Les statues des années 1960
Dès 1960, séparée de son ancien compagnon Georges E. Vallois, Daria Gamsaragan s’installe dans son nouvel appartement, un duplex square Henri Delormel dans le 14ème arrondissement de Paris. Un nouvel atelier, un nouveau logement, c’est un nouveau départ qui s’annonce. Cette décennie sera extrêmement féconde et la sculptrice abordera beaucoup de thématiques avec différents moyens d’expression. Dans ce fichier nous présentons les sculptures. En plus de ces objets-là, il existe des médailles, des portraits, des signes du zodiaque et des céramiques pour l’art de la table qui sont présentés séparément dans d’autres fichiers.
On voit ici un retour réussi vers le figuratif, avec des corps féminins gracieux, des couples enlacés, des danseurs et danseuses, des créations aussi inspirées par la Bible comme Adam et Ève chassés du Paradis ou de la mythologie, comme Ariane. Il y a aussi des nouvelles thématiques qui apparaissent et qui vont se développer au cours de la décennie suivante. Le cheval devient une source d’inspiration qui rassure l’artiste et la ramène à ses souvenirs de jeunesse et à ses talents de cavalière qu’elle n’a pas oubliés. Cheval par-dessus les frontières, licorne, sagittaire, Jeanne d’Arc, amazone sont des représentations dans lesquelles l’équidé incarne une figure magique. Ces statues apportent un message rassurant et apaisant. Mais la nature profonde de l’artiste va à nouveaux s’exprimer dans un registre plus fantomatique et mystérieux. Les petites statuettes appelées « amulettes » ne sont pas des représentations de la nature, mais des images fantasmées. Dans les noms qu’elle a donnés à ces statuettes on trouve « les pinces de l’ombre », « la source », « arbre et chair », « oiseau de nuit », « figure végétale » … D’autres statues n’ont pas de noms attitrés, mais on peut reconnaître des serpents, des oiseaux avec de grandes griffes, des formes inquiétantes. Ces objets s’inspirent peut-être du rôle attribué aux amulettes, de chasser le mauvais sort, de sorcellerie, de protection de ceux qui les possèdent. En plus, des amulettes, une série de plaques de bronze intitulées « Rêve de Prométhée », « Sorcellerie », « Oiseau des cavernes » et « Magie » vient compléter cette collection évoquant les superstitions et les fantasmes dans toutes les cultures.
Une réalisation pour le Monument aux morts des intellectuels arméniens est toujours en place au cimetière de Bagneux.
Nous avons aussi classé dans cette période une grande frise érotique en plâtre qui ne figure sur aucun catalogue, ni sur les photos qui nous sont parvenues. Il est possible que cette frise soit une commande particulière, non destinée à être exposée par ailleurs. Elle s’inscrit dans cette période de libération de la culture et de la société.
- Adam et Eve chassés du paradis
- Couples enlacés
- Femme assise
- Femme romantique
- Prêtresse
- Le Silence
- Dame au chapeau
- Ariane
- Sihouettes de femmes
- Le refus
- Léda
- Monument aux morts
- Coq et oiseaux
- Guerriers au vent et vigile
- Danseurs et danseuse
- Sihouettes
- Cire froissée
- Plaques
- Le vol du sagittaire
- Par dessus les frontières
- Licorne
- Petits chevaux
- Amazone et cheval
- Don Quichotte
- Femme et enfant
- Dresseuses
- Une famille
- Amulettes ou figures fantastiques
- La Source
- Oiseau rapace plâtre
- Laocoon
- Couples danseurs
- Pinces de l'ombre
- L'attente et autres figures
- Petits objets
- Main
- Maternité art naïf
- Tête de taureau
- Frise érotique
Monument aux intellectuels arméniens 1960, bronze, Bagneux (92). Commande de la communauté Arménienne pour la sépulture des intellectuels Arméniens au Cimetière de Bagneux, 21° division. On peut lire gravés sur le marbre les noms des intellectuels en écriture arménienne et en lettres latines. Le nom de l’UGAB est gravé à l’avant de la tombe. La sculpture posée sur le marbre rappelle la forme de la croix arménienne (khatchkar). Celle-ci est un symbole de l'Église apostolique arménienne, qui représente la nature divine du Christ en un arbre de vie. Au-dessus de la tombe veille la grue, symbole traditionnel arménien de l’exil. L’oiseau est pour la diaspora porteur des nouvelles du pays.