Pieter Engels
Introspective landscape (1972), Pieter Engels, photo: Dirk Pauwels
Exposition
Gratuit
Installation

Pieter Engels | Fabulous Oldest Hits Pieter Engels

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S.M.A.K.
jan hoetplein 1
9000 GENT
Belgique

Comment s'y rendre ?

Pieter Engels (1938-2019) occupe une place à part dans le monde de l'art néerlandais de l'après-guerre. Au cours de sa carrière longue et variée, il s'est exprimé par des peintures, des photographies, des installations, des performances, des vidéos et des œuvres graphiques.

Dans la lignée de l'esprit contestataire et anti-autoritaire des années 1960, il a réalisé des œuvres conceptuelles dans lesquelles il a ironisé sur le sérieux du monde de l'art. Il remet en question la valeur de l'art, la commercialisation du monde de l'art et le génie de l'artiste. En 1963, par exemple, il abandonne (temporairement) la peinture pour fonder, un an plus tard, EPO (English Products Organisation), la première de ses nombreuses entreprises, se positionnant non plus comme un artiste mais comme un entrepreneur.



Sous son alter ego, le directeur marketing Simon Es, il édite de magnifiques affiches et brochures pour commercialiser ses produits et services. Il vend des meubles qu'il a lui-même cassés puis remontés, propose des bouteilles d'air expiré, découpe des billets de banque contre rémunération et raye des voitures (Engels abîme joliment votre voiture pour 100 euros). Ses actions, qu'il appelait lui-même "Wonder events", baignaient dans l'atmosphère de Fluxus, le mouvement artistique qui cherchait à combler le fossé entre l'art et la vie, par leur humour contrariant.



En 1967, Engels fonde une nouvelle entreprise, ENIO (Engels New Internment Organisation), qui suit l'évolution de l'industrie funéraire. Il fabrique ainsi des cercueils pour une variété d'objets parfois bizarres, comme un sac d'eau noyée, et conçoit plusieurs machines à suicide.



En 1971, il commence à travailler sur une série d'œuvres pour Strike Project, pour lequel il cesse temporairement ses activités d'artiste. Il propose au ministre de la culture de l'époque, en échange de 25 millions de florins, de ne plus réaliser d'œuvres jusqu'à sa mort. Le ministre n'accepte pas sa proposition. En raison de son attitude critique à l'égard du monde de l'art, son œuvre ne peut être séparée de l'esprit du temps dans lequel elle a été créée et de ses contemporains tels que Piero Manzoni, Lee Lozano, Marcel Broodthaers, Wim T. Schippers et Ger van Elk.



L'exposition est complétée par une salle présentant des œuvres d'artistes conceptuels néerlandais, tels que Stanley Brouwn, Jan Dibbets et Ger van Elk, provenant de la collection du S.M.A.K.



L'exposition est le résultat d'une donation d'EPO, au nom d'Annemarie Engels, la veuve de l'artiste. Le S.M.A.K. possède la plus grande collection muséale d'art contemporain en Belgique et s'est donc engagé dans une politique de recrutement dynamique dont les dons constituent un pilier important.