Il est difficile de raconter la vie d'un artiste comme Malaval des années après sa mort. D'abord parce que les traces qu'il a pu laisser s'effacent peu à peu de la mémoire de ceux qui l'ont connu. Aussi parce qu'il y a la question du "Je", des documents que l'on garde, de ceux que l'on jette, des failles intimes que l'on dissimule. Encore et surtout parce que parler d'un artiste comme Robert Malaval, c'est approcher le mythe, valider ou invalider l'image de l'artiste maudit.
Une chose est sûre : Robert Malaval a traversé les années 60 et 70 avec la fulgurance d'une comète et la détermination du kamikaze. Son histoire, si brève soit-elle se fond avec l'esprit d'une époque : l'univers des Comics, l'esprit glamrock des Rolling Stones et la naissance du Punk. Peindre devient alors une gestuelle scénique.
Né avec l'Ecole de Nice, Robert Malaval demeure inclassable. Il a innové, inventé et défriché. Une voie en zig-zag à travers l'histoire de l'Art : la sienne. Elle flirte avec l'Art brut, le Pop art, le Happening, l'aménagement urbain et l'esthétique relationnelle. Ce catalogue raisonné se veut donc un hommage à un artiste hors norme dont la production s'étend seulement sur deux décennies... Nous laissons le plus possible la place aux témoignages de ceux qui l'ont connu, aux interviews écrites et aux documents sonores.
Le Fantôme de Robert Malaval vous salue bien !
Naissance à Nice de Robert Malaval le 29 juillet 1937. Il est le fils d'Auguste Marcel Eugène Malaval, ouvrier monteur chez Michelin né le 16 janvier 1906, et de Marie-Louise Charlotte Ansaldi, une employée du Crédit Lyonnais née le 31 juillet 1913. Si son père "puait le caoutchouc de haut en bas", il s'adonne aussi à la peinture sur ses loisirs.
On sait peu de chose des premières années de Robert Malaval. A peine quelques photos éparses pour marquer les grandes étapes de la vie d'un enfant d'après-guerre : nu sur une peau de bête à seulement quelques mois, en jeune communiant...
1950 - Robert Malaval est scolarisé au lycée Felix Faure à Nice. Cette époque est aussi celle des expériences, des premières aventures, de la découverte des grottes de l'arrière-pays et des blockhaus désaffectés.
A cette même époque, Robert s'investit dans la construction de modèles réduits d'avions et d'émetteurs-récepteurs.
1953 - Robert a 16 ans. Mis à la porte du lycée Félix Faure, il entre alors en apprentissage pour devenir radio-électronicien, alors passionné par le son, la radio et la mécanique. Il y reste deux années. Peu attiré par le travail d'ouvrier, Malaval conservera de cette expérience un goût pour les schémas techniques dont on retrouve plus tard les traces dans la production des dessins de machines des années 60 autour du carnaval.
C'est aussi entre 1953 et 1955 que le rock et la peinture entrent dans la vie de Robert Malaval. Malaval roule en Vespa. Un ami rocker lui fait découvrir les bars à matelots de Villefranche : c'est là, que l'on peut entendre, grâce à la présence de l'armée américaine, les disques de Bill Haley et ses Comets. C'est aussi le moment où la déferlante Elvis Presley submerge le monde musical. Bien des années plus tard, Malaval empruntera à Elvis le titre "Tutti Frutti" pour nommer une de ses oeuvres.
Un autre ami s'amuse à faire de l'art abstrait et lui montre son travail. Malaval se met à peindre, découvre Van Gogh et le Surréalisme.
1955_ C'est à la faveur d'une question posée par un coiffeur sur ce qu'il fait dans la vie que Robert Malaval a l'idée et la vision de sa destinée : être peintre ! Celui-ci l'envoie rendre visite à un tailleur qui collectionne de l'art. Ce tailleur n'est autre que Sapone, le tailleur de Pablo Picasso. Arrivé chez Sapone un matin, celui-ci est en train de couper un costume pour Alberto Magnelli. Il lui achète une toile et lui fait un costume.
