IMPACT Exposition collective
Le meilleur des mondes ? Après Leibnitz nous eûmes Huxiey, et, dans la ville de Céret, l’Impact s’imprime dans la chair des hommes. Non la nôtre. Celle des peintres. Mais nous sommes concernés : nous ne pouvons pas nous y refuser. Si de Barcelone, Nice et Paris trois groupes d'artistes se conjoignent pour exprimer la même vérité nous ne saurions lui échapper.
L'art contemporain cesse de divertir. Voici un siècle il prenait conscience de sa réalité et ses racines, aujourd’hui, vont au plus définitif de l’être. C’est leur expérience que proposent à Céret, des hommes différents par le sang, l’éducation, les goûts, expérience qui est celle de la vie la plus ordinaire, la nôtre, vécue dans l’intériorité et livrée.- délivrée pourrait-on écrire - dans des formes plastiques, mode privilégié des significations libératrices.
Ce n'est pas hasard, ni seulement parce qu’un musée les accueille, que ces artistes se trouvent réunis.
En plus de la communauté d’âge, malgré la dissemblance des expressions, ces hommes ont en commun une vue incisive sur notre condition, et c’est pourquoi j’évoquai une blessure, car ils débrident chacun selon sa caractérologie, une plaie qui est celle de notre civilisation castratrice Nous sommes liés à nos habitudes. Fermés dans notre bulles. Victimes d’une dispersion qui nous laisse infra-humains. Au musée Céret vous trouverez l’antidote. Le cri d’individus qui refusent de s’aliéner à la manufacture. Manufacture que nous nommons science, progrès, bien-être, frigidaire ou cosmonaute. Ils nous inquiètent. Ils nous inquiètent. Ils nous font protester. Ils nous désenlisent de nos acquiescements. Nous redonnent humanité.
La recherche actuelle qui anime l’exposition de Céret a cette signification. Lest sou unité. De Paris, de Nice, de Barcelone, des oeuvres sont venues se grouper - non pour une aimable partie de plaisir - mais pour en atteignant nos consciences, nous dire ce que nous sommes déchirés dans un monde odieux et admirable, dont nous tendons à être la pensée, mais que nous apprenons périssable, fragile à nos entreprises comme la bulle d’évasion où nous nous réfugions.
Impact, c'est la santé spirituelle de l'espèce. Par quoi nous prouvons que nous sommes capables de surmonter l'aliénation sociale. Et la preuve - ou l'espoir - que le robot jamais ne se substituera à l’homme.
Jacques LEPAGE
Une exposition avec : Daniel Artimon, Arman, Vincent Bioules, Francis Biras, Pierre Buraglio, Daniel Buren, Albert Chubac, Alain Dufo, Gérard Eppelé, Jean-Claude Farhi, Jordi Galy-Camprubi, Paul-Armand Gette, Claude Gilli, Jordi-Pericot, Joel Kermarec, Robert Malaval, Antoni Miralda, Michel Parmentier, Michel Parre, Henri Prosi, Jean Rabascall, François Rouan, Ernest Salvado, Daniel Stotzky, Jacques Tissinier, Niele Toroni, Roman Valles, Bernar Venet, Claude Viallat.