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Sous la Surface Quentin Germain
Immergé dans les fonds marins, Quentin Germain invite dans les abysses, dans des paysages oubliés ou imaginaires. Une matérialité face à des contenus profonds, conceptuels et émotionnels, une portée philosophique et narrative. Quentin Germain nous emmène en 2124 ou tout simplement demain. C’était peut-être aussi hier. Dans l’Atlantique, ou près de la fosse des Mariannes, dans le Pacifique Nord, ou au pied d’Etretat, l’artiste nous met face à nos traces, à nos ruines. Insufflant une éternité à ces paysages aquatiques, il étend son monde mystérieux et joue avec les matières : béton, acier, acide, métaux et traces du vivant pour raconter l’ombre de l’activité humaine effrénée. Son regard nous entraine loin, face au ternissement de l’œuvre océanique millénaire. Il questionne notre engagement de la préservation des profondeurs insondables. Le regard de Quentin élève notre conscience à la grandeur et à la vulnérabilité des natures. Il nous replace en face de notre devoir sacré, de notre mission pour sauver la tragédie des vagues et des chefs-d’œuvres éphémères, invisibles, des océans et de nos terres. Tout ce voyage, dans un mystère absolu, nous questionne sur le fond de ce que nous voyons, sur l’engagement que nous en faisons, tout simplement aussi sur les formes qui sont posées devant nos yeux. Victor Hugo dans Utilité du beau déclame : « Ce qu’on nomme le fond, ce n’est que la surface, et que le vrai fond c’est la forme, cette forme éternelle qui, dans le mystère insondable du Beau, se rattache à l’absolu » (1860).
À vous, Sous la surface.
Rémi Heintz
Collectionneur-Mécène