Série Effigies d’hier et d’aujourd’hui, Gyula Halasz dit Brassaï — 1974

Médaille frappée conformément à une maquette de Daria Gamasaragan pour la série Effigies d'hier et d'aujourd'hui, n°275.


A l’avers, le portrait de trois-quarts à gauche de Brassaï, photographe qui est également écrivain, sculpteur et en tout cas artiste quoi qu’il fasse et crée.


A revers, l’œil de l’artiste qui attire et reçoit les rayons lumineux. De part et d’autre, une pensée de Goethe que Brassaï a adopté comme devise « LES OBJETS M’ONT PEU À PEU ÉLEVÉ JUSQU’À LEUR NIVEAU »
De cette médaille, il sortira par ailleurs en Collection générale au module de 72 mm, il est réservé pour les membres du Club, un tirage de tête de 100 exemplaires en cuivre pur avec patine spéciale et une toile qui porte son diamètre à 78 mm. 

Commande de la Monnaie de Paris du 12 Février 1974.

 

Photographe hongrois, naturalisé français, étudie la peinture et la sculpture à l'Université des beaux-arts de Budapest, avant d’intégrer la cavalerie austro-hongroise durant la Première Guerre mondiale. Il travaille ensuite en tant que journaliste, à Berlin, tout en suivant les cours de l'Académie des beaux-arts Berlin-Charlottenburg. En 1924 il arrive à Paris. C'est sous le nom de Brassaï qu'il se fait connaitre comme celui qui a su capturé le cœur de la ville dans ses clichés, publiant un premier recueil en 1932, intitulé « Paris de nuit », qui le fera surnommer « l'œil de Paris » par Henry Miller.


Daria Gamsaragan et Brassaï se sont connus jeunes, à Montparnasse, à la fin des années 1920 et ils se sont fréquentés toute leur vie durant. Daria a écrit dans son journal :


« Brassaï était un jeune homme très svelte, aussi agile d’esprit que de corps. Chaque fois qu’on le rencontrait, il avait quelque chose d’urgent à faire. Pour moi, il était l’homme qui sautait toujours dans un autobus et il partait tout joyeux en faisant de grands gestes amicaux. On disait qu’il faisait de bonnes photos, mais à l’inverse des photographes, il n’était chargé d’aucun appareil du moins visible. Les histoires qu’il racontait étaient d’une drôlerie enlevée sur le vif, les instantanés que l’objectif de ses yeux proéminents avaient fixés. »

 

Il existe une lettre adressée à Daria Gamsaragan par Brassaï depuis Eze-Village en septembre 1974 dans laquelle il énonce un certain nombre d’évènements qui sont faits à son honneur, réceptions, expositions, décorations, remise de médaille et il ajoute : « à propos la nôtre est-elle sortie ? ». On voit ici en Brassaï un personnage autocentré, plutôt fier de lui et sensible aux honneurs et à une certaine forme de reconnaissance. Rien de personnel dans ce courrier écrit à la machine. Son épouse, Gilberte ajoute quelques lignes plus poétiques et plus naturelles, écrites de sa main.
 

Nous avons trois autres témoignages des échanges avec Daria Gamsaragan :
 

1/ La dédicace à Daria pour son livre « Graffitis » paru chez Les éditions du temps : « Pour Daria, ces humbles trésors de Darius, son ami de toujours Brassaï, 1 février 1962 »
 

2/ Le Paris secret des années 30 par Brassaï, chez Gallimard. La dédicace est « Chère Daria, j’espère que tu liras avec plaisir ces secrets qui étaient les nôtres autrefois. Je t’embrasse Brassaï » datée du 6 février 1977.


3/ Les artistes de ma vie » chez Denoël : « Pour Daria en témoignage de notre longue amitié Brassaï Gyula, le 2 Décembre 1982 ». On trouve dans ce livre des artistes contemporains de Daria, dont une seule femme sculptrice, Germaine Richier, et 20 hommes. Tous ces noms sont bien connus déjà. Sont-ils les « amis » de Brassaï ? On regrette aujourd’hui que Daria ne figure pas dans ce livre. Il est possible que Brassaï cherche la lumière à travers les noms de ces artistes célèbres afin d’être lui-même associé à leur réputation.  

 

© Courtesy Monnaie de Paris