
Salon d'Automne 1988 Exposition collective
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Cette édition du Salon d'Automne rend hommage à Hans Seiler sous la coupole du Grand Palais.
L'hommage à Hans Seiler se lit à travers ces quelques lignes de Pierre Brisset.
"Je le trouvais dans son grand et lumineux atelier de Chenevières-sur-Marne toujours s'échinant à courir après la perfection, prenant et reprenant des semaines, des mois, voire des années après, ses œuvres sur toile ou sur papier dont il n'était jamais entièrement satisfait.
Perfectionniste, il l'était en effet jusqu'à l'extrémité du pinceau, là ou s'affine le poil jusqu'à ne plus être qu'un et quand nous nous risquions à lui dire : « c'est beau, arrête, surtout n'y touche plus ! », telle la duchesse du Barry jetant son célèbre cri au pied de l'échafaud: « Encore un petit instant, monsieur le bourreau ! », Seiler, de sa voix réfléchie, lente et douce de répondre : « encore un peu de temps, juste celui de rajouter ici une note de bleu ou de tempérer là ce rouge trop violent ! ».
Violent ? Seiler, un artiste hors du commun, l'était moins que tout autre : ennemi du bruit, ignorant les fureurs. les outrances, fuyant tout ce qui pouvait le distraire de son œuvre, préoccupé seulement de demeurer lui-même, dans un dessin très construit et léger a la fois, qui, disait-il, « m'aidait un peu à me limiter » poursuivait dans une constante inquiétude masquée de sérénité, sa quête de toujours faire mieux, de donner encore plus d'espace et de lumière à ces ciels immenses de Dordogne ou de Bretagne. plus de sombre et austère beauté aux ciels durs d'Espagne, plus de profondeur aux collines et aux bois se profilant à l'horizon, plus d'étendue et de relief à ces champs et ces plaines aplatis au soleil, plus de mouvance à l'océan ou la rivière et plus d'ombre et de fraîcheur, plus de silence, d'intimité et de quiétude à ces vastes intérieurs campagnards somnolents au cœur de l'été alors qu'au dehors se laisse deviner par une fenêtre ou une porte toujours entrouverte, la lourde, l'écrasante chaleur annonciatrice d'orages ravageurs...
Tout en demi-tons, en demi-teintes, aux accords graves et nostalgiques, Seiler est un poète, un rêveur, un musicien, un peintre et je ne cesserai de le redire pour la énième fois, un grand, un merveilleux, un admirable petit maître dont l'œuvre mezza voce se fera à l'image de celle d'un Corot ou d'un Boudin que croître, s'affirmer et s'amplifier avec le temps."
Avec les oeuvres de Hans Seiler suivantes. Les peintures à l'huile d'abord : Honfleur (1972), L'Entrée de Chennevières (1975), La Grange (1975), La Plage brune (1975), La Vallée (1977), Le Port de Douarnenez (1977), L'Eglise de Lacassagne (1975), La Jetée de Tréboul (1979), L'Atelier (1980), Le Bouquet devant la fenêtre (1984), Les Deux Châteaux (1985), Tiermas (1985), Panafiel (1985), Tolède (1985). Les gouaches ensuite, Cour de ferme (1964), Alcazar de Ségovie (1978), Le Port de la Roque (1977), Près de Tolède (1979), La Vallée avec le noyer (1980), Les Sillons (1980), Troupeau de Gormaz (1984), Les Coquelicots (1986).