PAPER BOY~PAPER LOVE TOMA-L
Disséquer la spontanéité ne rimerait à rien. Le dessein de ces dessins est de se laisser guider, de sentir le moment favorable où on sait qu’on fait exactement ce qu’on a à faire. Pour Toma-L, le papier, c’est vraiment un lâcher. Il n’en jette aucun, pas de frein, pas de repentir, direct from the soul. Une condition : « Une gueule ne sort pas de l’atelier si elle ne me plaît pas ». Aussi, Toma-L arrive à se prendre par surprise. Alors, sans doute, il voit ce que l’homme a cru voir… avec la clairvoyance et les millions d’yeux visés par Dubuffet.[…] À quoi ça tient, Toma-L? À une technique, une maîtrise, une composition. À une violence dans les regards, aux bouches, aux bras. Tout tient aux bras. «Tu enlèves un bras, tout se casse la gueule», Miró aussi projetait ainsi des bras, lignes qui structuraient l’ensemble. Ce sont les bras qui lient, relient et vous embrassent.
Sabine Euverte