SIGNS Paolo Treni - Anne Cecile Surga
Les œuvres de la sculptrice française Anne Cecile Surga et celles de l'artiste italien Paolo Treni ne semblent pas avoir beaucoup en commun à première vue. Anne Cecile utilise l'un des matériaux et l'une des techniques les plus classiques de l'histoire de l'art : le marbre et la sculpture. Paolo Treni utilise au contraire une technologie ultra moderne - plexiglas, émaux, vernis et laser - associée à l'artisanat pour ses créations, et on pourrait dire qu'il fait ici et maintenant l'histoire de l'art de sa technique. Les pièces d'Anne Cécile sont monochromes, à l'exception des nuances du veinage du marbre, tandis que celles de Paolo sont une explosion de couleurs multiples. Les sculptures de Surga sont statiques, solides et mates. Les pièces de Treni sont brillantes, et leur support leur donne une fluidité organique illusoire, car leur perception change au cours de la journée, suivant la réflexion et la réfraction de la lumière naturelle. Les raisons de l'exposition-dialogue entre ces deux artistes ne sont pas seulement leurs fascinantes contradictions, mais aussi leur capacité commune à créer un signe puissant, une sorte de mélodie hypnotique, pour donner voix aux illusions. Comme le chant magique des sirènes, les œuvres de ces deux artistes ont un pouvoir d'attraction capable de kidnapper le spectateur et de le pousser au-delà des limites de la réalité.
Anne Cécile crée une illusion de douceur et de fragilité du moi de marbre. Les signes qu'elle sculpte méticuleusement amènent l'observateur à s'interroger sur la matière, poussant l'esprit au-delà des limites de l'acceptation des matières physiques, le projetant dans le poétique, le philosophique, le psychologique, le métaphysique et le symbolique. Paolo Treni, au contraire, ne parle pas de la réalité, et sa créativité puise directement dans son imagination. Ses signes sont une sorte de poésie écrite avec une lumière, qui étudie les liens entre la couleur et la forme.