Soclothymie Exposition en duo

À l’heure du développement des expériences virtuelles, cette exposition cherche à lier, en situation réelle demonstration, deux pratiques artistiques distinctes, celle de John Cornu et celle de Francis Raynaud.

Il est question ici de focaliser sur un principe de mise en vue – le socle – à même de faire dialoguer les deux univers.

Le choix de ce dispositif – qui est autant scénographique que constituant plastique à part entière et qui bien sûr fait écho à Constantin Brancusi, Sarah Lucas, Erika Verzutti, Jean-Luc Moulène, Franz West, Didier Vermeiren, Sylvie Fleury ou encore Ann Truitt – permet aux productions de ces deux artistes autant de trouver un « socle commun » (hydre à deux têtes), que de s’informer les unes les autres (émulations mutuelles), que de se tenir ou de rester à bonne distance (rencontre « choc » de deux esthétiques).

Avec un brin d’humour, « Soclothymie » vise ainsi à imaginer un trouble de l’exposition se situant dans le spectre de la bipolarité, au cours duquel des oeuvres stimulantes/ lumineuses/optimistes/éclairantes et des oeuvres mélancoliques/romantiques/sombres/pessimistes/obscures se succèdent de socle en socle2.

La sélection des oeuvres à socler – qu’elles soient anciennes, récentes voire jamais montrées – s’effectue au fur et à mesure de l’avancée du projet, une pièce actée occasionnant un point de départ pour le choix de la suivante. Le jeu des oeuvres prend ici situation sur socle, comme des pions sur un échiquier. L’exposition est comme une partie à jouer.

1. « Soclothymie » est né au fil de conversations et d’échanges sur quatre années dont : une project room de Francis Raynaud à la Galerie Art & Essai à Rennes en 2017 ;
un entretien publié au sein de l’opus monographique « Francis Raynaud. Éther » – coédition Art & Essai et cultureclub-studio, Rennes, 2017 ;
des interventions dans le cadre du séminaire « Contacts » organisé au Frac Bretagne, nombres de lectures partagées et d’une proximité spatiale à Rennes