ALCHIMIES
Du 15 septembre au 22 décembre 2023, la Galerie Negropontes explore à travers l’exposition « Alchimies » l’idée essentielle des alchimistes que d’«élever ce qui est imparfait au rang de la perfection». Déployée en deux temps, l’exposition présente en premier lieu une sélection d’œuvres, sculptures, tableaux, installations et pièces rares de mobilier de onze artistes, enrichie par la suite d’un second volet avec une présentation de créations de bijoux. À partir du 5 octobre, le dialogue entre les œuvres des artistes de la galerie et les bijoux crée une réunion inédite de formes et de matières, tendant vers la recherche de la perfection, forme d’alchimie.
Si le nom de l’exposition présentée par la Galerie Negropontes, « Alchimies », tient en un unique terme, il dissimule une réalité complexe, aux interprétations multiples, qu’Erwan Boulloud, Éric de Dormael, Dan Er. Grigorescu, Daniel Humair, Hervé Langlais, Ulrika Liliedahl, Jean-Christophe Malaval, Etienne Moyat, Gianluca Pacchioni, Perrin & Perrin, Pinton et Benjamin Poulanges revisitent à travers leurs créations. Au sens propre, selon les alchimistes, la matière est une, mais elle peut prendre des formes diverses, qui se combinent et produisent de nouveaux corps et ce, à l’infini. Ce mouvement sans fin est révélateur d’un monde soumis à un perpétuel devenir, où rien ne meurt ni ne disparaît. Au sens figuré, l’alchimie s’apparente à une recherche de l’excellence. Sophie Negropontes, fondatrice et directrice de la galerie, cite la définition de l’alchimie : «élever ce qui est imparfait au rang de la perfection».
Dans le second volet de l’exposition la perfection s’incarne dans l’or, métal parfait par excellence, qui représente l’art de purifier l’impur en imitant et accélérant les opérations de la nature afin de parfaire la matière. Cette alchimie transforme la réalité banale en une fiction poétique et miraculeuse.
Les savoir-faire et domaines artistiques spécifiques de chacun de onze artistes créent un dialogue explorant également une autre facette de l’alchimie, la création de l’œuvre d’art et la recherche de la perfection du chef d’œuvre. Les différentes œuvres présentées relèvent de la préciosité, par l’attention portée au détail par les artistes. Une fois la matière transformée par les alchimistes - ici les artistes - elle devient œuvre.
L’exposition étudie enfin le sens figuré de l’alchimie, celle que l’on peut trouver entre les œuvres des artistes. « Alchimies » est le lieu où les créations individuelles deviennent un ensemble transcendant cohérent. Ainsi, les deux panneaux de Gianluca Pacchioni sont présentés aux côtés d’une œuvre du duo Perrin & Perrin, dialoguent avec une installation lumineuse, poétique et chatoyante d’Éric de Dormael et font écho à l’enfilade d’Hervé Langlais. Les sculptures en crin de cheval aux dégradés tourbillonnants de l’artiste suédoise Ulrika Liljedahl, semblables à des pièces de haute couture, évoquent le vivant. Erwan Boulloud poursuit son travail de recherche sur la profondeur de diverses matières qu’il brûle, polit ou décortique, en imaginant un canapé au panneau en marqueterie de laiton et une table en bronze et acier qui résonnent avec deux guéridons en granit imaginés par Gianluca Pacchioni, une immense applique en onyx blanc et quartz rose.
Une exposition enrichie par des bijoux d’artistes
À partir du 5 octobre 2023, l’exposition s’augmente d’une présentation de bijoux d’artistes. Ce dialogue entre pièces d’art et bijoux témoigne d’une nouvelle dimension de l’alchimie : celle des rencontres et du dialogue engagé entre les œuvres et leurs créateurs, mais aussi entre artistes et bijoutiers invités. Colliers, boucles d’oreilles, plastrons... Les créations exposées sont la rencontre entre des artistes de la galerie quittant leurs pratiques habituelles et explorant le domaine du bijou ou bien celle avec des artistes joaillers l’expertise de bijoutiers. Fidèle à sa méthode unique du « Build- in-Glass », le duo Perrin & Perrin joue par exemple sur l’étrangeté de la matière crée en imaginant des formes comme des sculptures contemporaines de petite taille. Spécialisé dans la réalisation d’installations lumineuses qui oscillent entre objet et œuvre d’art, Eric de Dormael recourt à son habile manipulation du laiton pour faire se rencontrer dans ses pièces l’ombre et la lumière. La sculptrice Agnès Baillon travaille sur des camées contemporains en porcelaine ou résine sur des supports dorés, tandis que la joaillière grecque Elena Syraka puise son inspiration dans la mythologie et apporte une dimension précieuse et onirique. Et si l’art flirtait avec la joaillerie ? C’est tout l’esprit de cette collection qui unie la force de la peinture de Benjamin Poulanges à la délicatesse des bijoux de Marc Deloche. Résultat : c’est généreux, flamboyant, diablement créatif et la promesse d’une allure folle. Sculpteur Jean-Christophe Malaval, fidèle à son métal fétiche, l’argent, présente des mini-sculptures à porter au doigt ou au poignet.