Au-delà des territoires Valérie de Berardinis
Dates : Mardi 25 novembre 2025 - Dimanche 30 novembre 2025
Vernissage : Vernissage mar 25 nov 2025, 18:00
Adresse : Galerie du Génie de la Bastille, 126 rue de Charonne, 75011 Paris
Galerie du Génie de la Bastille
126 rue de Charonne
75011 Paris
France
Description, horaires...
Cette exposition est née de l’envie de donner un nouvel angle de lecture à ma peinture, en mettant en résonance des notions de territoires — d’une série à l’autre, d’un lieu géographique à l’autre, d’un protocole à l’autre.
J’ai la certitude que mon élan en peinture vient du besoin de changer de regard. J’emprunte des territoires comme une ouverture et un enrichissement du détail car pour moi le territoire, c’est rencontrer, traverser, emprunter, se déplacer et s’affranchir — c’est un mouvement du corps qui m’élève.
Je m’autorise ces franchissements — en dehors de soi — par le biais de différents territoires d’influences culturelles ou d’identités et ils se rencontrent et se confrontent dans ma peinture, d’une série à l’autre. Puis vient le moment de l’observation, du chemin parcouru comme un apprentissage.
Ainsi, cette exposition réunit une sélection d’œuvres réalisées entre 2017 et 2025. Elles sont mises en regard autant par leurs natures — grands et petits formats, peintures sur toile et sur papier, étalement aux pinceaux et tracés vifs — que par leurs sujets, oscillant entre figuration et abstraction.
Ce rituel de déplacement, vers une absence de territoire, je vous invite à le vivre à votre tour, à votre rythme, selon votre sensibilité — avec la même liberté que celle que je m’autorise — par la confrontation de peintures issues de séries que j’ai l’habitude d’approfondir successivement.
« [...] le rythme est vivant, il est libre. Car reprise n'est pas redite, ni répétition. Le thème est repris à une autre place, sur un autre plan, dans une autre combinaison, dans une variation ; et il donne une autre intonation, un autre timbre, un autre accent. Et l'effet d'ensemble en est intensifié, non sans nuances. » "Léopold Sédar Senghor, l'art africain comme philosophie" de Souleymane Bachir Diagne, éditions Riveneuve.
Mes territoires ont été le portrait, mes émotions, la répétition des gestes, la chaleur des rires de l'Afrique de l'Ouest, l'absence, le mouvement en Aïkido, face à l'océan, les rythmes infinis, des mots, les rituels, la puissance de la forêt Amazonienne, les transes...
Jeudi 27 nov. à partir de 18h
Rencontre : Pierre. Feuilles. Kalimba.
Intervention sonore composée — en résonance avec les œuvres exposées — par Claude-Marin Herbert, musicologue et musicien, travaillant au croisement de la recherche sonore et de l’improvisation.
Suivi d'une discussion autour de la rencontre de ces deux territoires.
BIOGRAPHIE
Artiste peintre vivant à Paris, je rentre en peinture en 2017 après quarante ans de silence. Très jeune, la perte de mon père — peintre — m’a fait grandir au cœur d’une transmission artistique rompue. Puis une enfance entre l'Italie et l'Afrique de l'Ouest m’a donné un goût de l'altérité et a façonné ma sensibilité pour des inspirations aux empreintes résolument transculturelles.
Après avoir été une grande partie de mon adolescence aux Beaux-Arts municipaux, mes études en Arts Appliqués à l’école Estienne en création typographique m’ont fait découvrir l’engagement du corps dans le tracé par le rythme et la respiration. Ainsi en 2004, je commence la pratique d’arts martiaux japonais, avec l’intuition que la rigueur de ces disciplines et cette étude par la répétition du geste m'apporteront un enracinement physique dans l'acte de peindre. Il devient un sujet de ma peinture vingt ans plus tard. Par ailleurs, parallèlement à une carrière en design graphique, je me consacre à la valorisation de l’œuvre de mon père — peintre d'affiches italiennes de cinéma — depuis plus de vingt ans.
Depuis 2019, ma peinture a été présentée au salon du YIA à Paris et au salon Artcité à Fontenay-sous-Bois et j'ai l'occasion d'exposer régulièrement à la galerie du Génie de la Bastille à Paris lors d’expositions individuelles et collectives.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Langue intrinsèque liée à une transmission rompue, la peinture est pour moi une poursuite en soi émergeant d’un questionnement incessant. Peindre a cette capacité à transformer ce que le silence cache, là où la couleur écrit la mémoire et la répare.
Entrer en peinture est un engagement physique et une mise en vibration du corps en écho avec la mémoire silencieuse au service de la matière. La peinture n'est pas qu'une technique, elle est mon médium — ma langue — pour entrer en dialogue avec mes sujets et le monde et je me nourris, entre autres, de territoires, des limites d’états de conscience et de formes ritualisées.
Comme un rituel, les touches de couleurs transparentes se superposent en strates et s'enchevêtrent pour créer une mémoire manifeste — tangible — dans la profondeur du tableau alors que les gestes répétés libèrent le tracé de l'emprise du formel. Progressivement, l'écriture glisse vers une expression plus ouverte pour tendre vers une abstraction libre d'interprétations et d'appropriations. L'intention inconsciente émerge au fur et à mesure du recouvrement partiel des premières couches pour faire apparaître l'indicible. Puis vient l'observation du chemin tracé qui ouvre un sens comme une transmission qui nourrira le prochain questionnement.
Chaque sujet se tisse au coeur de séries car étirer le temps de l'expérience révèle un nouvel angle de vue et définit un espace où chaque peinture devient le témoin et la gardienne du chemin parcouru. Ainsi le protocole, le processus, le sujet et l'œuvre s'engagent intimement dans cette même direction, faire apparaître une présence et faire jaillir la vie. Ainsi mes sujets jouent avec les limites du visible et de l’invisible à travers des portraits, des autoportraits, des paysages figuratifs ou abstraits.
Ce processus ritualisé est rendu possible par des techniques à séchage rapide — comme l’acrylique, les encres et les pastels — pour prendre forme sur toile au coeur de compositions verticales, centrées, colorées et avec une frontalité en profondeur alors que sur papier le tracé est plus spontané et fougueux pour essayer d'accéder à l'essentiel de l'acte de peindre, ne pas oublier.