Crédit photo : © Les filles du calvaire
« Je suis contre ! » Art Orienté Objet
La galerie Les filles du calvaire présente « Je suis contre ! », une exposition personnelle du duo Art Orienté Objet dans la nouvelle galerie située au 21 rue Chapon à Paris du 1er juillet au 23 septembre 2023. Après leur exposition monographique remarquée au Domaine de Chamarande cette année, Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin proposent à la galerie un ensemble de pièces récentes et d’installations inédites.
« Depuis nos débuts en 1991, nous concevons un art engagé en faveur de la biodiversité et de l’écologie. Ici, à travers un ensemble d’objets étonnants et dissonants qui témoignent de cet engagement, nous confrontons le spectateur à ses convictions profondes non sans un humour vital et parfois caustique. Chaque prise de position «contre» lance un appel et propose un pan de réalité inattendu susceptible de faire réfléchir, de faire rêver et même de faire rire le visiteur ; autant d’expériences uniques qui doivent déclencher selon nous une émotion double, attachante et répulsive, excitante et inquiétante, à l’image de notre perception d’un monde soumis à des mises à jour constantes.
« Derrière notre débordement artistique, dont l’esthétique complexe joue le rôle d’accroche-cœur, nous parlons de ce nouvel état dans lequel nous sommes plongés : celui qui nécessite une réaction vive et constante. Et, ce faisant, nous interrogeons notre capacité à prendre le temps de contempler, de sentir, de penser et de nous positionner, sans souci du politiquement correct.
« Peut-être ce foisonnement artistique sera-t-il à même d’éveiller nos consciences et de renforcer notre sentiment de liberté ? » - Art Orienté Objet.
À propos du duo
Art Orienté Objet est un duo artistique créé en 1991 à Paris, composé de Marion Laval-Jeantet et de Benoît Mangin. Dans une approche résolument interdisciplinaire, leur propos est d’étendre sans cesse la capacité de l’art à communiquer d’une manière non verbale. Au travers d’expériences anthropologiques, écologiques ou biotechnologiques, ils cherchent à comprendre les limites de leur propre conscience. Que ce soit par la tradition du Bwiti des pygmées, des expériences de méditation, ou une injection de sang de cheval, leur dessein est de dépasser leur propre entendement du monde, et de pouvoir transmettre ainsi la vision « grand angle » née de cette expérience.
Les artistes Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin mettent l’écologie, comprise comme la science interrogeant nos conditions d’existence, au cœur de leur démarche artistique. Depuis 1991, ils travaillent l’installation, la performance, la vidéo et la photographie autour du thème du Vivant. Ce qui les conduit à aborder aussi bien la biologie, que les sciences du comportement (psychologie et éthologie, d’où la forte présence animalière dans leur travail), l’écologie ou l’ethnologie dans des créations poétiques et inattendues, autant politiques que visionnaires.
Leur souci écologique les porte à produire des œuvres où le caractère artisanal est revendiqué et le recyclage fréquent, leur octroyant un caractère de bricolage de haute volée. Pour eux, la notion de recyclage va jusqu’au recyclage des idées éprouvées, qu’ils ont définies comme ready-thought dès le début de leur collaboration.
Leurs travaux dans le domaine de la biotechnologie les ont rattachés au mouvement Art Bio-tech (Jens Hauser, le Lieu Unique, 2003), et ils sont souvent rangés parmi les artistes aux frontières de l’art et de la science. Mais on pourrait aussi bien les classer comme des artistes observateurs sociaux, des artistes anthropologues qui prôneraient une expérimentation des systèmes qu’ils analysent par la forme. Ainsi Marion Laval-Jeantet mène de front une pratique professionnelle de chercheur en ethnologie et en psychologie. Leur mode opératoire est de se confronter à un « terrain d’expérience » pour tirer de l’expérience vécue une Vision transmissible, un « objet actif ».
Prônant un art de la résistance aux systèmes qui cantonnent l’artiste dans une unique fonction de concepteur d’œuvres, ils ont toujours mené des activités de recherche, d’enseignement et de militance parallèlement à leur travail artistique, ainsi qu’une activité d’organisateurs d’exposition, en particulier avec le projet de réflexion sur l’art et l’environnement Veilleurs du Monde (Worldwatchers) qui se poursuit internationalement du Sud au Nord depuis plus de dix ans (Bénin, Cameroun, France, Norvège...).