Malaval est devenu peintre.
Nous ne disposons aujourd'hui aucune trace de cette première oeuvre achetée par Sapone de la même manière que nous n'avons que peu d'idée de la nature picturale des oeuvres de Malaval à cette époque. Si Malaval évoque lui-même une production "peu personnelle", ses archives nous dévoilent en revanche un ensemble photographique inattendu de peintures et sculptures géométriques.
Elles sont datées de 1956.
L'année 1956 est riche en rebondissements. Malaval a rencontré Ben Vautier, de deux ans son aîné, l'année précédente. Ensemble, ils créent une des premières boîtes de nuit à Nice : le GRAC, rue Spinetta. Ils prennent tous les deux en charge la décoration des lieux. Robert Malaval y accroche des toiles et Ben, déjà, y fait des écritures de couleur au bar.
Ben raconte à ce sujet :
"On avait loué à deux une cave rue Spinetta à Nice. On l'avait appelé GRAC. Notre but était de faire danser et de draguer les filles. Je me souviens que nous nous étions divisé le travail de décoration : moi j'avais décoré le bar avec des panneaux : Coca cola 1 F, eau potable chaude, bière etc et Malaval avait décoré les fenêtres de façon assez morbide il avait peint des barreaux pour que la cave ressemble à une prison.
Nous faisions danser avec des disques et je crois qu'à l'époque c'était une des première boîte à disques de Nice
Il était beau et avait de beaux yeux. Il plaisait plus aux femmes que moi et je crois que c'est pour ça que j'ai arrêté, il avait plus de succès que moi. Une fois il y avait une fille très belle qui nous faisait marcher tous les deux et comme je me suis mis à pleurnicher devant elle, elle m'a laissé l'embrasser et même un peu plus devant Malaval qui était furieux mais la fille avait l'air d'aimer cela. C'est dommage, je n'ai plus de photos du Grac je crois les avoirs perdues. Par contre j'ai la carte de membre".
L'aventure tourne court et Malaval se décide à quitter Nice pour Paris. Dans une auberge de jeunesse, il croise la route de Marie-Thérèse Mativet. Elle est née le 24 juillet 1935 à Colombes. Elle aussi a décidé de quitter le domicile parental.
"J'avais claqué la porte de chez mes parents et sur mon scooter, j'étais partie sur la Côte, à l'Ile sainte Marguerite. En septembre 1956, à l'auberge d'Alès, je fis la rencontre de Robert qui lui se rendait à Paris quittant sa ville de Nice. Il avait également un scooter et un carton à dessins. Me piquant d'écrire des poèmes, notre conversation roula sur l'art et nous fîmes l'échange de nos adresses.
De retour à Colombes, chez mes parents, le temps passa. Entre 1956 et 1958, Robert et moi, nous nous sommes peu vus. Robert habitait à Saint-Germain des Prés, rue de Verneuil".
Robert vit alors de petits boulots et habite une chambre de bonne. C'est à cette époque qu'il commence alors à travailler la technique du lavis et vend des oeuvres à la terrasse des cafés pour subsister.
