Talia Maidenberg, Old Soul Fun Times, 2025, huile sur toile, 33 x 24 cm
Talia Maidenberg, Old Soul Fun Times, 2025, huile sur toile, 33 x 24 cm · Courtesy Galerie John Ferrère
Exposition
Gratuit
Dessin
Installation
Peinture
Sculpture

The Subversive Stitch Exposition collective

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Vernissage
jeu 3 Juil 2025, 18:00
Finissage
ven 15 Aoû 2025, 18:00

GALERIE JOHN FERRÈRE
18 rue Dauphine
75006 Paris
France

Comment s'y rendre ?

La Galerie John Ferrère annonce l'exposition collective The Subversive Stitch sous le commissariat d'Emma O'Quigley. 
 

Inspirée par l’étymologie du mot texte, issu du latin textus (tissu, trame) et du verbe texere (tisser), l’exposition The Subversive Stitch interroge la manière dont les gestes de tissage, de couture ou de superposition deviennent un langage plastique. Tisser, écrire, construire : autant d’actes matériels et symboliques qui relient le corps, l’espace et la mémoire. Le titre de l’exposition, emprunté à l’essai de Rozsika Parker, fait écho à une réflexion sur le textile comme espace de résistance, de réappropriation et de narration, souvent invisibilisé ou relégué aux sphères dites mineures de l’art ou du domestique.
 

À travers des pratiques sculpturales, picturales et installatives, les trois artistes réunies dans l’exposition explorent les zones de friction entre la rigidité et la souplesse, l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible. Elles proposent des œuvres comme autant de tissus où s’entrelacent matériaux industriels, gestes et récits fragmentés. 
 

The Subversive Stitch tisse un dialogue sensible entre les pratiques de Charlotte Simonnet, Lana Von Thorn et Talia Maidenberg, qui toutes interrogent la surface, la structure et la mémoire comme des espaces d’inscription, de tension et de métamorphose. Charlotte Simonnet développe une logique d’oxymore sculptural en hybridant formes architecturales, industrielles et naturelles dans des installations qui prolifèrent telles des organismes vivants. Le métal, travaillé en tension ou en torsion, dialogue avec la fluidité de formes tissées, remettant en jeu la notion même de fondation, à la fois physique, et symbolique. Ces pièces évoquent des dynamiques de croissance, de contamination, de propagation, des formes de tissage actives qui remettent en cause la stabilité des structures visibles.
 

Lana Von Thorn travaille une esthétique de la grille à travers les notions de transparence, de monumentalité et de tension. De la trame métallique du grillage aux carreaux du carnet, et inversement, l’artiste tisse un va-et-vient entre le dessin et le texte. À partir du grillage, à la fois barrière, filtre et support, elle introduit l’écriture comme un tissu narratif et sensoriel. 
 

Les lettres remplacent les contours figuratifs pour faire image ; les textes intimes, fragmentés comme dans un journal, dessinent un monde intérieur où le langage devient matière, rythme et respiration. Ses installations se transforme alors en des habitats mentaux, où la voix intérieure prend forme plastique dans des oeuvres-refuges. 
 

Ce jeu entre visibilité et effacement, entre corps représenté et regard porté, trouve un autre écho dans le travail pictural de Talia Maidenberg. Dans ses tableaux, l’image féminine est déconstruite puis reconfigurée : à partir d’une iconographie populaire ; paparazzi, érotisme, figures publiques, elle élabore un théâtre mental où la peinture, diaphane et saturée, devient le lieu d’un retournement du regard. Les figures féminines qu’elle convoque, souvent isolées, semblent conscientes de leur rôle de performeuses regardées. Elles en jouent, déjouent, repoussent. La peinture devient alors un espace de projection et de trouble, amplifié par des sculptures-silhouettes qui viennent prolonger la toile dans l’espace réel. Dans ce va-et-vient entre figuration et abstraction, intimité et spectacle, surface et profondeur, l’œuvre de Talia s’inscrit elle aussi dans une logique de tissage : celle des affects, des regards et des récits.
 

The Subversive Stitch met en lumière des pratiques où le geste de tisser qu’il soit sculptural, spatial ou pictural devient une stratégie de subversion. Les artistes y font dialoguer les corps, les matériaux et les récits dans un tissu commun, fragile et résistant, où la texture fait sens. Écrire, coudre, sculpter : autant de manières d’habiter le monde autrement, de déjouer ses structures oppressives et de proposer d’autres manières d’y circuler.