Bienvenue chez Arman

Vence. La propriété du sculpteur Arman, reconstituée en 3D ouvre ses portes et vous accompagne dans la visite d'une exposition titrée l'Eternel Féminin. Tout un programme lorsque l'on connaît la personnalité de l'artiste.
Disparu en 2005, Arman avait organisé sa carrière et sa vie depuis New York. La propriété familiale du Méou, à Vence, où Pachatte et Fatheur avaient leur maison, constituait une base arrière où Arman revenait aux beaux jours. Et comme Arman a finalement horreur du vide, il occupa, transforma le terrain familial en outil de travail tout autant qu'en oeuvre d'art : le Bidonville était né !
Une visite virtuelle à effectuer ici
Soucieux de disposer d'un espace à sa mesure - ou sa démesure-, Arman confie la réalisation de son espace de vie à l'architecte Guy Rottier, ancien chef de chantier de la Cité Radieuse et artiste de l'Ecole de Nice. Enterrée, dotée d'une chambre sans fenêtre, la structure s'intègre au paysage. Elle sera bientôt, doublée d'un étage et habillée de tambours de machines à laver.

L'image de la femme est indissociable de l'oeuvre d'Arman. L'exposition virtuelle effectue ainsi un aller-retour permanent entre biographie, psychologie, figures féminines et statuaire. Alors oui, il y a toutes les maîtresses, celles que l'on appellenon seulement, les jeunes filles "au père". Mais il y a aussi les femmes qui vont structurer l'oeuvre, les égéries avec lesquelles Arman vit.
La première de toutes, peut-être la plus influente, restera sa mère, Marie Marguerite Jacquet dite Pachatte. Arman vivra caché pendant cinq ans avec elle dans un hôtel de Grasse avant que la relation ne soit révélée au grand jour puis régularisée par un mariage en bonne et due forme. "- J'ai perdu le paradis ", dira plus tard Arman. Et puis il y aura aussi Eliane Radigue, la musicienne que l'on sait. Belle et révoltée, Arman construit une grande partie de son oeuvre, jusqu'à la rupture artistique et intellectuelle amenée par la création des Poubelles : "- Tu comprends, je suis pour la métaphore ascendante et toi pour celle descendante ", lui dira-t-elle. Ce sera finalement Corice qui, recontrée un soir de fête, deviendra et restera Madame Arman. En guise de conclusion, la visite virtuelle nous donne une clé majeure sur la relation d'Arman aux femmes avec la sculpture interactive Je te Porte en Moi, enfermant une femme dans le corps d'un homme...
