Louis Martin Chauffier — 1974

Œuvre de Daria Gamsaragan (Diamètre 68 mm).


Avers : Effigie de profil gauche de l’écrivain, à droite en trois ligne Louis Martin Chauffier
Revers Dans le champ, sur des feuillets empilés une main décharnée, entre les barbelés, illustre son livre sur la déportation : « L’homme et la bête » dont le titre s’inscrit au-dessus. En légende : « Il est peu d’hommes que j’estime, j’en méprise moins encore »
 


On remarque une différence entre les deux séries de photos de La monnaie de Paris. Sur l’image en noir et blanc, le visage de Chauffier est incliné vers le bas, il baisse les yeux, et l’inscription de son nom se lit horizontalement. Sur l’image de la médaille en couleur le visage est tourné pour regarder droit vers la gauche, l’inscription se trouve inclinée. Nous pensons que l’artiste a volontairement choisi la première option. La légende au revers se lit aussi horizontalement dans la première présentation.


Commande de la Monnaie de Paris du 30 Décembre 1974.

 

Louis Martin-Chauffier, est un journaliste, écrivain et résistant français né à Vannes. Il commence des études de médecine puis, après la mort de son père, passe le concours de l’École nationale des Chartes, où il est reçu en 1915. Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme médecin auxiliaire. Il reprend sa scolarité à la fin de la guerre et devient archiviste paléographe. Il est nommé bibliothécaire à la bibliothèque Mazarine, puis à Florence (1923-1927). 
Il collabore aussi à une maison d’édition qui il publie des auteurs d'avant-garde. Il effectue des traductions d’auteurs classiques pour des éditions illustrées de luxe, entreprend la première édition des œuvres complètes d'André Gide et travaille à une étude de Chateaubriand. Par la suite, il est nommé rédacteur en chef de divers hebdomadaires, orientés nettement à gauche. En 1938, il devient directeur littéraire de Match et éditorialiste à Paris-Soir.
En 1940 il part en zone libre et entre dans la Résistance, devenant rédacteur en chef d’un des plus importants journaux clandestins, Libération en 1942. En avril 1944, il est arrêté par la Gestapo et envoyé en camp de concentration, d’abord à Neuengamme puis à Bergen-Belsen. À la libération, il poursuit sa carrière de journaliste et continue à faire vivre le journal sorti de la clandestinité : il est directeur littéraire de Libération, le quotidien dirigé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Communiste convaincu, il est admirateur de l'URSS en laquelle il voit surtout le vainqueur de la guerre. Durant la guerre d'Algérie, il participe activement à une « Commission internationale sur le système concentrationnaire », qui, en 1957 mène une enquête sur le système répressif établi par l'armée française. En 1967, s’exprimant dans un ouvrage collectif sur la déportation il recommande ardemment de « lutter, sans haine ni violence, contre l’oubli du passé ».
Il est l’auteur de L’homme et la bête, essai, paru en 1947
 

© Courtesy Monnaie de Paris.