Nous savons en commun que nous n'avons rien en commun Gérald Thupinier

Sous cette phrase, la nouvelle exposition de Gérald Thupinier nous bouleverse, nous remue intellectuellement et physiquement, tant les œuvres présentées sont « prenantes » à tous les sens du terme.
Intellectuel ? Les mots dessinés en matière épaisse sont là pour nous rappeler le rapport étroit que l'artiste entretien avec eux. Pris dans la matière, ils sont les vrais maîtres des tableaux. Leur présence laborieuse témoignent de la présence de l'humain...
Physique ? Les mots ont du mal à s'échapper de cette matière picturale forte et d'une incroyable palette de gris, de blanc. Quel que soit le tableau, quels que soient les mots souvent énigmatiques, les nuances de gris sont une puissante évocation d'un univers prenant, propre à l'artiste. Par la force de sa peinture, il nous fait pénétrer dans ces compositions abstraites, d'où émergent avec difficulté, ces mots englués...
Il s'agit là d'un processus mental, une poésie de l'abstrait et du concret. Les compositions peintes sont, en quelque sorte, dévorées par le temps, témoins d'un monde en constante évolution, pas toujours optimiste, comme dans l'attente d'un monde nouveau qui tarde à apparaître.

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