Misschiefs FINE DYING
Au milieu du 19e siècle, l’écrivain anglais Coventry Patmore écrit le poème L’Ange de la maison, en hommage à la parfaite femme victorienne. Aujourd’hui, Misschiefs pulvérise l’ange avec son exposition FINE DYING, détournement de la notion de Fine Dining, l’art raffiné de la table. Présentée du 7 septembre au 1er octobre 2023 par l’Institut suédois, l’installation mêlera les créations uniques de neuf artistexs et designerxs.
En Suède, le design est un vaste paysage de création qui englobe aussi les champs de l’architecture, de l’urbanisme, de la mode et de l’artisanat d’art. À l’international, il est à la fois auréolé de prestige et attaché à certains clichés. On pense aux matières naturelles, aux lignes claires et épurées, à la fonctionnalité et à l’accessibilité. Mais il existe depuis longtemps un courant alternatif, particulièrement fort dans les années 1970 : propositions ludiques et excentriques, objets qui résistent. Aujourd’hui, Misschiefs renoue avec cette tradition irrévérencieuse et porte les voix de plusieurs générations de designerxs qui cherchent à renverser les symboles et détourner la bienséance. Que nous disent-elles sur nos sociétés, nos humanités ? S’inscrivent-elles dans un changement global ? Que se passe-t-il en France de ce côté-là ? En présentant l’exposition FINE DYING, l’Institut suédois entend montrer la diversité du design contemporain et servir de point de rencontre entre ses multiples visages.
L’exposition FINE DYING par Misschiefs
« L’Ange de la maison », du poète Coventry Patmore, lui a été inspiré par sa première épouse, Emily Augusta Andrews, en qui il voyait la femme idéale, maîtresse de maison gracieuse, discrète et modeste. Dans un discours prononcé en 1931 au National Society for Women’s Service et publié onze ans plus tard sous le titre « Professions for women », Virginia Woolf fustige cet idéal de la femme victorienne et explique qu’elle a dû tuer l’ange. La création implique le sacrifice.
En 2021, six artistexs et designerxs sont invitéexs par Misschiefs à contribuer à la collection FINE DYING, en référence à la pensée de Virginia Woolf et à l’idée de Fine Dining, l’art raffiné de la table. Anna Nordström, ButchXFemme, Isa Andersson, Lotta Lampa, Maria Pita Gerreiro et Sara Szyber créent alors des objets uniques, gothiques, punk et flamboyants, qu’iels disposent sur une longue table. Chaque pièce, fabriquée artisanalement en Suède, est vendue en tant qu’objet de collection : vase, lampe, chandelier, verre, nappe, set de table...
Cette installation évolutive, d’abord montrée à Stockholm en 2021, puis à Milan en 2022, débarque à l’Institut suédois en septembre 2023, avec la participation additionnelle de l’artiste française pluridisciplinaire Popline Fichot. Deux autres artistes, la Norvégienne Yngvild Saeter et la Suédoise Klara Fahrman, ont également été invitées par Misschiefs à présenter leur travail hors de la tablée sanguinolente.
Le vernissage de l’exposition sera mis en musique par le DJ MrMaqs et ponctué de performances des artistexs pluridisciplinairexs Vera Jörgensen et Grebnellaw.
Commissaire d’exposition : Paola Bjäringer
Scénographe : Minna Palmqvist
Artistexs et designerxs : Anna Nordström, ButchXFemme, Isa Andersson, Lotta Lampa, Maria Pita Gerreiro, Sara Szyber, Popline Fichot, Yngvild Saeter et Klara Fahrman
En partenariat avec Paris Design Week et avec le soutien de l’Ambassade de Suède en France.
À propos de Misschiefs
Misschiefs est une méthode, une plateforme indépendante née à Stockholm et fondée par Paola Bjäringer, qui œuvre pour la visibilité des artistexs et designerxs. Misschiefs investit des locaux vides dans les villes pour offrir à ces artistexs des espaces de création gratuits et un lieu d’entraide bienveillant. Misschiefs conçoit et produit partout dans le monde des expositions,performances, rencontres et ateliers menés par des femmes et personnes non binaires.
À propos de l'Institut suédois, petit bout de Suède en France
Unique centre culturel que possède la Suède à l’étranger, l’Institut suédois à Paris présente depuis 1971 une programmation pluridisciplinaire : art, design, musique, cinéma, littérature... Abrité dans l’un des plus beaux hôtels particuliers du Marais, l’Institut suédois accueille chaque année près de 100 000 visiteurs pour des expositions, performances, concerts et rencontres. L’exposition d’art permanente retrace en peintures, sculptures et gravures les relations franco-suédoises de ces derniers siècles. Le jardin offre un havre de paix ponctué de sculptures du 20e siècle. Côté cour, le café FIKA propose une pause gourmande à l’abri du tumulte parisien. Aux beaux jours, sa terrasse verdoyante est appréciée par les habitués du quartier, les fashionistas et les amateurs d’art. Parallèlement, l’Institut suédois œuvre aux échanges entre la France et la Suède, notamment avec des cours de suédois et des résidences pour des chercheurs et artistes installés en Suède.