Mikaël MONCHICOURT, Système #2, 2022 Encre, peinture à l’huile, Rhodoïd imprimé et résine sur aluminium, 200 × 142 cm)
Mikaël MONCHICOURT, Système #2, 2022 Encre, peinture à l’huile, Rhodoïd imprimé et résine sur aluminium, 200 × 142 cm)
Exposition
Gratuit
Peinture

n t r m rt Mikaël Monchicourt

-
Vernissage
sam 9 Mar 2024, 14:00
Finissage
sam 20 Avr 2024, 11:00

Galerie Isabelle Gounod
13 rue Chapon
75003 Paris
France

Comment s'y rendre ?

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Isabelle Gounod, Mikaël Monchicourt nous propose un saut dans le temps, dans un monde d’après où la nature aurait finalement repris ses droits tout en conservant les reliques d’une présence humaine désormais lointaine. Quelques pièces (End Line Inspection, 2024 ; Input Table, 2024) s’inscrivent directement dans la continuité du travail précédent dont certaines oeuvres présentaient les ouvriers fantomatiques d’usines de production textile (Training line, 2021), à la fois en tant que symboles de notre société industrielle et mondialisée, mais aussi comme préfiguration d’une ère post-humaine où nos natures mortes persisteraient, telles des ruines silencieuses ayant capturé les traces de notre existence :
Des fragments d’éléments informatiques, des vis, une lame de cutter, des fragments de statistiques sont autant d’éléments piochés dans le quotidien pour devenir les vestiges de notre passage. Ils sont disséminés dans les oeuvres tels les débris d’une civilisation lointaine, figés dans la résine et mêlés à la peinture, à la colle, et aux impressions sur rhodoïd, ces éléments sont à présent combinés à de nouveaux matériaux : silicone, pâte époxy et porcelaine. La surface de l’oeuvre habituellement lisse devient alors agitée, imparfaite, visqueuse, elle se retrouve même parfois habitée de formes tentaculaires étranges.


Mikaël Monchicourt progresse dans un voyage rythmé d’expérimentations, de gestes délibérés et d’accidents bienvenus. Brouillant les échelles, il nous invite à questionner, explorer notre relation au vivant, et nous propose une réflexion sur la manière dont nous, humains, percevons notre place dans le paysage complexe de l’existence.


S’appuyant sur la définition de Broussaille *, l’oeuvre éponyme (Broussailles, 2023) met en scène la dualité entre une végétation dense, fertile et foisonnante, et des terrains considérés comme incultes, à la fois incultivables et incultivés. Depuis Collection de lettres (2018), Mikaël Monchicourt accorde une certaine importance au langage et aux lettres tout particulièrement.


n t r m rt = nature morte


Mikaël Monchicourt joue ici avec le langage, il fait disparaître les voyelles. Des voyelles qui pourtant sont indispensables à l’articulation de notre parole, mais qui se sont échappées, qui se cachent parmi tous ces vestiges de notre culture, éparpillées dans les paysages de ce monde d’après.

 

*Broussaille, n.f. : “Touffe de plantes ligneuses, rabougries et très rameuses ; ensemble des arbustes et plantes épineuses constituant la végétation des sous-bois et des terrains incultes (au pluriel).” - Dictionnaire Larousse.