LUX INTERIOR Frédéric ARDITI

Les bois gravés et les dessins de Frédéric Arditi, fils de Pierre Arditi et de Florence Georgetti, nous racontent l'actualité du monde et sa violence. Dans l'imaginaire de l'artiste, le monde qui nous environne est totalement désincarné. Les personnages n'y ont plus de visage et deviennent ainsi des stéréotypes de l'espèce humaine, emmenés dans l'histoire d'un monde qu'ils ne contrôlent plus. Dans les oeuvres de l'artiste, des boulons flottent dans les airs, des femmes y ont la tête d'un moteur pour y refléter l'horreur et marquer la dépendance de l'humain à une machine infernale dont il n'est plus qu'un rouage : la mécanique tragique de l'existence. Original, ce travail n'est pas sans commun rapport avec le Street Art et plus particulièrement les artistes du groupe Zoo Project. Mieux encore, ce travail souligne également le regain d'intérêt des artistes contemporains pour l'Estampe et la technique de reproduction par Bois gravé. Une pratique qui a eu autrefois son heure de gloire, à la fin du 19e et au début du 20e siècle, lorsque les artistes Nabis et de l'Ecole de Pont Aven s'en emparent pour démocratiser leurs travaux.

Né en 1969, l'artiste peintre est aujourd'hui enseignant à l'Atelier de Sèvres. Il a fait sa carrière indépendamment de ses relations au coupe que forme son père avec Evelyne Bouix. De 1986 à 1991 il fréquente les cours de l’École Supérieure d’Art Graphique, puis commence à exposer en 1993 à la Galerie Christine Colas (Paris).