CATALOGUE DES OEUVRES
Daria Gamsaragan

Les Écrits

Avant même de sculpter, Daria Gamsaragan a commencé à écrire dès son adolescence. On trouve un carnet de poésies daté de 1915, elle avait alors 13 ans. Il y a un Journal manuscrit de Novembre 1919 à 1921 ou 1922, il a aussi un Journal manuscrit de Février 1922 à Mai 1922.  Cependant, beaucoup de carnets ou de cahiers non datés sont remplis de pages manuscrites. Daria Gamsaragan écrivait d’abord pour elle-même pour fixer ses impressions, ses espoirs, ses révoltes, peut-être se sentait-elle incomprise par sa famille, mais c’est aussi le signe de son caractère fantasque et de son imagination florissante. Il est possible que son premier roman intitulé « La fatalité du sang » ait-été publié dès 1920. Nous avons retrouvé le manuscrit dactylographié de ce roman. Daria Gamsaragan a publié en France deux ouvrages, « Voyage avec une ombre » chez Calmann-Lévy en 1957 et « L’anneau de feu » aux Editeurs français réunis, en 1965. Elle a utilisé le pseudonyme Anne Sarag dans ces publications. Elle a obtenu de nombreuses critiques, en particulier pour le premier de ces romans. Elle semble avoir été tentée par l’écriture avant de découvrir son talent de sculptrice. Ses écrits sont aussi en grande partie autobiographiques, mais son inspiration lui permet de s’en éloigner lorsqu’elle ne veut pas tout dévoiler.

 

Membre du PEN Club International, elle a participé à un voyage à Abidjan en Côte d’Ivoire en août 1967.  Arthur Miller, président international du PEN Club et Roger Caillois, délégué de l'Unesco participent à cet évènement. On apprend par la presse, que les principaux thèmes abordés dans ce congrès étaient centrés autour du mythe « comme source d'inspiration dans les domaines de la littérature et des arts ». Dans un contexte international tendu, Arthur Miller oriente aussi les débats sur la liberté de l'écrivain et le congrès s’exprime en faveur d'écrivains emprisonnés. Les aspects humanitaires ont toujours été au cœur des thèmes chers à Daria Gamasaragan et ses engagements pour la liberté et la Résistance sont bien connus. Le thème du mythe comme source d’inspiration est au cœur de l’œuvre sculptée de Daria Gamsaragan.

 

Un voyage découverte du Mexique lui a inspiré un manuscrit (non publié) « Sur les routes du Mexique », où elle fut bouleversée par la révélation de l’art de ce pays.

 

Elle a aussi rassemblé ses souvenirs les plus marquants, dans un document, achevé vers la fin de sa vie, intitulé « La rivière verte ».

 

 

Voyage avec une ombre 1957
L'anneau de feu 1965
Un trône à vendre

Voulez-vous être rois, mesdames et messieurs ? Mais pas les rois du carnaval ou d’opérette, ni les souverains d'un pays ruiné par la guerre, chargé d'impôts, de misère, de menaces révolutionnaires et de travailleurs au chômage, où régner équivaudrait à risquer sa tête, en l'exposant aux dangers des intrigues politiques.

 

Non, mesdames et messieurs. Le royaume à vendre, la monarchie que chacun peut acheter à Leurs Majestés les rois Charles Ier et Jessie Ier, est un petit pays, une île de repos et de silence complets traversée par des rivières dont le sable regorge d'or, et hérissée de montagnes chargées de pierres précieuses. C'est du moins ce qu'assurent les rois qui ont mis leur couronne en vente.

 

Ce royaume n’est pas, comme il semble à première vue, une création fantastique de l’auteur des « Mille et une nuits ». Ce n'est pas un lieu imaginaire habité par des fées et des sirènes, mais il existe dans notre terre, cette terre pleine de merveilles que nous, absorbés dans nos soucis quotidiens et entourés des grands immeubles des villes modernes, ignorons.

 

Pour découvrir ce paradis perdu des mers du Sud, qui n'est autre que l'île de Tabar, il a fallu qu'il y a de nombreuses années, un navire suédois fasse naufrage.

 

L'un des survivants, un marin nommé Charles, courageux et blond comme un Viking, a réussi à atteindre, après un long et désespéré combat avec les vagues, cette sorte d'Ile au Trésor.