"Vers l’âge de 19 ans, je suis parti, je suis venu habiter Paris pour la première fois. Pendant deux ans, là j’ai commencé à peindre, à me prendre pour un artiste, très fort. Et je pensais que c’était une voie maudite, que j’en tirerais jamais rien, je partais, non pas perdant, mais maudit (c’est plus chic). Je savais que je serais maudit à faire ça, que je n’en vivrais jamais, qu’il faudrait que je trouve des combines et tout. Et pendant deux ans, effectivement, j’ai vécu de combines et de travail : travail à mi-temps, travail comme font les étudiants, ou à temps complet mais en travaillant un mois et puis on vit deux. Car c’était possible de ne travailler qu’un mois sur deux à l’époque, maintenant ce n’est plus possible, si tu ne travailles qu’un mois sur deux, tu crèves de faim. Tu as juste de quoi payer ton loyer. Mais à l’époque on trouvait encore des trucs pas cher. J’habitais une chambre de bonne, donc je vivais effectivement misérablement et c’est vers cette époque à Paris que ma peinture s’est un peu formée, j’ai commencé à faire des lavis. J’ai passé deux ans à Paris, je ne suis jamais entré dans une galerie, c’était pour moi interdit. Je ne pensais pas que je pouvais oser montrer mes choses à des marchands. J’en ai vendu aux terrasses des cafés et j’ai fait trente six trucs pour vivre."
Cette vie de bohème et de débrouille nous est confirmée par Marie-Thérèse avec laquelle il entame une correspondance suivie à partir d'avril 1958.
Marithé raconte :
"Dans une lettre conservée Robert m'indique qu'il va travailler 8 semaines à la SODEP pour distribuer des prospectus. J'étais à l'époque pionne dans une pension catholique à Nyons et cela me prenait la tête ! Je voulais vivre dans le midi et Robert également. Nous voulions louer une maison de campagne pour élever des poulets. Robert demeurait maintenant à Alfortville. Il était content de son travail: gouache, huile et lavis. Puis enfin je revins à Paris en juin. Evidemment, je lisais du Giono. J'avais une vision très naïve et romantique de la vie à la campagne. Robert décida de partir à Nice en faisant du stop, il traversa les Basses Alpes et arriva aux Couès près d'Oraison et là, il trouva une vieille maison isolée à louer. Robert m'envoya une lettre avec cette bonne nouvelle et j'allais le retrouver début juillet 1958.
Nous étions amis..."
Le mariage entre Marithé et Robert est célébré le 21 octobre 1958. La vie du jeune couple s'organise dans des conditions assez précaires et dans le paysage sauvage des bords de l'Asse.
Si ce n'est un intermède le 6 novembre 1958 où il est convoqué par l'armée pour effectuer son service militaire dans un régiment semi-disciplinaire corse avant d'être réformé, Robert continue la production de ses lavis et va puiser dans la nature de quoi créer des paysages oniriques et flottants.
Un an après leur installation aux Couès près d'Oraison, naît leur premier fils Christophe le 29 octobre 1959.
Cette première naissance sera suivie le 21 février 1961 par celle de Mathilde, le 21 février 1961. Une vie simple et isolée en totale autarcie pourrait-on dire. Malaval circule alors à dos d'âne.
Dans le courant de l'année 1961, Robert Malaval reçoit la visite d'Alphonse Chave. Il lui propose de l'installer à Vence et de lui donner un peu d'argent tous les mois. Un premier contrat pour Robert Malaval qui démarre la même année la série de l'Aliment Blanc. C'est aussi à cette période qu'il rencontre Louis Pons et André Labarthe, critique de cinéma et qui était alors producteur d'émissions de télévision. Dans ce cercle resserré d'amis et de contacts figure également un antiquaire de Forcalquier appelé Lulu.
Ces amis le soutiennent et lui font connaître des amateurs d'art, principalement parisiens.
Cette même année 1961, Malaval obtient sa première exposition personnelle. Intitulée Peintures Reliefs, elle se tient Galerie Alphonse Chave à Vence du 1er au 22 avril 1961.
Un an plus tard, Alphonse Chave inaugure la seconde exposition personnelle du peintre. Elle se tient à la Galerie Alphonse Chave à Vence, du 7 au 21 avril 1962. Intitulée "Les envahissements de l'Aliment Blanc", cette exposition constitue la première présentation publique des Aliments Blancs.
