VENI ETIAM RENATO D’AGOSTIN
L’artiste italien Renato D’Agostin retourne à ses racines vénitiennes et change d’échelle. Il dévoile une série inédite autour des deux éléments fondateurs de la Sérénissime que sont l’eau et le bois, dans une installation à couper le souffle où se côtoient tirages argentiques grand format, sculptures, vidéo et empreintes photographiques. L’exposition incontournable de la rentrée !
D'où vient Venise ? Pourquoi et comment voit-elle le jour ? Quelle est sa véritable origine, ce qui a présidé à sa naissance-même ? Tout part de cet élément dont elle est indissociable : l'eau. À la nécessité de maîtriser cet élément, naturel, est venu s’ajouter celle d’apprivoiser le bois. Seule l’alliance de l'eau et du bois a permis à Venise de devenir la bien connue Sérénissime. Venise n'aurait pu voir le jour si les Vénitiens n'avaient su manipuler ces deux éléments et mettre en symbiose la lagune et les montagnes avoisinantes, au nord, faire cohabiter l’eau et le bois.
Dans cette lagune, il leur a fallu replanter une forêt entière, parfois invisible et portant bien présente, indispensable. Plusieurs millions de pieux de quelques mètres de longueur s’enfoncent dans le sol en guise de fondations, ou encore, pour ceux qui émergent au-dessus de l’eau, servent de repères pour la navigation. Depuis la naissance de la Cité, les bâtisseurs veillent, surveillent, et régulièrement, remplacent ces jalons. Renato D'Agostin lui, scrute la surface de la lagune à la recherche de ces précieux reflets.
L’artiste capture dans sa photographie les deux éléments, fixant une étincelle de lumière au moment où statique et dynamique interagissent. Dans cette série, cherche à capter l'imprévisible, à contrôler le désordre apparent de formes que seul peut créer le contact de l’eau et du bois dans la lagune. Parfois, les motifs qui affleurent évoquent les veines du bois ; d’autres fois, les reflets dessinent des îlots posés sur la lagune ou bien encore nous rappellent la verroterie vénitienne.
Comme un écho parisien à la Biennale de Venise, l’exposition fait la part belle au rêve et à l’imagination. Elle nous offre une autre vision de Venise, abstraite dans ce qu’elle a pourtant de plus concret.
Les œuvres présentées, résultats de longues heures d’errance sur les quais de la cité lacustre entre 2019 et 2022, sont des tirages argentiques très grand format de ces formes aquatiques abstraites, auxquels répondent, à la façon dont Le Corbusier le faisait sur du béton, l’empreinte des veines du bois laissée sur du papier photographique. Une sculpture en bronze, immergée, dominant un bassin à la manière d’un jalon, complète le tout et offre aux visiteurs un nouveau reflet du monde, un retour aux sources.
Un éternel retour. Veni Etiam.