HYPERCONNEXIONS Alessandro Zannier
Alessandro Zannier, artiste italien à la carrière internationale, qui a déjà eu une double participation à la Biennale de Venise (Architecture 2021, Art 2022), prend aujourd'hui Berlin d'assaut en participant à la biennale " Latitudes of Art " - sous le commissariat de Virginia Monteverde - qui ouvrira ses portes au Kunsthaus Bethanien le jour même après son exposition personnelle HYPERCONNECTIONS à la Luisa Catucci Gallery. Une double exposition pour l'artiste italien, ce n'est pas un hasard ! La double action berlinoise de Zannier concrétise trois réalités artistiques distinctes en un lien efficace : La galerie Luisa Catucci, Virginia Monteverde, et la galerie mère de Zannier, ARTandide à Vérone. Trois réalités qui partagent une vision similaire de l'art, reconnaissant son rôle d'instigateur de réflexions fondamentales sur la mise en œuvre d'un avenir meilleur.
Zannier est un artiste conceptuel atypique, à cheval - et avec la même intensité - entre les arts visuels et la musique électronique d'auteur - celle-ci sous le pseudonyme d'Ottodix - et ces dernières années, sa pratique artistique s'est articulée autour de concepts précis inspirés de la physique, de l'astronomie, de l'anthropocène, de la géo-histoire et des questions environnementales. Cette démarche artistique fait de lui l'un des protagonistes de ce que l'on définit comme l'"Art éthique", c'est-à-dire un art considéré à la fois comme un outil valable pour comprendre les paradoxes et les contradictions de la société contemporaine et comme une clé d'ouverture d'esprit, ce qui en fait l'un des facteurs déterminants de l'émancipation et d'un changement social équilibré, écologique et solidaire.
L'exposition HYPERCONNECTIONS à la galerie Luisa Catucci s'ouvre sur un cycle d'œuvres picturales de Zannier générées par la traduction en sons et en animations 3D de big data environnementales, sélectionnées dans sa série "Hyperobject".
Les sujets sont des portraits picturaux d'images individuelles de ces animations numériques, créées pour immortaliser l'homme sous cette forme inédite d'un "essaim de phénomènes" à l'échelle d'un vaste espace-temps, désormais visible grâce à la technologie.
Certaines de ces toiles sont des études préliminaires basées sur les connexions neuronales du cerveau, utilisées pour donner un aspect définitif aux animations 3D du big data et pour rappeler plus efficacement le concept de "connexion hyper globale", ce réseau de connexions humaines, de routes migratoires, de réseaux aériens, navals, énergétiques, web, satellitaires, économiques, etc. qui nous enveloppent désormais dans un seul organisme gigantesque ou "hyper objet", dans lequel tout ce qui se passe se propage instantanément du local au global.
Bandes de couleurs irisées sur fond noir abyssal, les toiles de Zannier - avec leur intéressant mélange de saveurs entre cyberpunk et néolibéralisme - nous confrontent à d'importants problèmes écologiques tels que l'état des océans, où les ondes sonores générées par le mouvement des navires constituent une pollution acoustique extrêmement nocive pour la flore et la faune, sans parler des dégâts causés par les déchets plastiques qui ont donné naissance à de nouvelles réalités monstrueuses telles que le trash vortex du Pacifique.
Des œuvres qui révèlent un aspect inédit de l'"Hypermensch" : le fait qu'il soit une sorte d'hyper-objet, d'hyper-outil, à la fois promoteur et créature de la multitude d'événements, de choix et de contextes historiques contemporains, désarticulant ainsi le concept du "je" individuel et mettant en évidence la dynamique collective inconsciente de ce que Zannier définit comme l'essaim-colonie humain sur la Terre.
Les peintures seront accompagnées de deux œuvres vidéo : "Toxic Aurora" et "Hidra".
"Toxic Aurora", exposée pour la première fois à la biennale Italie Suède au Palazzo Ducale de Gênes en 2022, présente une aurore boréale créée à partir du flux de données sur la pollution de Gênes fournies par le CNR (Institut italien de recherche).