1963 - L'Aliment Blanc cultivable Défrichant la thématique de l'Aliment Blanc, Robert Malaval met au point le concept de l'Aliment Blanc cultivable. Ces oeuvres sont des objets ou des moulages que la stéarine d'une bougie envahit quand son propriétaire l'allume.
1964 - Galerie de l'Université, Paris Exposition personnelle, Dessins et Schémas, Galerie de l'Université, Paris, 1964.
1964 - The Alan Gallery, New-York Exposition personnelle, l'Aliment Blanc, dessins et sculptures, New-York, 1964.
1964 - Installation à Paris Robert Malaval quitte la Provence et s'installe à Paris. Il se remet alors au dessin.
1965 - une période consacrée aux dessins
Les années 1965 et 1966 sont une période où Robert Malaval se montre particulièrement prolixe en matière de dessins. il dessine alors des mécanismes, des armes, des projets pour le Carnaval de Nice, etc. C'est aussi à cette période qu'il entreprend la série Anne.
1965 - Galerie Alexandre de la Salle, Vence Exposition personnelle, Galerie Alexandre de la Salle, Vence : "L'Aliment Blanc, dessins".
1966 - Galerie Alexandre de la Salle, Vence Exposition personnelle, "L'Aliment Blanc, sculptures, Galerie Alexandre de la Salle, Vence.
1967 - Galerie Yvon Lambert, Paris Exposition personnelle pour présenter la refonte du Parc de Saint-Cloud, Galerie Yvon Lambert, Paris 13 mai 1967. L'origine de ce projet est à chercher dans le fait qu'il occupe la maison du gardien de Montretout, Parc de Saint-Cloud.
1967 - Robert Malaval vit avec Bernadette Lafont.
1967 - Galerie Yvon Lambert, Paris Exposition personnelle nommée Tableaux (rose et mauve), Galerie Yvon Lambert à Paris, octobre 1967.
La notoriété de Robert Malaval est à son comble. Remarqué par Dali, il participe à une émission de télévision happening, diffusée sur la deuxième chaîne de télévision française dans le Petit dimanche illustré en novembre 1967. Au programme : de la barbe-à-papa blanche et rose et une toile devant laquelle figurent deux mannequins.
1967 - Voyage à Londres Voyage de 48 H à Londres avec l'écrivain Jean-Jacques Schuhl qui n'a pas encore publié son Rose Poussière. Au cours de ce voyage, Robert Malaval reste une journée complète au lit.
1968 - Galerie Aronowitsch, Stockholm Exposition personnelle, "Tableaux (rose et mauve)", Galerie Aronowitsch, Stockholm.
1969 - 100 demi-heures de dessin quotidien Robert Malaval entreprend la production de 100 demi-heures de dessin quotidien en réponse à son écoeurement du dessin "bien fait". Pendant 3 mois, Malaval investit chaque jour un espace de 13,5 x 13,5 cm. La diamètre de la plume est indiqué sous chaque dessin : 1.25, 1.5 ou 2 mm.
1969 - Projet Rolling Stones C'est à cette période que Robert Malaval prépare son ouvrage sur les Rolling Stones.
1970 - Un disque en préparation Robert Malaval prépare un disque de Rock. Un conflit avec la maison Barclay empêche la sortie de ce disque.
1971 - Les Stones à Villefranche-sur-Mer Robert Malaval rend visite aux Stones alors en pleine session d'enregistrement pour l'album Exile on main Street, Villa Nelcotte. Ces moments sont immortalisés par le tout jeune photographe Dominique Tarlé. Les Stones ont alors le statut d'exilés fiscaux et ont choisi la France comme terre d'accueil.
1971 - Connexions de Françoise Choay A cette époque, Robert Malaval s'intéresse énormément à l'édition et à la mise en page. Il crée les illustrations pour Connexions de Françoise Choay, suivi de Que faire d'un espace abstrait de Jean Desanti.
