Lore Stessel, Jeanne & Killian, 2020, Émulsion gélatino-argentique sur toile à partir de négatif gélatino-argentique, 145 x 180 cm © Galerie Les filles du calvaire
Lore Stessel, Jeanne & Killian, 2020, Émulsion gélatino-argentique sur toile à partir de négatif gélatino-argentique, 145 x 180 cm
© Galerie Les filles du calvaire
Exposition
Gratuit
Installation
Photographie
Polaroid
Vidéo

Vague Lore Stessel

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Galerie des filles du calvaire
17 rue des filles du calvaire
75003 Paris
France

Comment s'y rendre ?

Du 3 novembre au 20 décembre 2023, la galerie Les filles du calvaire présente la première exposition personnelle de l'artiste belge Lore Stessel. Intitulée Vague, cette exposition réunit un ensemble d'œuvres photographiques uniques, fruit de la rencontre entre la photographe et le(s) danseur(s).

 

Lore Stessel a étudié la peinture puis la photographie, et c’est entre ces deux arts qu’elle déploie le sien. 
De la peinture, apprise à la Luca School Arts de Bruxelles, elle a gardé le support et le geste, celui par lequel elle applique sur de la toile l’émulsion gélatino-argentique permettant la révélation de ses images. Mais tout le reste dans sa pratique la rattache à la photographie dont elle afait l’apprentissage à l’École nationale supérieure (de photographie) d'Arles : l’enregistrement des images sur pellicule, leur développement puis la réalisation de ses tirages. Elle use ainsi des outils et techniques de la photographie, mais c’est à l’endroit de ces gestes que les images prendront corps. C’est dans sa chambre noire qu’elles émergent de la toile, se révèlent par contact entre la lumière et la matière, tout comme elles naissent de la rencontre entre Lore et ceux qu’elle invite à son regard. L’œil enregistre, la main révèle. Le geste, de l’œil à la main, interprète.

 

Ceux et celles qu’elle photographie ne posent pas pour elle, ils dansent. 
Ces corps en mouvement, ces corps, ces nuques, cette peau, contiennent une émotion, des sensations qu’elle partage avec les danseurs. Parfois elle y assiste, parfois elle les provoque et quand la rencontre fait magie, elle s’y attache et s’en saisit, capturant l'éphémère avec précision.

 

« L'année dernière, j'ai rencontré à plusieurs reprises les mêmes danseurs. Je n'ai pas parcouru le monde à la recherche de l'inconnu, mais j'ai zoomé et trouvé la beauté dans les petits changements qui peuvent impliquer de grands bouleversements.

 

Cela se passe à l'intérieur de moi en tant que personne et en tant qu’artiste, et chez les personnes qui m'entourent. Et surtout chez les danseurs avec lesquels je travaille. 


Au sujet de ses films, Werner Herzog disait que les rencontres étaient réelles, mais qu’il mettait en scène les gens pour que la réalité paraisse plus réelle.

 

Avec des danseurs contemporains de Bruxelles, nous avons réfléchi et expérimenté ce que signifiait être ensemble. En éliminant la hiérarchie et les tâches, l'accent est mis sur chaque individu. Qu’est-ce que je désire et comment puis-je le rendre possible dans le cadre du groupe. » 

Dans cette série intitulée « Poetry of the gang », elle a cherché à ressentir l’unité d’un groupe, comment l’ensemble fait corps. 
« Si vous voulez être porté, il faut parfois porter ».

 

C’est pendant ces répétitions collectives qu’elle ressent les mouvements qui l’intéressent, autant que ce que leurs pauses peuvent en dire. Ce qu’il y a derrière les petits gestes de chacun, au bout de ces élans en suspens, c’est là que réside le souvenir de ces rencontres, une beauté souvent bouleversante, « une multiplicité subtile des sentiments ».

 

C’est pendant ces répétitions collectives qu’elle ressent les mouvements qui l’intéressent, autant que ce que leurs pauses peuvent en dire. Ce qu’il y a derrière les petits gestes de chacun, au bout de ces élans en suspens, c’est là que réside le souvenir de ces rencontres, une beauté souvent bouleversante, « une multiplicité subtile des sentiments ».


La beauté qu’elle cherche et retrouve aussi dans l’observation des changements du paysage, de la matière, des tremblements qui ont façonné les roches et surtout dans l’onde des vagues qui agitent la mer.



Ses pièces photographiques uniques ont beaucoup de l’aspect scintillant et évanesçant de cette écume laissée par la mer lorsque les vagues se retirent. L’émotion reste à cet endroit, celui que décrit Alessandro Baricco dans son célèbre roman : « ... vous voyez, là, l'endroit où l'eau arrive... elle monte le long de la plage puis elle s'arrête... voilà, cet endroit-là, exactement, celui où elle s'arrête... ça ne dure qu'un instant, regardez, voilà, ici par exemple... vous voyez, ça ne dure qu'un instant puis ça disparaît, mais si on pouvait fixer cet instant... l'instant où l'eau s'arrête, à cet endroit-là exactement, cette courbe... C'est ça que j'étudie.
L'endroit où l'eau s'arrête. (...) il se passe là quelque chose... d'extraordinaire (...) C'est là que finit la mer »1.
Ceux et celles qu’elle photographie ne posent pas pour elle, ils dansent.

 

— Charlotte Boudon

 

À propos de la galerie Les filles du calvaire

 

La galerie Les filles du calvaire, fondée en 1996 par Stéphane Magnan, dans le marais à Paris, est historiquement située au 17 rue des filles du calvaire. En 2023, la galerie ouvre un second espace de 300m2 au 21 rue Chapon afin de développer ses activités. La galerie se consacre à la création contemporaine. Les artistes qu’elle représente viennent d’horizons multiples. Le programme est ainsi riche du dialogue entre les engagements et les pratiques de chacun.