 

Lorsque les indigènes virent sortir de l'eau l'homme blanc, avec sa stature exceptionnelle et sa silhouette attrayante, et surtout avec ses cheveux abondants qui avaient la couleur et l'éclat de la lune, ils commencèrent à crier de surprise et de joie et ils se prosternèrent à ses pieds, croyant qu'il était un émissaire du dieu de la mer.

 

Son langage incompréhensible était pour ces indigènes une preuve supplémentaire que l'être était d'origine surhumaine et qu'il leur était venu avec une mission sacrée.

 

L’excitation et l’enthousiasme ont tenu en haleine une population indigène pendant quelques jours. Ce n'était pas pour le moins le fait d'avoir reçu un messager des dieux qui les protégerait contre tous les maux de la terre. Jour et nuit, cet événement fut célébré, interprété comme une bénédiction, avec des fêtes, des danses et des sacrifices.

 

Dans l'une de ces célébrations, la plus somptueuse, on proclama roi le naufragé suédois en lui déposant une couronne de fleurs sur le front. Par la suite, ils lui offrirent comme épouse la plus belle femme de l’île, une jeune femme à la peau bronzée, aux lèvres rouges et aux dents très blanches.

 

Le naufragé suivit les indigènes naïfs et accepta volontiers la couronne de fleurs et l'auréole d'un personnage d'un autre monde qui lui furent décernées avec tant d'enthousiasme. Il était sûr que cela lui apporterait, entre autres avantages, une vie paisible et bénie.

 

Il épousa la brune Vénus, qui à partir de ce moment fut élevée à la haute dignité de reine, et la beauté se révéla être un prodige de fertilité, car en dix ans le mariage royal donna au monde neuf princes et princesses de couleur café au lait. Et un jour, la reine, atteinte d'un mystérieux mal, quitta pour toujours cette vallée de larmes.

 

Le roi Charles pleura amèrement la perte de sa femme et, cherchant du réconfort dans son chagrin, demanda à son peuple la permission « d'aller rendre visite à son père, le dieu de la mer ». Cela lui fut accordé et il put retourner à Gothembourg, sa ville natale. Là, il tomba amoureux d'une jeune Anglaise nommée Jessie et l'épousa.

 

Il revint sur l'île en emmenant avec lui sa seconde épouse et les indigènes acceptèrent volontiers leur nouvelle reine et lui rendirent toutes sortes d'honneurs, puisqu'ils lui attribuèrent la même origine divine qu'au fils du dieu de la mer.

 

Et dans ce coin paradisiaque commença pour le couple une ère de paix et de fertilité qui dura plusieurs années. Depuis quelque temps, dans les milieux financiers de Londres, on voit fréquemment un gentleman à la barbe blanche et aux cheveux longs, où il reste encore quelques brins d'or mêlés à la neige de ses cheveux gris. Malgré son allure majestueuse et ses gestes arrogants, typiques d'un front couronné, le vénérable chevalier poursuit activement une entreprise - sans dissimuler ses activités utilitaires - qui, à première vue, semble être le fantasme d'un fou.

 

Le vénérable seigneur n'était autre que le roi Charles, qui, malgré la vie paradisiaque qu'il observe depuis des années, n'a pas perdu son esprit pratique occidental. Lui et la reine Jessie veulent vendre leur trône et, pour que les acheteurs ne rencontrent aucune difficulté, ils ont déjà annoncé à leurs sujets que le dieu de la mer leur enverrait de nouveaux rois, car ils sont déjà vieux et leur mission sur l'île est terminé. Tous ceux qui ont rêvé d'avoir un trône le savent déjà : le roi Charles Ier a mis le sien en vente. C’est une occasion qui ne se reproduira plus. Bien sûr, il faut bien payer, car dans ce monde tout se paie et encore plus lorsqu'il s'agit d'un luxe aussi extraordinaire qu'une couronne royale.

 

Davia Gambsar (Daria Gamsaragan)

 

Se vende un trono

 

Quiren ustedes ser reyes, señoras y caballeros ? Pero no reyes de carnaval ni de opereta, ni tampoco, soberanos de un pais arruinado por la guerra, cargado de impuestos, de miserias, de amenazas revolucionaries y obreros parados, donde reinar equivaldria a jugarse la cabeza exponiéndola a los peligros de las intrigas politicas.