"Hidra", quant à elle, est créée en mélangeant une série de données environnementales sur les océans, l'acidification de l'eau, les microplastiques, l'augmentation de la température, obtenues aux Açores, au Svalbard et dans d'autres parties de l'Atlantique par des robots marins provenant de différents instituts de recherche.
Projet ENT 6 continents :
Zannier collecte des Big Data grâce à ses installations ENT, des paires de structures lumineuses jumelles rayonnantes/réceptrices qui font dialoguer l'Italie avec différents continents, en croisant des Big Data sur différents types de pollution - comme les données sur les océans - et sur des phénomènes humains à fort impact environnemental - comme les migrations, la déforestation et la surproduction alimentaire. Zannier en a déjà installé quatre sur autant de continents : Amérique du Sud, Océanie, Afrique et Asie. La tour d'échange de données environnementales "ENT5 Berlin/Vérone" entre Berlin et Vérone représentera l'Europe.
Les données numériques recueillies - également grâce à la collaboration avec le CNR italien et des instituts de recherche internationaux - génèrent une animation en 3D, avec des effets sonores, représentant l'impressionnant "essaim de fabrication humaine", dont l'apparence est similaire à de nombreuses formes biologiques trouvées dans la nature à d'autres échelles. La coïncidence n'est pas fortuite, selon la théorie micro-macro qui proclame l'interconnexion du tout.
L'ENT5 Berlin/Vérone, un "pont" de données et maintenant un "pont" idéologique, sera d'abord installé au Bethanien pour la Biennale organisée par Monteverde, avant de rejoindre les autres œuvres de l'exposition personnelle de Zannier à la galerie Luisa Catucci.
Alessandro Zannier est né à Trévise en 1971, où il vit et travaille
C'est un artiste conceptuel qui travaille avec la musique et les arts visuels, entre la physique, l'environnement et le big data, avec des œuvres et des concerts aux accents multimédias et populaires. Diplômé en peinture de l'Académie des beaux-arts de Venise, il a participé à des expositions individuelles et collectives internationales, dont une au musée archéologique Correr de Venise, trois éditions de la Biennale Italia Cina, entre Pékin et Turin, la Biennale de Curitiba (Brésil) et deux Biennales de Venise consécutives. Sous le pseudonyme musical "Ottodix", il a publié huit albums conceptuels, une collection et une biographie et est considéré comme un projet "culte" de la musique électronique italienne. En 2016/17, il a présenté à Pékin et Berlin l'album conceptuel "Micromega" sur les échelles de grandeur de la matière du cosmos et le site web visionnaire www.micromegaproject.com considéré comme une véritable installation web, un hybride entre "hyper album" illustré et encyclopédie de la matière, qui en 2022 est devenu un cas bien connu et débattu dans la communauté intellectuelle chinoise ainsi qu'une série importante de NFT. En 2020, il a publié "Entanglement", un album sur la corrélation des phénomènes à l'échelle mondiale, et en 2021/22, le projet connexe "ENT", en constante expansion, qui consiste en une série d'installations lumineuses jumelles à travers le monde. Invité à la Biennale d'architecture de Venise 2021 - Pavillon italien, à l'ISMAR du CNR à Venise, à la Biennale d'art de Venise 2022 - Pavillon du Cameroun et à l'Université d'Auckland, le projet continue de collaborer avec des instituts de recherche, des universités et des musées et se poursuivra jusqu'en 2023, date à laquelle il aura achevé ses 6 jumelages continentaux. Toujours en 2022, il réalise son exposition solo "MareMoto 4.0" au Galata Museo del Mare de Gênes, avec des œuvres en dialogue avec le CNR ISMAR de Gênes et des données collectées par des robots marins, et se produit lors du vernissage avec des musiciens à bord du sous-marin "Nazario Sauro". Avec l'album "ARCA", il est maintenant en tournée avec un spectacle entre la musique, la science, l'astronomie, l'environnement et la vulgarisation. Zannier a été choisi par la ville de Venise comme artiste en résidence DVRI 2023, avec une exposition diffuse composée de concerts, d'installations sonores et d'œuvres sur le thème de l'habitat, de la sauvegarde, de l'extinction, accueillie par diverses institutions telles que le CNR ISMAR, le Conservatoire de Venise, la Fondation Bevilacqua La Masa et l'Université Ca'Foscari.