Yaacov Agam Yaacov Agam
Espace Meyer Zafra a le plaisir d’annoncer une exposition consacrée à l’œuvre innovante de Yaacov Agam. Du 11 mars au 15 avril 2023, l’exposition réunira des peintures et des sculptures des années 1960 aux années 2000.
En 1980, le célèbre critique d’art italien, Giulo Carlo Argan évoquait le travail de l’artiste israélien : « L’œuvre artistique d’Agam est certainement l’un des phénomènes marquants de la culture artistique européenne depuis la Seconde Guerre mondiale. ».
Peintre, sculpteur, graphiste, vidéaste, Yaacov Agam explore l’ensemble des médiums à sa disposition afin d’introduire la quatrième dimension dans l’art, celui du temps combiné au mouvement.
« [Mes] oeuvres […] reflètent les efforts que j’ai accomplis pour dépasser les limites de l’expression qui donnaient jusqu’à présent à l’événement pictural un caractère inéluctablement figé. Je me suis efforcé en effet, de créer une peinture existant non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps où elle se développe et évolue, produisant ainsi une infinité prévisible de situation plastique découlant les unes des autres et dont les apparitions et disparitions successives ménagent des révélations toujours renouvelées. L’introduction de la dimension du temps, de la durée et de la continuité dans l’événement pictural nous permet de pénétrer plus profondément l’essence d’une oeuvre qui, malgré (ou plutôt à cause de) ses transformations extérieures, ne conserve que mieux son unité organique et son identité intérieure inaltérable. ». - Yaacov Agam
Le processus strict qu’Agam adopte dans son travail se retrouve dans l’ensemble de ses oeuvres au fil de sa carrière artistique. Il est impossible de distinguer une phase particulière de son activité sans envisager le développement de l’ensemble. Lors de sa première exposition personnelle à la Galerie Craven en 1953, Agam inaugure ses premières « peintures transformables ». Les différents éléments en bois peuvent être déplacés les uns par rapport aux autres en étant déplacés autour de la surface en bois. Il y a un jeu constant entre le fond, qui fait littéralement office de support, et les formes en saillie, qui se résolvent en images d’ensemble différentes selon l’activité du spectateur. A l’occasion de notre exposition, nous aurons le plaisir de présenter l’oeuvre Homage to Matisse (1990’s), exemple notoire de ses « peintures transformables ».
Dès la fin des années 1950, Agam débute son travail de reliefs ; oeuvre mélangeant les approches picturales et sculpturales. Les surfaces de ces peintures sont constituées de reliefs triangulaires parallèles sur lesquels sont peints différents thèmes. Agam explique « Je finis par peindre jusqu’à huit tableaux distincts dans une même œuvre : on les voit intégrés les uns dans les autres si on se place directement devant le tableau, et on les voit se séparer et se recomposer tour à tour quand on se déplace vers la droite ou vers la gauche. ». À l’occasion de cette exposition, nous aurons le plaisir de présenter 4 petites peintures, Spiral Oval (1966), End to continuity (1970), Red Movement (1962), Untitled (1969), réalisées avec une précision absolument incroyable, ainsi que deux peintures importantes, Two (1973-1975) et Metzulot (1980-2007).
Ses oeuvres peintes ou sculptées, toujours en devenir, privilégient la forme et la couleur en mouvement sur le statique et le figé et associent le spectateur à l’oeuvre de la création. L’ancien directeur du Salomon R. Guggenheim Foundation, Thomas M. Messser décrit cela : « Les projections de réalité à multiples facettes sont la recherche et l’accomplissement d’Agam. Il part de certains postulats de base selon lesquels : la réalité est cachée sous les apparences et est en ce sens «abstraite» ; que s’il peut être total dans la vision divine, il reste fragmenté et modifiable pour les mortels ; que des fragments de réalité perceptibles peuvent être en évidence simultanée, parallèle, imbriquée, harmonique ou contrapuntique ; que la réalité n’est pas perceptible en tant que matière statique par une énergie cinétique en mouvement ; et que visibilité et réalité maintiennent un rapport mutatif l’un par rapport à l’autre ».
Au sein de cette exposition, l’expérience du spectateur prend une place prépondérante dans la création de l’oeuvre. Par le mouvement ou par l’action manuelle, le spectateur est invité à participer pleinement au vécu de l’oeuvre.