 

No, señoras y caballeros. El reino en venta la monarquia que cualquira puede comprar a Sus Majestades los reyes Carlos I y Jessie I, es un pequeño pais, una isla toda reposo y silencio surcada por rios de cuyas arenas abunda el oro , y erizada de montañas cargadas de piedras preciosas. Asì, cuando menos, lo aseguran los reyes que han puesto en venta su corona.

 

Este reino no es, como parece a primera vista, una creacìon fantastica del autor de ”Las mile y una noches”. No es un lugar imaginario habitado por hadas y sirenas, sino que existe en nuestra tierra, este tierra llena de maravillas que nosotros, absorlos en nuestros afanes cotidianos y cercados por los grandes edificios de las poblaciones modernas, desconocemos.

 

Para que se descubiera ese paraìso perdido en los mares del Sur y que no es otro que la Isla de Tabar, fuè preciso que hace muchos años, naufragara un barco sueco.

 

Uno de los supervivientes, un marinero llamado Carlos, bravo y rubio como un Viking, logrò llegar, tras larga y desperada lucha con las olas, a esa especie de Isla del Tesoro.

 

Cuando los indigenas vieron salir de lagua al hombre blanco, con su aventajada estatura y su figura arrigante, y, sobre todo, con aquel abundante cabello que tenìa el color y el brillo de la luna, empezaron a lanzar gritos de sorpresa y de jùbilo y se prosternaron a sus plantas creyèndolo un eviado del dios del mar.

 

Su lenguaje incomprensible fué para aqullos nativos una prueba màs de que alquel ser era de origen sobrehumano y llegaba a ellos con una sagrada misiòn.

 

La emociòn y el entusiasmo tuvieron unos dias en suspenso a una poblaciòn indigena. No era para menos el hecho de haber recibido un mensajero de los dioses que los protegeria contra todos los males de la tierra. De dia y de noche se celebrò aquel hecho, interpretado como una benediciòn, con fiestas, danzas y sacrificios.

 

En una de aquellas fiestas, la màs suntuosa, proclamaron rey al nàufrago sueco, ciñendo a su frente una coraona de flores. Despùes le ofrecieron por esposa a la mujer màs bella de la isla, una joven de piel bronzeada, labios rojos y blaqìsimos dientes.

 

El nàufrago siguiò la corriente a los ingenuos nativos y de buen grado aceptò la corona de flores y la aureola de personaje ultraterreno que con tanto entusiasmo se le otorgaba. Estaba seguro de que aquello habìa de reportarle, aparte de otros beneficios, una vida tranquila y regalada.

 

Se casò con la venus morena, que desde aquel momento quedò elevada a la alta dignitad de reina, y la beldad resultò un protigio de fecundidad, pues en diez años el regio matrimonio diò al mundo nueve principes y princesas de color café con leche. Y un dìa, la reina, atacada de una enfermedad misteriosa, dejò para simpre este valle de làgrimas.

 

El rey Carlos llorò amargamente la péridida de su esposa y, buscando consuelo para su pena, solicitò de su pueblo permiso « para ir a visitar a su padre, el dios del mar ». Se le concediò y asi pudo volver a Gothembourg, su pueblo natal. Allì se enamorò de una joven inglesa Ilamada Jessie y se casò con ella.

Poèmes Imre Gyomaï 1927

Petit recueil de poèmes traduits du hongrois dédiés à Daria Gamsaragan

 

Ce poème évoque la maternité de Daria Gamsaragan qui attend un enfant de Imre Gyomaï. Tout ce petit recueil sur la maternité de Daria porte l’espoir d’un avenir heureux, que cet enfant incarnerait pour tous les deux. Les poèmes, 17 en tout, se réfèrent aussi aux tourments et aux malheurs que chacun a déjà traversés, en Hongrie ou en Egypte, l’exil, les guerres passées, les injustices, leur désir de paix.   

 

Histoire de la rivière verte Février 1984
La fatalité du sang 1920
La famille Davrides 1932
Sur les routes du Mexique Anne Sarag, Avril 1980
A sunday morning
Chemise Souvenirs Imre, Scènes de Noël Villa Junot
Le monde des illusions mortes, carnet manuscrit