Série Effigies d’hier et d’aujourdui : Ilya Ehrenbourg (1891-1967) — 1967

Médaille frappée d’après une maquette que Mme Daria Gamsaragan a modelée d’après nature et qu’Ilya Ehrenbourg peu avant sa mort, avait acceptée.
A l’avers, profil à gauche de l’écrivain russe ami de la France. 
Au revers, un cahier dont les pages sont ouvertes comme les ailes d’un oiseau, et des pages d’écriture symbolisant l’activité d’Ilya Ehrenbourg. En exergue une citation de l’écrivain : « Il n’y a pas de plus beau mythe que celui de Prométhée ».
De cette médaille, qui sort par ailleurs en collection générale au module de 68 mm, il est remis à la disposition des membres du club un tirage de tête de 100 exemplaires numérotés, frappés en cuivre rouge et spécialement patinés avec une toile portant leur module à 86 mm.

La commande a été passée par la Monnaie de Paris le 11 Juillet 1967.

 

Ecrivain et journaliste né à Kiev dans l’Empire russe, il participe dès 1905, aux mouvements révolutionnaires et adhère ensuite au Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Après quelques mois d'emprisonnement pour motif politique, il décide de s'exiler. Il arrive à Paris en 1908 et fréquente les milieux artistiques de la capitale. Il est correspondant de guerre pendant la guerre civile espagnole. Ensuite, il partage sa vie entre la France et l’URSS. Dès le début de l'attaque allemande contre l'Union soviétique, il devient correspondant de guerre au journal officiel de l'armée rouge et il dénonce violemment dans ses écrits la figure de l’Allemand (nazi), qui est celle de l’ennemi rencontré aussi pendant la guerre en Espagne. Ses positions extrémistes lui valent des critiques tant en Allemagne de l’Ouest, qu’en URSS.  Pendant la Guerre froide, il est une des grandes figures du Mouvement de la paix et réussit durant la période stalinienne à se maintenir dans une relative indépendance.

 

Daria Gamsaragan et Ilya Ehrenbourg se sont rencontrés à Paris, dans le quartier de Montparnasse vers la fin des années 1920. Dans ces écrits Daria raconte : « Ehrenbourg trônait au bar de la Coupole entouré de la cour d’amour que formaient les émigrés de tous les pays, Russes et Polonais surtout. Fiers d’être acceptés par le grand homme, ils étaient ses satellites. On venait le voir de partout. Il était une sorte d’ambassadeur de l’URSS, seul écrivain russe qui pouvait aller et venir librement. A cette époque, la personnalité de Staline, quoique énigmatique et assez inquiétante était encore auréolée d’une gloire quasi divine…Ilya Ehrenbourg avait une façon particulière de parler de lui et du régime. La lourdeur, l’ignorance de fonctionnaires étaient la cible de son ironie…L’anticonformisme qu’il affichait le rendait suspect autant aux yeux des communistes inconditionnels, qu’aux yeux des non-communistes ». 
Daria Gamsaragan et lui sont restés en contact jusqu’à la fin de la vie de l’écrivain.

 

© Daria Gamsaragan