
Droit à l'image Christophe Loiseau
Pour réaliser son projet « Droit à l’image », le photographe français Christophe Loiseau a fait le pari de travailler avec des détenus. Pendant près de deux ans, il a en effet animé un atelier photographique dans la maison centrale d’Arles, l’une des sept prisons françaises les plus sécurisées.
Ayant obtenu l’autorisation de photographier partout dans la prison et d’introduire des objets utiles aux images recherchées, le photographe a pu collaborer avec une quarantaine de détenus. Partant d’entretiens sur l’image que chacun a de lui-même, et sur l’image que l’on veut donner de soi, il a mis en scène des « histoires-portraits ». Celles-ci sont nées de la complicité entre le photographe et son modèle, lequel avait le choix de proposer un objet ou un lieu comme point de départ à la prise de vue. Le but n’était pas de produire un reportage sur la vie carcérale, « l’objet prison » n’étant quasiment jamais apparent.
« Droit à l’image » a ainsi permis aux détenus de réfléchir à une représentation d’eux-mêmes et d’utiliser la photographie comme instrument de découverte. Il a aussi mis en évidence l’importance des portraits en prison, les détenus n’ayant pas de photographies d’eux-mêmes, ce qui signifie aussi qu’ils ne peuvent en donner à leurs proches.