1971 - centre national d'Art contemporain, Paris Exposition personnelle intitulée Transat - Marine - Campagne - Rock'n'roll expérience d'animation + 100 demi-heures de dessin quotidien, au centre national d'Art contmporain (CNAC), du 5 octobre au 1er novembre 1971. Durant cette période, Robert Malaval partage les locaux du CNAC rue Berryer avec Rancillac.
1971 - Galerie Daniel gervis, Paris Exposition "L'Aliment Blanc + 3 éditions", organisée à Paris par Daniel Gervis à partir du 7 octobre 1971.
1972 - Concours Evry II En 1972, Robert Malaval participe avec l'équipe de Claude Bernard au projet de concours d'Evry II, ville nouvelle.
1972 - Robert Malaval participe au projet de l'Atelier A, créé par François Arnal. Malaval réalise une lampe néon ampoule, une tige de néon souple qui reproduit le dessin simplifié d'une ampoule. Il réalise dans la même période une table émaillée en rose et mauve.
1972 - Robert Malaval accepte l'invitation de Boîtes Métal Production, une association créée en 1964 pour promouvoir le fer blanc. En 1972, l'association réunit une vingtaine d'artistes dont Devade, Godin, Kallos, Laks, Mohr, Mongillat, Neiman, Pierrakos, Raza, Risos, Sabatier, Satie. Robert Malaval crée en cette occasion un ensemble table et tabouret argentés.
1972 - Exposition Wool Art Avec le sous titre " 36 artistes et la laine". L'exposition aborde clairement son intention de placer les artistes au coeur de la société. A cette occasion, Robert Malaval dessine un cache coeur angora qu'il réalise avec sa compagne Véronique Blanchard qui possède une marque intitulée Veromino.
1972 - Robert Malaval fait la connaissance de Jean-Charles de Castelbajac après une soirée chez Chantal Thomas à Montfort l'Amaury.
1972 - Exposition personnelle Galerie Daniel Gervis, "Eté pourri - Peinture Fraîche". Ouverture de l'exposition le 26 octobre après un été à travailler à cette exposition dans le Morvan.
1973 - Exposition personnelle "Multicolor", Galerie Daniel Gervis à Paris à partir du 20 septembre 1973.
1974 - La Galerie Shandar ouverte par Chantal d'Arcy à Paris est un lieu atypique, alors le seul à Paris à promouvoir la musique minimaliste de Terry Riley ou Pandit Pran Nath. Chantal d'Arcy accepte de présenter au cours d'une exposition l'ensemble des sérigraphies réalisées par Robert Malaval sur les Rolling Stones. La sérigraphie Rolling Stones Rock Prints a été éditée par l'atelier Laage à Ramatuelle. Patrick de Laage, collectionneur et ophtalmologue, invite Robert Malaval à réaliser le projet de son choix dans l'atelier de sérigraphie qu'il a ouvert à Ramatuelle. Robert Malaval accepte et travaille avec le sérigraphe de l'atelier : René Richier.
1974 - Préparation du projet pour la Défense, résumé en un ensemble de dessins sensés changer définitivement notre environnement.
1974 - Exposition personnelle "Poussières d'étoiles", Galerie Sapone à Nice à partir du mois de décembre 1974. Ces toiles ont été conçues et réalisées dans l'atelier de Robert Malaval à Pigalle, de Juillet à Septembre 1974. 1975 - Kamikaze fin du Monde Lancement du cycle Kamikaze fin du Monde par une édition de sérigraphies sur des tee-shirts de Bernard Carazzo.
1975 - Exposition personnelle "Kamikaze fin du Monde" (phase 1), à la maison Bleue à Saint-Tropez.
1975 - Animation sonore "Transat-Marine-Campagne", Maison de de la Culture d'Amiens. 1976 - Période d'écriture Durant l'année 1976, Robert Malaval délaisse la peinture au profit de l'écriture.
1976 - Robert Malaval assiste à un des premiers concert du groupe Téléphone.
