Hans Seiler : gouaches - huiles

Un tic pictural peut-il devenir un style ? Voilà la question que pose l'art d'Hans SEILER du moins au premier abord. Une sorte de petite écume blanche qui flotte et en définitive semble structurer l'espace, voilà bien une curieuse lumière. Répétition obsédante, stérile ou magie ? On voit bien qu'il faut peu de chose pour passer de l'une à l'autre.

Ce rien qui fait exploser une toile et rend intemporel un paysage ordinaire, c'est l'indicible de l'art du peintre dans une confrontation exemplaire avec la matière.

Mais de toute manière, il ne s'agit pas d'une garniture! Plutôt l'émergence d'une trame invisible, sorte de maille dans la transposition du monde qui nous est donnée à voir.

Une manière de retenue sans laquelle l'éclatement des tensions hésiterait entre la réduction à une mosaïque stylisée et l'éruption d'une incandescence volcanique.

Véritable démonstration en image de la continuité essentielle qui relie l'abstraction et le prétexte du paysage.

Plus encore, au moment où les temples de l'avant-gardisme voudraient nous faire croire que l'art contemporain se réduit au n'importe quoi, la modestie d'Hans SEILER nous rappelle qu'il peut encore exister, dans la débacle, un espace, une lumière et un style qui soient de la peinture.