Freeform Series Henri Foucault
Montral Museum of Fine Arts
Jean-Noël Desmarais Pavilion
1380 Sherbrooke Street West
Montreal QC H3G 1J5
Canada
Par Guy Cogeval
Tout au long de son histoire, le cinéma a emprunté nombre de ses effets aux Beaux Arts, et en particulier à la peinture.L’exposition Hitchcock et l’art : coïncidences fatales, présentée ici même à l’automne 2000, en faisait la démonstration à partir de l’œuvre de ce seul cinéaste. Or les artistes, du point de vue inverse, avaient déjà entrepris de passer les conventions du cinéma au crible du regard plastique. Ce courant a pris une ampleur particulière au cours des vingt dernières années avec le développement de l’installation vidéo, qui partage avec le cinéma l’image en mouvement, mais qui se déploie dans le circuit des galeries et des mus les, à l’abri des contraintes de présentation et de diffusion propres aux salles de cinéma.
L’installation Vie secrète/Secret life de l’artiste français Henri Foucault, prolonge de manière originale cette exploration. Ici, un mur de miroirs a remplacé l’écran traditionnel, réfléchissant l’image désormais fragmentée, mais encore lisible, sur les murs de la salle. La fenêtre cinématographique, par laquelle nous plongions da ns l’illusion du récit, se démultiplie dans l’architecture, exerçant une fascination que rend plus troublante encore le sujet de l’image utilisée. Déjà insaisissable, l’émotion jouée par ce visage en mouvement devient proprement mystérieuse. Comme l’explique Henri Foucault, « Vie secrète/Secret life » se réfère indirectement à des représentations du visage dans certains grands films de l’histoire du cinéma -anna Karina dans vivre sa vie de Jean-Luc Godard, Falconetti dans La passion de Jeanne d’Arc de Dreyer pou encore Liv Ulmann dans Persona d’Ingmar Bergman. Il ne s’agit pas de citer ces films mais de s’interroger sur la contemplation d’un visage, monstrueusement coupé de son corps.