Robert Malaval écrit un texte, comme un manifeste de la période Kamikaze Fin du Monde en janvier 1977 :
// Cette fois la seule règle du jeu est que le support soit une feuille de papier //
Exception faite de quelques pastels /
la couleur est ici l'acrylique.
// Pour les caryl / glitter les paillettes epoxy sont floquées soit à la volée (souvent en utilisant le séchage partiel du fond pour révéler la trace du pinceau) soit avec un ventilateur ou un compresseur.
// L'apparition des paillettes n'est pas sans répercussion sur le travail
Elle impose pour chaque opération une vitesse optima /
Elle ajoute à la couleur ce que la guitare électrique apporte au rock'n'roll.
/ Toutefois au départ il y a là des sons joués à la guitare (les doigts et l'oreille) ici la trace de la main qui tient la brosse ou lance les paillettes / et précisons que de ce fait entre l'art dit "d'avant-garde" et ces tableaux-chansons il y a une grande différence / la même qui existe entre la musique électronique et le rock'n'roll.
// Cette exposition rassemble un choix d'oeuvres sur papier réalisées après le retour à la peinture fraîche d'Eté pourri en passant par Muticolor et Poussières d'étoiles /
et aussi les plus récentes qui annoncent très nettement la couleur de "KAMIKAZE - FIN DU MONDE"
1977 - Galerie Lavuun, Gand Exposition personnelle "Kamikaze fin du Monde" (phase 3), Galerie Lavuun, Gand.
1977 - Galerie Beaubourg, Paris Exposition personnelle " De multicolor à Kamikaze", Galerie Beaubourg, Paris.
1978 - Galerie Sapone, Nice Exposition personnelle "Pastel Vortex", Galerie Sapone à Nice à partir du 10 novembre 1978. Cette série, entièrement réalisée sur papier, a été produite alors que Robert Malaval vit chez des amis musiciens à Carrière-sur-Seine.
1979 - Maître Binoche, Espace Cardin, Paris Show public et vente le 29 mars 1979 à 21H à l'espace Cardin, Paris. Pendant la vente organisée par Maître Binoche, Robert Malaval peint en live "Sulfurick Rock", comme un groupe de rock interprète un morceau sur scène.
1979 - Installation de la Salle-Marine au Forum des Halles, Paris Installation de la Salle-Marine au Forum des Halles, Paris. Dans le cadre du premier mois de fonctionnement du Forum, une des interventions principales est la création d'une salle Marine où l'on peut venir se relaxer sur des transats et écouter la mer en 4 dimensions sonores.
1979 - Galerie Katia Pissaro Exposition collective nommée Entracte. Elle réunit une dizaine d'artistes fédérés par Robert Malaval. Parmi eux, Baladi, Carotenuto, Vivien Isnard, Robert Malaval, Ozenda, Mansouroff, etc.
1979 - Light show, Claridge, Paris. Projection pour animer la façade du Claridge à Paris. La façade, le trottoir et le public se retrouvent constellés de poussières d'étoiles.
1979 - Exposition personnelle, Galerie Samy Kinge, Paris en 1979 du 10 octobre à fin novembre 1979. 1980 - Retour à Paris Robert Malaval revient à Paris. 1980 - Galerie d'Art international, Paris Exposition personnelle "Flashback", Galerie d'Art international, Paris.
1980 -Exposition personnelle "Kamikaze Rock" (inédits), Galerie Phoïbos, rue de Condé à Paris.
1980 - Exposition personnelle à la Maison des Arts et de la Culture André Malraux de Créteil, du 13 mai au 29 juin 1980. "Attention à la peinture - Exposition Pirate" est une exposition majeure pour l'artiste. Danger maximal : il y peint en public, renouvelant ainsi l'expérience initiée à l'Espace Pierre Cardin lors de la vente orchestrée par l'étude Binoche.
