NSEW drawing on paper
Courtesy Bendana | Pinel Art Contemporain & artiste
Exposition
Gratuit
Encre
Dessin
Sérigraphie

NSEW drawing on paper Thomas Broomé, Inci Eviner, Mauro Giaconi, Florencia Rodriguez Giles, Fabrice Souvereyns

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Vernissage
sam 18 Mar 2023, 16:00

Bendana | Pinel Art Contemporain
4 rue du Perche
75003 Paris
France

Comment s'y rendre ?

Bendana | Pinel Art Contemporain a le plaisir de présenter « NSEW drawing on paper » une exposition collective rassemblant les œuvres d’artistes venant des quatre coins du monde dédiée au dessin. Au-delà des contraintes d’espace de la feuille de papier et de la simplicité du matériel qu’implique à priori le dessin, cette exposition témoigne de la diversité, de la complexité et des libertés offertes par ce medium. Rassemblant des artistes aux générations, origines, et pratiques artistiques bien différentes, une même volonté les lie : retranscrire sur papier leur fine observation du monde tout en donnant vie à leurs idées, émotions et convictions. Ce voyage dans leur univers et imaginaire singuliers engage en même temps le spectateur dans une propre réflexion intérieure.

 

Certains considèrent que le dessin est à l’image ce que l’écriture est aux mots. Thomas Broomé bouscule ce postulat construisant avec une parfaite maitrise de la perspective des espaces intérieurs et des objets avec les mots. Superposant le signifiant et le signifié, la répétition de ces mots est utilisée pour désigner et délimiter, composant les fonds et formes qui créent l’image. La nomination de chaque élément et chaque détail leur confère la même importance, plongeant le spectateur dans une véritable lecture de son travail. Convaincu que les pièces dans lesquelles nous vivons sont nos autoportraits, ou ceux auxquels nous aspirons, Broomé nous invite à la contemplation du portrait de ces lieux, à la lecture de leur biographie et à la compréhension du monde qui nous entoure.

 

Situé au centre de sa pratique artistique et à la base de tous ses nouveaux projets, İnci Eviner regarde le monde à travers le dessin. Les images inondent notre existence à travers les médias, détenant le pouvoir de représentation. Eviner tente de les questionner, de créer de nouveaux espaces d’expression prenant position en tant qu’artiste et citoyenne sur des sujets en prise avec la société contemporaine : le statut de la femme, la figure du réfugié, la formation des subjectivités… Cette série trouve ses références à la fois dans l’histoire de l’art classique et dans les propres projets photographiques et installations de l’artiste. Eviner explore la question du portrait comme moyen d’expression ou de sublimation de nos identités. « Regarder » ou « montrer », les rapports entre l’artiste, son sujet et le spectateur s’entremêlent, dissimulés derrière des masques porteurs d’identité différentes.

 

Partant d’explorations sur les caractéristiques formelles, historiques et culturelles des objets et images du quotidien, en se concentrant sur leur matérialité pour la transformer, Mauro Giaconi redessine, superpose, modifie ces supports. Explorant l’idée d’un dessin élargi qui sort de son format traditionnel lui donnant une dimension sculpturale, il constitue de nouvelles images qui incarnent et font écho au sujet premier de ces objets. Ainsi, les trente-quatre pages du livre d’Ernan de Sandozequi sont effeuillées et recouvertes d’une image dont le motif répété interfère et incarne son contenu politique. Tout en soulevant les questions de censure et de liberté d’expression, le travail de Giaconi donne visuellement du sens au contenu de cet objet transposé vers le statut d’œuvre d’art, pour proposer des réflexions sur nos environnements sociaux, culturels et politiques.

 

L’univers créatif de Florencia Rodriguez Giles est imprégné des coutumes de nos sociétés, des rêves, des émotions et autres fruits de l’inconscient, auxquels elle donne vie dans de nouveaux récits fictifs ou des mondes alternatifs. Dans la série SONÁMBULA, l’artiste dessine en noir et blanc le portrait de personnages ou de situations, fusionnant détails réalistes et représentations fantastiques issues de l’univers des bestiaires. Ainsi, c’est avec la précision du somnambule qui parcours sa maison dans l’obscurité, que des langues, pattes, museaux, combinent mouvements et explorations tactiles, créant des rencontres inédites dans des sortes de scènes futuristes et symbiotiques. Comme une rêverie qui devient réalité, insensée et non-rationnelle, le spectateur est plongé dans un univers entre veille et sommeil.

 

C’est par un processus créatif ritualisé que Fabrice Souvereyns déploie des variations infinies de son travail qui sont le fruit d’observation, d’imagination et de sa créativité. Il explore spontanément son papier et remplit chaque millimètre de son dessin de manière frénétique, de motifs et de lignes abstraites, d’entailles profondes créant des reliefs, pour parfois en effacer tout ou partie. Inspirés par la nature, la photographie et les souvenirs de l’artiste, ses compositions très denses sont constituées de détails, motifs et macroéléments formant ensemble des mouvements organiques qui égare le spectateur dans un plus vaste monde végétal ou paysage cosmique. Ainsi, ses dessins offrent différents niveaux de lecture mêlant abstraction et figuration, gravant aussi les traces de ce qui n’a jamais existé ailleurs que dans notre imagination.