Festival Sigma 2 Exposition collective

La deuxième édition de la Semaine de Recherche, nommée Sigma 2, se tient en novembre 1966. Elle reste ancrée dans la signification de son nom. Sigma, qui porte le signe de la somme (Σ), vise pour la deuxième année consécutive à faire la somme des tendances de l'art les plus contemporaines. Cette édition est un peu plus condensée et, assumant pleinement son rôle d'avant-garde, se révèle plus provocatrice.

Le cœur du volet arts visuels se trouve à la Galerie des Beaux-Arts, avec l'exposition Arts visuels, Architecture, Urbanisme. Cette manifestation met en lumière l'imaginaire des architectes sur les villes du futur, notamment par une maquette wellsienne. L'exposition fait la somme des tendances de l'Art Cinétique et Optique en regroupant des figures internationales majeures, dont Joël Stein (spécialiste de l'art cinétique), ainsi que G. Colombo, J. Le Parc, F. Morellet, Soto, Yvaral, G. Vardanega, G. Varisco, et des dizaines d'autres artistes répertoriés dans le catalogue en deux volumes.

Sigma 2 multiplie les événements : Nicolas Schöffer, adepte de l'art cybernétique, présente au Théâtre Français un spectacle audio-visuel expérimental qui est retransmis en direct sur la deuxième chaîne de l’O.R.T.F.

Le volet musical continue sa prédilection pour l'expérimentation sonore (avec des œuvres d'Edgar Varèse et Iannis Xénakis) mais ouvre aussi ses portes au jazz expérimental, accueillant le concert de free-jazz de l'artiste américain Albert Ayler.

Enfin, le festival atteint son pic de provocation avec "Le Happening" orchestré par Jean-Jacques Lebel. Cette action radicale (marquée par la présence de "spectateurs-acteurs" masqués) est l'exemple le plus frappant de la volonté de l'édition d'attaquer les conventions par l'art-action.