Texte: Ada Mantem
Wild Letters Duo show Tanc / L'Atlas
L’idée de cette collaboration entre Tanc et L’Atlas est de faire fondre ensemble l’instinctif et le prémédité.
Tanc jouant le rôle de Chamane à travers ses écritures intuitives, et L’Atlas le rôle d’Arpenteur monomaniaque avec ses lettres géométriques répétitives;
Tout deux obsessionnels dans leur domaine respectif, les deux artistes viennent ici nous livrer leur dernière exposition conçu comme une installation;
Comme une pierre précieuse dans l’écrin brillant de la Galerie Zberro.
De coutume, c’est Tanc qui attaquait le premier la toile en grattant un palimpseste indéchiffrable à travers ses couches de couleurs diluées au retardateur, dans le quel l'Atlas venait ensuite découper au cutter ses lettres par dessus cette charge affective.
Pour cette exposition, les deux comparses ont échangé leur rôle, c’est d’abord l’Atlas qui est venu apposer ses adhésifs sur la toile vierge et c’est ensuite Tanc qui procède à sa liturgie; En résulte cet effet d’épaisseur de la lettre par rapport au fond, cette impression de relief, prémisse du tableau sculptural.
Plus largement, il s’agit ici d’une discussion plastique entre l’abstraction chaude (Abstraction Gestuelle ici synthétisé par Tanc ) et L’Abstraction froide ( Abstraction Géométrique tracé par l’Atlas).
Une manière radicale et poétique de casser la frontière entre deux courants de l’histoire de l’Abstraction pour créer le leur.
Les dégradés de Tanc sont de plus en plus fluide et hétéroclite, rappelant aussi bien des fonds sous marins que des cieux d’aubes ou de crépuscule sur la mer.
Les espaces entre les lettres l’Atlas sont de plus en plus fin, faisant apparaître et disparaitre son nom, selon si l’on s’approche où l’on se recule: principe du filigrane.
La toile de l’Atlas est composée de poussière de marbre donnant cette impression de stèle minérale aux oeuvres de cette série quasi monacale.