4e Festival de la Libre expression Manifestation collective

Le 4e Festival de la Libre expression est organisé dans le sud de la France durant l'été 1967.

L'initiative, portée par Jean-Jacques Lebel se centre principalement sur la présentation du Désir attrapé par la queue, pièce écrite par Pablo Picasso et jamais montrée. Refusant la notion de spectacle et la scène classique,Lebel opte pour l'installation d'un chapiteau qui doit être installé dans l'immense cour du Papagayo, boîte de nuit bien connue des tropéziens.

Après une conférence de presse houleuse en mai, le maire, également membre du SAC, ordonne l'interdiction de l'événement. 

La troupe est contrainte de se replier sur la commune voisine de Gassin. Malgré l'accord du maire, l'opposition ne désarme pas. L'EDF refuse le raccordement électrique, et des membres du SAC tirent sur le groupe électrogène loué, matérialisant la violence de la confrontation.

C'est durant cette période que Jean-Jacques Lebel fait une rencontre déterminante. Ayant été invité à Sainte-Maxime, il croise sur la plage de jeunes hippies anglais qui se présentent comme les Soft Machine. Il leur propose immédiatement de jouer dans la pièce comme musiciens et acteurs, ce qu'ils acceptent.

Sur le plan artistique, l'événement s'articule autour de la pièce de Picasso, suivie d'une deuxième partie consacrée aux happenings quotidiens. Lebel établit une règle d'improvisation totale, inspirée d'Artaud et de Cage, pour éviter toute routine, permettant à des acteurs comme Taylor Mead d'introduire des éléments inattendus, comme un chameau sur scène. Cette seconde partie inclut des concerts Fluxus, donnés notamment par Ben. Jean-Jacques Lebel y présente également le happening, intitulé "Mon cul sur la commode", reprenant ainsi une expression théâtrale. Le Festival comprend également la projection de films de ou sur  Etienne O'Leary, Tony Conrad, Otto Mühl, Taylor Mead, Martial Raysse, Max Ernst, Gérard Patris.

Malgré toutes les épreuves, le succès est immense.