Un regard engagé Alice Neel

L'exposition Alice Neel (1900-1984) est un des grands succès du moment. Après l'exposition organisée par la Fondation Van Gogh il y a quelques années, c'est au tour du Centre Pompidou que revient la charge de populariser le travail de l'artiste.

Souvent comparée à Balzac qui avait croqué les Français à travers sa saga de la Comédie humaine, Alice Neel a su dresser le portrait de ses contemporains, à travers toutes les strates de la société américaine.

Largement ignorée de son vivant, Alice Neel a su traverser les courants artistiques de son temps, traversant sans concessions les années du Pop Art, de l’art minimal et de l'art conceptuel pour présenter un travail social. Elle fait aujourd'hui figure de militante. Politiquement engagée en faveur des démunis, elle s'affirme communiste et vit au milieu des marginaux, à Greenwich Village d'abord, puis à Spanish Harlem. Ce qui lui fait dire : « En politique comme dans la vie, j’ai toujours aimé les perdants, les outsiders. Cette odeur de succès, je ne l’aimais pas.» Cette dissidence et ce parti pris politique lui valent une enquête du FBI dès 1951.

Mais Alice Neel ne renonce pas ! Et les 75 oeuvres présentées dans les salles du Centre Pompidou, depuis les premières oeuvres réalisées à Cuba en 1930 jusqu'aux peintures réalisées peu de temps avant sa mort en attestent. Ses portraits, transformant le spectateur et témoin, laissent également une large place au combat féministe. Les nus féminins, les femmes enceintes peuplent s'expriment sans aucun sentimentalisme et, à l'opposé même, des canons esthétiques imposés par le regard masculin. Elle s'explique en 1971 sur ce point : « J’ai toujours pensé que les femmes devaient s’indigner et cesser d’accepter les insultes gratuites que les hommes leur infligent.» 

Commissariat

Angela Lampe, conservatrice au service de la collection moderne, Musée national d’art moderne

Horaires 

11h - 21h, tous les jours sauf mardis

Réservation fortement recommandée