Exposition collective à Sainte-Enimie
Visuels : © Patricia Dubois, Peace@last vert, 2022 ; © Yez, L’enceinte, 2018 ; © Agnès Delettre, Guerrière, 2021; © Gauthier Bruel, Sans titre, 2022
Exposition
Gratuit
Collage
Dessin
Gouache
Huile
Peinture
Photographie
Sculpture

Sublime Exposition Collective

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Vernissage
sam 7 mai 2022, 18:00

Abbaye bénédictine, place du Plô
48210 Sainte-Enimie
France

Comment s'y rendre ?

LE SUBLIME



Les œuvres des artistes, présentées par la galerie Séraphine dans cette exposition, s'inspirent du mouvement de la vie et cherchent à transmettre surtout des émotions. On peut donc aborder les questions d'esthétique sous l'angle des émotions. Le but de l'art, pour Gilles Deleuze, est d'extraire du chaos ou de l'infini des blocs de sensations pour en faire ce qu'il appelle un "Composé de sensations". L'art a cette capacité de créer dans nos cœurs et nos esprits un univers à partir du chaos. Le cinématographe russe Andrei Tarkovsky disait à ce propos : "Mon devoir est de faire en sorte que ceux qui voient mes films ressentent le besoin d'aimer, et qu'ils perçoivent l'appel de la beauté". Vous comprendrez que nous ne parlerons pas ici de l'art conceptuel contemporain, nous ne parlerons pas de l'illustration d'idées ou de concepts non plus. Nous passons plutôt de cet art extrêmement intellectuel à un art extrêmement émotionnel. Peindre pour peindre, sans aucun préjugé. L'œuvre d'art devient le reflet de ce que l'artiste ressentait au moment où il l'a réalisée, et elle peut également susciter des réactions émotionnelles chez le spectateur.



Alors, nous préférerons utiliser le concept de "sublime" (élaboré pour la première fois par le Pseudo-Longin) qui nous semble plus approprié que celui de "beauté". C'est pourquoi cette exposition collective porte le titre "Sublime".



Notre point de vue est que la "beauté" est un concept trop enfermé dans des limites sociales et des préjugés culturels. Le sublime englobe une expérience humaine plus universelle. L'âme ou

la partie sentimentale et pensante en nous s'élève en tendant vers la grandeur. Nous nous sentons face à quelque chose qui nous déborde. On peut indéniablement trouver le sublime dans la nature, mais aussi dans la culture. L'histoire de l'art regorge d'exemples de tableaux provoquant les sentiments les plus forts, capables d'amener le spectateur jusqu'à l'extase. Et c'est précisément ce que font nos artistes. Exactement, comme l'a fait Séraphine de Senlis dans ses créations picturales.



Et de fait, les neurosciences témoignent de ce phénomène aujourd’hui. Les recherches de Jean Pierre Changeux par exemple tendent à expliquer l'effet produit sur notre cerveau et notre système nerveux lors de la contemplation d'une œuvre d'art. Elle provoque une réaction intense dans le cerveau, le système limbique et le cortex préfrontal s’enflamment. Le spectateur n'est pas seulement étonné, mais ébloui, submergé, presque hypnotisé. Et il ne s'agit pas seulement de l'activation des neurones du plaisir et de la récompense, comme la dopamine. Comme les neurones de la connaissance sont très proches des neurones de la récompense, il existe une sorte de conscience, une résonance entre les émotions et le raisonnement.



C'est pourquoi nous soutenons ici l'idée que le concept de "sublime" donne de meilleurs moyens de comprendre ce phénomène.



Texte par Iva Chirpanlieva

 

Visite de l'exposition en photo
À gauche peinture abstraite par Gauthier Bruel, à droite sculpture par Marie-Madeleine Vitrolles
Au centre sculpture de Yez, à gauche et à droite peintures de Gauthier Bruel
Sur la première image :

À gauche peinture abstraite par Gauthier Bruel, à droite sculpture par Marie-Madeleine Vitrolles

Sur la deuxième image :

Au centre sculpture de Yez, à gauche et à droite peintures de Gauthier Bruel.