Réalisme

Le mot Réalisme en art apparaît pour la première fois sous l'impulsion de Gustave Courbet. Alors qu'il a acquis une certaine renommée les années précédentes, Courbet maltraite les conventions de son temps. Les tableaux grands formats sont alors réservés aux thèmes historiques, religieux ou mythologiques. En proposant au Salon de 1855 L'Atelier du peintre, sous-titré "Allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique et morale", Courbet crée l'incompréhension et le rejet. Il crée alors sa propre exposition personnelle dans un espace qu'il nomme le Pavillon du Réalisme. Initiative qu'il renouvelle en 1867 lors de l'exposition Universelle, construisant un bâtiment Place de l'Alma, comme le fera plus Rodin pour l'Exposition universelle de 1900.

Sujet à discussions et revendications, le Réalisme est aussi clairement marqué par la sensibilité anarchiste de Courbet et son implication dans les revendications sociales du temps et sa participation à la Commune de Paris. Il ne s'agit plus alors de représenter un monde idéalisé, tel que présenté par le Romantisme, mais de toucher à la réalité contemporaine d'un monde environnant.

Né en France, le Réalisme se diffuse à l'international et s'infiltre aussi bien en Belgique, en Angleterre qu'en Russie où Ilya Repine livre des tableaux très représentatifs de la misère du peuple.

 

Portrait Photgraphique de Gustave Courbet, Chef de file du Réalisme
Principales expositions

Pavillon du Réalisme, 28 juin 1855, Paris

Textes fondateurs
Manifeste du Réalisme - Une Lettre Ouverte

Paris, le 25 Décembre 1861


 Vous avez hâte d'ouvrir un atelier de peinture où vous pourrez poursuivre vos études . En tant qu'artistes sans , et vous aviez hâte de suggérer qu'il soit placé sous ma direction. 

Avant de répondre, je dois clarifier les choses avec vous concernant la direction de ce mot. Je ne peux pas m'ouvrir à en faire une question de professeur et d'élèves entre nous. 

Je dois vous expliquer ce que j'ai récemment eu l'occasion de dire au congrés d'Anvers : je n'ai pas, je ne peux pas avoir d'élèves. 
Moi qui pense que chaque artiste doit être son propre professeur, je ne peux pas réver de m'installer professeur. 

Je ne peux pas enseigner mon art, ni l'art d'aucune école, car je nie que l'art puisse être enseigné, ou, en d'autres termes, je soutiens que l'art est complètement individuel et n'est, pour chaque artiste, rien d'autre que le talent issu de sa propre inspiration et ses propres études de la tradition.

Je dis en outre qu'à mon avis, pour un artiste, l'art ou le talent ne peut être qu'un moyen d'appliquer ses propres capacités personnelles aux idées et aux objets de l'époque où il vit.

Surtout, l'art de la peinture ne peut consister qu'en la représentation d'objets visibles et tangibles pour l'artiste.

Une époque ne peut être reproduite que par ses propres artistes, je veux dire par les artistes qui y ont vécu. Je considère les artistes d'un siècle fondamentalement incapables de reproduire l'aspect d'un siècle passé ou futur, c'est-à-dire de peindre le passé ou l'avenir.

C'est en ce sens que je nie la possibilité de l'art historique appliqué au passé. L'art historique est par nature contemporain. Chaque époque doit avoir ses artistes qui l'expriment et la reproduisent pour l'avenir. Une époque qui n'a pas pu s'exprimer à travers ses propres artistes n'a pas le droit d'être représentée par des artistes ultérieurs. Ce serait une falsification de l'histoire.

L'histoire d'une époque se termine avec cette époque elle-même et avec celle de ses représentants qui l'ont exprimée. Il n'appartient pas aux temps modernes d'ajouter quoi que ce soit à l'expression des temps anciens pour ennoblir ou embellir le passé. Ce qui a été, a été. L'esprit humain doit toujours recommencer à travailler dans le présent, à partir des résultats acquis. Il ne faut jamais partir de conclusions abandonnées allant de synthèse en synthèse, de conclusion en conclusion. Les vrais artistes sont ceux qui ramassent leur âge exactement au point où il a été porté par les époques précédentes. Revenir en arrière, c'est ne rien faire; c'est une pure perte; cela signifie que l'on n'a ni compris ni profité des leçons du passé. Cela explique pourquoi les écoles archaïques de toutes sortes sont réduites aux compilations les plus stériles.

Je maintiens en outre que la peinture est un art essentiellement concret et ne peut consister qu'en la représentation de choses réelles et existantes. C'est un langage tout à fait physique dont les mots sont constitués de tous les objets visibles; un objet abstrait, non visible, inexistant, n'est pas du domaine de la peinture. L'imagination dans l'art consiste à savoir trouver l'expression la plus complète d'une chose existante, mais jamais à inventer ou à créer cette chose elle-même.

Le beau existe dans la nature et peut être rencontré au milieu de la réalité sous les aspects les plus divers. Dès qu'il s'y trouve, il appartient à l'art, ou plutôt à l'artiste qui sait y voir. Dès que la beauté est réelle et visible, elle tire son expression artistique de ces mêmes qualités. Artifice n'a pas le droit d'amplifier cette expression; en s'en mêlant, on ne court que le risque de pervertir et, par conséquent, de l'affaiblir. La beauté apportée par la nature est supérieure à toutes les inventions de l'artiste.

La beauté, comme la vérité, est une chose qui est relative au temps où l'on vit et à l'individu capable de la comprendre. L'expression du beau est en relation précise avec le pouvoir de perception acquis par l'artiste.

Voici mes idées de base sur l'art. Avec de telles idées, penser à la possibilité d'ouvrir une école pour l'enseignement des principes conventionnels reviendrait à des notions reçues et incomplètes qui ont partout dirigé l'art moderne jusqu'à ce point. . . .

Il n'est pas possible d'avoir des écoles de peinture; il n'y a que des peintres. Les écoles n'ont d'autre utilité que de discerner les procédures analytiques de l'art. Aucune école n'est capable de faire cavalier seul une synthèse. La peinture ne peut, sans tomber dans l'abstraction, laisser dominer un aspect partiel de l'art, que ce soit le dessin, la couleur, la composition ou tout autre de l'extraordinaire multiplicité des moyens dont l'ensemble constitue à lui seul cet art.

Je ne suis donc pas en mesure d'ouvrir une école, de former des élèves, d'enseigner telle ou telle tradition partielle de l'art.

Je ne peux qu'expliquer à certains artistes, qui seraient mes collaborateurs et non mes élèves, la méthode par laquelle, à mon avis, on devient peintre, par lequel j'ai moi-même essayé de le devenir depuis mes débuts, en laissant à chaque personne la maîtrise totale de son individualité, la pleine liberté de sa propre expression dans l'application de cette méthode. Pour atteindre cet objectif, l'organisation d'un atelier communal, rappelant ces collaborations extrêmement fructueuses des ateliers de la Renaissance, pourrait certainement être utile et contribuer à l'ouverture de l'ère de la peinture moderne, et je me donnerais avec tout ce que vous voudriez de moi pour atteindre cet objectif.

Avec une profonde sincérité,
GUSTAVE COURBET

Artistes associés

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Artistes à rapprocher

Arnold Bocklin, Carolus Duran, Henri Fantin-Latour, Anselm Feuerbach, Armand Guillaumin, Edouard Manet, Auguste Renoir, Adolph Von Menzel, Hans von Maré,

Courant, mouvement, lieu à rapprocher
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