La plage privée Sasha Kochetkova

La L Galerie et la galerie Devyatnadtsat’ présentent l’exposition personnelle La plage privée de Sasha Kochetkova.   

À travers ses œuvres, Sasha Kochetkova explore principalement l’évolution de l’identité humaine à l’aune de la réalité numérique. C’est ainsi que, dans le cadre du projet « La plage privée », elle se tourne vers les techniques de peinture à l’huile, en prenant comme base les scans 3D.  Ses sujets : les habitués des plages privées. Les approximations liées à la numérisation 3D deviennent un outil entre les mains de l’artiste. L’incapacité du capteur LIDAR à transcrire avec précision le moment qui s’échappe, la rupture des polygones… Tous ces éléments donnent lieu à une méthode de transformation de l’image. Les changements qui se produisent sur l’objet lors du passage de la réalité physique au numérique se déposent sur la toile sous forme de peinture.  

Le projet « La plage privée » nous plonge dans l’atmosphère d’une plage rouge vif. Un soleil éclatant annihile les contours des gens, fend les textures et brûle la peau. 

Sasha ne s’intéresse pas tant aux gens qu’à leurs corps, immergés dans un rituel serein de repos sur un territoire privé, à l’abri du monde extérieur. 

À l’instar des œuvres de Monet, le changement de couleurs dans les œuvres de Sasha n’est pas dû à la pollution des canaux et au brouillard des bateaux à vapeur, mais aux ultraviolets qui brûlent et pénètrent les couches épuisées de l’atmosphère. La température a tellement augmenté que tout a été cuit et figé, frit. Les images tremblent dans la brume chaude. C’est un étrange mélange d’insouciance, de trivialité de la situation et d’anxiété visqueuse, évoquant l’atmosphère des derniers jours de Pompéi. 

Les troupeaux de chiens présents dans les expositions de peintures de Sasha Kochetkova sont pour elle une partie aussi importante de l’intrigue que le climat. Opposés aux gens, dans une posture d’agressivité ouverte et satanique, les chiens des œuvres de Sasha se regroupent en meutes, attaquent et mordent. Ils ont des visages humains, et leur comportement est imprévisible. Contrairement aux hommes, les animaux ne sont pas disloqués : leurs corps sont des structures homogènes. Ils sont reconnaissables individuellement, l’altération numérique ne s’applique pas à eux. 

* La galerie Devyatnadtsat’ a été fondée en 2022 par les artistes Anna Tagantseva et Peter Pirogov à Moscou (Russie). 

L’objectif principal du projet est de mettre en lumière et de développer la jeune scène artistique. La galerie se concentre sur la recherche d’artistes originaux travaillant avec différents médiums et approches. 

La mission de la galerie est de créer un environnement ouvert au dialogue et des espaces de communication au sein des projets d’exposition. 

IG : 19_devyatnadtsat