Yves Zurstrassen, 220616, ENIGMA, 210 x 200 cm / 221012, ENIGMA, 60 x 55 cm
Yves Zurstrassen, 220616, ENIGMA, 210 x 200 cm / 221012, ENIGMA, 60 x 55 cm
Exposition
Gratuit
Huile
Peinture

« Jouer la peinture » Yves Zurstrassen

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Musée Picasso d’Antibes
Château Grimaldi, Place Mariejol
06600 Antibes
France

Comment s'y rendre ?

Du 14 octobre au 7 janvier 2024, le musée Picasso d’Antibes dédie une exposition au peintre belge Yves Zurstrassen. Sous la direction de Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso, l’exposition « Jouer la peinture » présente une sélection d’œuvres de l’artiste, jamais ou très peu montrées au public. Divisée en cinq séquences distinctes, elle revient sur les productions d’Yves Zurstrassen de ces vingt dernières années, donnant à voir toute la diversité de l’œuvre abstraite et expérimentale du peintre autodidacte : huiles sur papier, grands formats de peintures et de nouvelles compositions usant de la technique de « recollage » développée par l’artiste.

 

À travers une sélection d’œuvres, Jean-Louis Andral, directeur du Musée Picasso, s’attache à explorer le plaisir du jeu inhérent à la pratique picturale d’Yves Zurstrassen. Cette sélection s’établit en cinq séquences, déployées dans les salles d’expositions du Musée Picasso à Antibes. Elle comprend une série de petits formats, d’huiles sur papier peintes entre 2006 et 2009, qui répertorie des formes et des gestes fondateurs aux évocations pariétales ainsi qu’une sélection de peintures de grands formats, réalisée entre 2010 et 2019, qui déploie la variété des jeux par laquelle se construit la vision picturale de l’artiste. L’exposition présente également deux ensembles récents, achevés en 2022, composés de variations sur un même thème – intitulé ENIGMA pour l’un, INDIGO pour l’autre – qui remettent les règles en jeu pour mieux les réactiver. Enfin, la dernière séquence dévoile une suite de « recollages » de 2021 et 2023 qui se joue des fragments récoltés durant le processus de collage/décollage propre à Yves Zurstrassen, en les associant dans de nouvelles compositions.

 

Cette sélection, aussi singulière que précise, donne à voir ce que la joie et le jeu de peindre ont d’essentiel dans un parcours de plusieurs décennies ainsi que la très grande cohérence à laquelle l’historien et curateur Bernard Ceysson rend hommage en la restituant dans son contexte historique et international. L’exposition est accompagnée par la publication d’un catalogue intitulé Yves Zurstrassen. Jouer la peinture, avec des textes de Jean-Louis Andral et Bernard Ceysson.

 

« Pour l’exposition d’Antibes, que je suis curieux de voir, car je ne peindrai plus de la même manière après, les tableaux qui ont été choisis n’ont quasiment jamais été montrés, et cela m’a permis de ressortir des toiles dont je vais retravailler les fonds différemment. Il existe en effet des tableaux où je trouve une gestualité dans le fond que je n’ai pas encore assez développée. Je vais rechercher des tableaux exécutés il y a huit ou dix ans, parfois des petits formats, parce que cela me nourrit. C’est l’image, c’est l’œil en mouvement qui me donne envie d’agrandir, de peindre différemment. Il y a des œuvres qui ne dégagent rien, il y en a d’autres desquelles émane une énergie dynamisante. Picasso gardait régulièrement dans ses ateliers des toiles qu’il aimait et qu’il ne voulait pas vendre, pour qu’elles restent près de lui, comme matrices éventuelles à d’autres tableaux. La présence physique des toiles dans l’atelier est aussi très importante pour moi. Certaines peuvent partir, d’autres doivent rester. Maintenant je pense que j’ai dans mes ateliers de quoi nourrir plusieurs vies. J’aimerais bien encore peindre pendant longtemps dans la même immense ivresse, parce qu’il y a trop de nouveaux horizons que j’ai envie d’ouvrir, en continuant de toujours jouer la peinture. »

 

- Propos recueillis par Jean-Louis Andral, Bruxelles, le 19 avril 2023