1980 - Décès de Robert Malaval Robert Malaval choisit de mourir le 8 ou 9 août 1980 dans son atelier, au 15 rue du Pont Louis-Philippe à Paris.
1981 - Galerie Alexandre de la Salle Exposition personnelle, "100 demi-heures de dessin quotidien et dessins d'Aliment Blanc", Galerie Alexandre de la Salle, Saint-Paul.
1981 - Musée d'Art moderne de la ville de Paris Exposition personnelle, ARC, Musée d'Art moderne de la ville de Paris.
1982 - Centre artistique de rencontres internationales de Nice Exposition personnelle, Centre artistique de rencontres internationales de Nice.
1982 - Galerie d'Art contemporain des musées de Nice Exposition personnelle "Paillettes", Galerie d'Art contemporain des musées de Nice.
1982 - Maison de la Culture de Rennes Exposition personnelle, Maison de la Culture de Rennes.
1983 - Galerie Chappe Lautier, Toulouse Exposition personnelle, Galerie Chappe Lautier, Toulouse.
1984 - musée des Beaux-Arts de Chartres Exposition personnelle au musée des Beaux-Arts de Chartres intitulée "L'Oeuvre gravée et multiples de Robert Malaval".
1984 - Centre Noroît, Arras Exposition personnelle, Centre Noroît, Arras.
1985 - Galerie Baudouin Lebon, Paris Exposition personnelle "Robert Malaval : lavis 1959-1961 et tableaux 1976-1980, Galerie Baudouin Lebon, Paris.
1986 - Galerie Nadine Blum, Paris Exposition personnelle "Oeuvres sur papier, circa 1976-1980", Galerie Nadine Blum, Paris.
1987 - Galerie Maurice Keitelmann, Bruxelles Exposition personnelle, "Tableaux 1977-1980", Galerie Maurice Keitelmann, Bruxelles.
1988 - Galerie Sapone, Nice Expositon personnelle "Tableaux 1975-1980", Galerie Sapone, Nice. 1989 - Exposition itinérante Exposition personnelle itinérante "Malaval : Paillettes et pastels 1973-1980" organisée par Présence de l'Art contemporain à Angers. Après Angers, l'exposition traverse Nantes, Niort, Rennes, Laval, Cholet, Langres, Saumur, Saint-Jean-de-Monts, Guérante, Blois, Le Mans, Dôle et Evry.
1991 - Galerie Baudouin Lebon, Paris Exposition personnelle, "Paillettes et Pastels", Galerie Baudouin Lebon, Paris.
1991 - Théâtre municipal de Saint-Brieuc Exposition personnelle, "Paillettes et Pastels", Théâtre municipal de Saint-Brieuc.
1992 - Galerie Touchaleaume, Paris Exposition personnelle, "L'Aliment Blanc et autour de l'Aliment Blanc", Galerie Touchaleaume, Paris. 1993 -
1996 - Exposition itinérante "Attention à la peinture", exposition personnelle et itinérante présentée à Cherbourg, Bourges, Nevers, Le Creusot, Thonon-Evian, Montigny-le-Bretonneux, Narbonne, Amiens et Mont-de-Marsan.
1996 - Musée d'Art moderne et d'Art contemporain, Nice Exposition rétrospective, Musée d'Art moderne et d'Art contemporain, Nice.
1996 - Galerie Rachlin - Lemarié, Paris Exposition personnelle "L'Aliment Blanc", Galerie Rachlin - Lemarié, Paris.
"J'ai eu envie de faire des toiles qui soient aussi rapides, aussi instantanées que la musique (...). Toute la mystique qui entoure le tableau, je n'y crois plus. C'est pourquoi je me suis mis à peindre comme on fait des chansons, je joue un dessin, je le chante. Le losange dans le rectangle de la feuille de papier c'est une structure très simple comme les 12 mesures du blues. J'essaie de trouver l'équivalent en peinture."