Expo Roseline Granet / Isabelle Waldberg : Sculptures
Exposition
Gratuit
Sculpture

Roseline Granet / Isabelle Waldberg : Sculptures Isabelle Waldberg

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Musée Massey
Jardin Massey
1 Rue Achille Jubinal
65000 Tarbes
France

Comment s'y rendre ?

Le Musée de la ville de Tarbes réunit pour l'été deux artistes femmes de renom : Roseline Granet et Isabelle Waldberg.

Isabelle Waldberg présente dans cette exposition Haut Pays(bronze), La Druse (plâtre), Maison (bronze), Portrait intérieur (bronze)...

 

"C'est le " hasard de la matière" qui a mené Isabelle Waldberg vers la sculpture, mais elle prend vite en horreur la glaise qui " colle aux mains quand elle est sèche", et s'éprend de l'odeur du plâtre dans l'atelier d'Alberto Giacometti et sur le chantier de construction. Elle sera l'élève de Gimond, Wlerick, Malfray, avant de suivre les surréalistes à New-York où elle se nourrit d'ethnographie, découvre l'art éphémère des esquimaux et les peintures de sable Navajos. En 1944 elle expose à New-York chez Peggy Guggenheim, l'égérie des surréalistes, des tiges de hêtre souple délimitant des volumes idéaux, des arabesques immatérielles, à l'instar du Palais à 4 heures du matin qui fut pour elle le grand choc esthétique.


Ses demeures carcérales des années 60 semblent hantées par des monstres hallucinants. Les masses jaillissent comme des noyaux en fusion, font irruption, se déforment, se fondent ou s'épanouissent... A ceux qui s'interrogent sur l'agressivité de ses sculptures, elle répond: " On m'a souvent demandé pourquoi je ne faisais pas plus "joli ". D'abord, je ne sais pas obéir. Ensuite, je ne sais pas ce qu'est le joli. Serait-ce quelque chose de plaisant, de bien rond, de poli, qui brille ? Joli, peut-être, mais pour qui ?"


Pour elle la sculpture n'est affaire d'abord ni de technique, ni de matière, mais avant tout d'esprit et de pensée.


"Là où on est le plus libre, dit-elle à Luce Hoctin, c'est quand il n'y a rien de préfabriqué. C'est là que l'on sait réellement ce que l'on veut faire ".


Elle chante un drame noir, primitif et secret, résonnant de cris étouffés et de convulsions, pour mettre au jour une scénographie où la figure humaine surgit comme hébétée.
 

"Je pense qu'on est toujours figuratif, réplique-t-elle à la fausse querelle de l'abstraction. On fait d'autres figures. C'est tout ". En témoigne ici son " Delescluze descend vers le Château d'Eau", où celui qui dirigea la lutte des communards contre les versaillais et se fit tuer sur les barricades le 25 mai 1871, apparaît avec la même force qu'une effigie du Moyen Empire.


Tout d'ailleurs est sujet à sculpture pour elle : les nuages qui passent devant la montagne, le passage du genou au mollet, un tableau de Cézanne... L'important est de pouvoir garder la fraîcheur de l'impression première, du premier jet.
 

"Isabelle sculpte, ausculte et s'occulte et exulte... remarquait plaisamment son ami Marcel Duchamp dès 1967. C'est la grâce que l'on souhaite aux visiteurs du Jardin Massey qui croiseront peut-être l'ombre de Paulhan méditant sur les Fleurs de Tarbes".
 

Philippe COMTE

Oeuvres présentées
La Druse (plâtre) - 1967
La Maison ou Toit II - 1960