
Wounds and wonders Helena Minginowicz
La première exposition en France d’Helena Minginowicz, née en 1984 à Poznań, nous introduit à son système de figuration et à ses figures de prédilection. Avant d’y parvenir, l’artiste, diplômée en 2011 de l’Université des Arts de sa ville natale, a d’abord dû désapprendre les principes de la peinture classique. Elle s’est constitué un panthéon personnel où se côtoient les grimoires alchimiques, les maîtres de la Renaissance italienne et les Young British Artists. Elle a ensuite chassé l’expressivité de la touche modernistes, troquant le pinceau contre la bombe. Sa manière caractéristique de ciseler les plans par des effets de transparence et de surimpression était née.
Les peintures d’Helena Minginowicz possèdent une qualité rare : le langage échoue à les circonscrire. Les scènes évocatrices qu’elle brosse sont infiniment singulières et pourtant, on jurerait les avoir déjà vues ailleurs – peut-être en rêve, éveillé ou lysergique. Chacun·e se met donc à fouiller les recoins de son esprit, lancé·e dans la quête illusoire de retrouver intactes ces images primesautières à l’onirisme mutique. Au moment où la rationalité se met en veille s’ouvre sous nos pieds le vertige hypnagogique.