Les Médailles

A propos des médailles de Daria Gamsaragan

Si le mot « médaille » évoque pour vous un objet en forme de disque, plutôt plat, offert pour commémorer un batême, un événement historique, une carrière professionnelle ou d’autres situations, avec un décor très simplifié à l’avers de la médaille, suffisant pour incarner l’évènement, une légende en lettres d’imprimerie, et au revers, pas de décor ou encore très peu, eh bien, oubliez tout cela en pensant « médailles de Daria Gamsaragan ». La monnaie de Paris a commandé et édité entre 1967 et 1978, 14 médailles de Daria Gamsaragan dont 11 font partie de la série « Effigies d’hier et d’aujourdui », une médaille de vœux, une médaille Néfertiti et un pendentif au signe du zodiaque. Chaque médaille est différente. Chaque médaille illustre à l’avers les qualités de portraitiste, hors pair, de la sculptrice et au revers, son imagination nourrie par la poésie et le symbolisme.


Pourquoi ces effigies ont-elles été choisies ? Il apparait un lien invisible qui a relié ces hommes, ces femmes, et la sculptrice, Daria, qui s’est reconnue dans le destin de ceux qui ont vécu plusieurs vies, changé de langue, changé de pays, changé de métier et continué à réinventer leur avenir. Ces personnes, qu’elle a connues ou pas, ont un point commun qui est celui d’avoir défendu inlassablement leurs opinions, d’avoir résisté durant la seconde guerre, d’avoir exprimé leurs passions à travers les écrits, les poèmes, les prises de position publiques. Ces personnages sont mus par leur idéal et non pas par leurs intérêts propres. Il y a aussi des écrivains et poètes qui sont morts jeunes et qui n’ont pas pu aller au bout de leurs rêves.


Les effigies sont gravées en relief et s’impriment dans notre tête comme des visages expressifs dont nous captons le message en les examinant attentivement et - si on pouvait toucher la médaille - on aurait envie de les caresser pour mieux les mémoriser. Leur nom y est inscrit avec des lettres irrégulières, gravées comme si elles naturelles, un peu maladroites, pour donner plus de spontanéité à une effigie qui se veut une reconnaissance formelle des mérites des personnages. Au revers, sont cités une phrase issue des écrits ou d’un poème ou une devise que Daria Gamsaragan illustre en apportant sa vision, sa sensibilité, son style, son imagination personnelles.


 

collection DG estate
collection DG estate
collection DG estate
collection DG estate
collection DG estate

 

collection DG estate
collection DG estate

Daria Gamsaragan a aussi créé une médaille de vœux pleine d’espoir, à offrir pour fêter la nouvelle année, avec une messagère qui accourt portant une banderole qui flotte, avec le message « Que cette année vous soit amie » et l’arbre de vie au revers. Une médaille Néfertiti solaire et riche de symboles est un retour aux sources de la sculptrice.


Les signes du Zodiaque ont aussi beaucoup inspiré Daria Gamsaragan ; elle a créé le pendentif du Capricorne, que La monnaie de Paris a décliné en argent, en bronze ou en or.

collection DG estate
collection DG estate

Médaille Pour une année amie — 1978
Série Effigies d’hier et d’aujourd’hui, Jean Cayrol (1910-2005) — 1977
Nathalie Sarraute (1900-1999) — 1977
Néfertiti et Hymne au Soleil — 1977
Han Suyin (1917-2012) — 1975
Série Effigies d’hier et d’aujourd’hui, Gyula Halasz dit Brassaï — 1974
Louis Martin Chauffier — 1974
Jean Bruller dit Vercors (1902-1991) — 1972
Marcel Schwob (1867-1905) — 1971
Médaille Lorelei ou Loreley — circa 1970
Maurice (1810-1839) et Eugénie Guérin (1805-1848) — circa 1970
Charles Louis Philippe (1894-1909) — circa 1970
Pendentif Capricorne — 1968
Pierre Reverdy (1889-1960) — 1968
Série Effigies d’hier et d’aujourdui : Ilya Ehrenbourg (1891-1967) — 1967