruzifixer, vermuschten Holzrelikter, dassen mat Moos belueten Sténg, dassen mir all ee Kontext hun, e Senn hun an dass een dee Senn muss jhust mat enger Sprooch beliewen wéll emmer an iwerall méi ass, ewei eis net geschoulten Aen kennen gesin, well do eng aner Welt ka sin. An dem Ad seng Sprooch wor déi vun engem Wessenschaftler gepoort mat engem aussergewéinlechen artistischen Talent. Seng Sprooch wor déi vun der Zouversiicht an enger friddlicher Welt. An dofir konnt een sech him nët entzéien, wann een sech dann drop agelooss huet.

 

Den Deville’s Ad wor emmer irgendwéi honnert Joer hannendrun an honnert Joer viraus an am Haut kaum fest ze haalen an emmer am Haut en Doheem.

 

An elo ass en nët méi.

 

Ech Denken un d’Mady an un d’Isabelle.

Hien wor durch Iech an Dir och e bessi durch hien.

 

Ech denken und den Ed, deen him leschten Enns awer e wichtegen Begleeder  an un de Jim, deen dem Ad en geeschtegen Papp wor.

 

Ech dénken un all seng Wierker, dei hien hannerléisst, seng Biller, seng Mosaiken, seng Kirchen, seng Parken.

 

Ech denken un déi onverkennbar déif Aen, dei an der Déischtert geliicht hun an een an hien erageholl hun an ech denken dorunner, dass engem am Liewen nët oft esou schéin Hänn begeinen. Dem Ad seng brong mat Faarw beséilten Hänn woren esou secher, stark, sehneg, douce a warm zugleich.

 

Néischt vun Dir ass fort Ady.

Du hues eis alleguerten beléiert, geléiert a beréichert.

 

Daat bléift alles.

Daat geet guer nët aaneschter an ech weess, dass dein Undénken mat deem Dir néidegen Respekt erhalten bléift, bléiwen muss.

 

Merci fir dasse mir durch dech all e kleng beschen aaneschter gin sin.

Merci fir alles an emmer.

 

__________________

Jusqu’au 29 octobre à Schifflange, exposition rétrospective

Ad Deville, un artiste de la lumière 

de Michel Schroeder
 

Ce jour-là, lorsque nous sommes entrés à la Galerie d’Art Schëfflenger Konschthaus au 2 rue de la libération à Schifflange, je n’ai pu retenir des larmes. Mon ami, le grand et brillant artiste Adolphe Deville nous a quitté à la fin du mois de mai de cette année, quelques jours avant que son épouse fasse également ses adieux à cette terre de Schifflange qu’elle appréciait au plus haut point. Entre les deux époux ce fut un mariage d’amour. L’épouse de l’artiste fut toujours une fervente admiratrice des travaux réalisés par son mari. Elle fut son plus grand soutien, sa conseillère aussi.

 

La première fois que je me rendis chez le couple, installé dans l’ancien presbytère de Schifflange, ce fut pour rencontrer Ad à l’occasion d’un reportage sur plusieurs pages qui serait publié dans le Nouveau Luxembourg Magazine. Je rendis souvent visite au couple, rédigeant par la suite un portrait sur son œuvre pour les colonnes du journal francophone du pays, le «Républicain Lorrain». J’avais envisagé de revoir Adolphe prochainement pour écrire sur lui dans la «Zeitung». Je n’en ai pas eu le temps !

 

S’il est une exposition phare qu’il faut voir en ce début d’automne, c’est celle où vous éprouverez le plaisir de goûter aux travaux d’Adolphe Deville. Elle est vivante, colorée, le talent de l’artiste vous enlève les poussières de l’âme.

 

L’œuvre d’un artiste prodigieux

 

Je n’avais jamais vu autant de monde, le jour d’un vernissage, au Schëfflenger Konschthaus, que lors de celui de l’exposition «Ad Deville, sa vie, son œuvre, 13 novembre 1935 – 28 mai 2022». Minh Nhu Luu, la galeriste, nous a dit, alors que nous sommes passés revoir l’exposition dès le lendemain du vernissage, que tout au long de la journée, des dizaines de personnes étaient venues voir les travaux d’Adolphe Deville. Depuis lors, cette exposition bat un absolu record de fréquentation.

 

Ravenne, Ombrie, Provence, Lubéron…

 

De 1954 à 1962, Adolphe Deville, passionné d’archéologie, d’architecture et de mosaïque, a effectué des voyages d’études à Ravenne et à Venise. Après ses études, il a enseigné en qualité de professeur d’éducation artistique au Luxembourg.

 

Dès 1962, de nombreux séjours en Provence et dans le Lubéron ont considérablement marqué ses œuvres. Pour sa lumière, il s’est épris de l’Ombrie et pour sa luminosité il est allé de coup de cœur en coup de cœur pour Ravenne. Il a accompli de longues distances en Arizona où il retrouvait toujours avec joie le volume des paysages.

 

Ses œuvres ont été exposées au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, ainsi qu’aux Etats-Unis : Villa Vauban, Grenade, Véronne, Paris, New York, sept fois à la Galerie de l’Escher Theater…

 

Des décorations murales, des décorations de sol en mosaïque, des vitraux, des sculptures, des fresques, ainsi que des décors de théâtre, des bijoux et du mobilier, font également partie de ses réalisations.

 

Un très grand artiste s’en est allé. Que vive l’artiste à jamais dans nos cœurs et dans nos âmes !

 

 

 

 

Atelier et jardin d’artiste
1
1
1
1
1

 

Vidéo Uelzechtkanal pour la rétrospective 2005 à Esch/Alzette
Les expositions personnelles
Les expositions collectives